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Lutte contre la discrimination de genre : La place de la femme n'est pas au second rang !
Journée internationale de la femme
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 03 - 2013

L'implication de la femme dans les affaires locales constitue un pilier essentiel du processus démocratique
«Genre et gouvernance locale: pour des villes sans discrimination »: tel est le thème du séminaire, tenu hier à Tunis, et organisé par l'Association tunisienne des urbanistes, en collaboration avec la fondation Hans Seidel. Cette rencontre, qui coïncide avec la célébration de la Journée mondiale de la femme, tend à clarifier la question relative à l'égalité entre hommes et femmes; une égalité qui puise son fondement dans la nécessité de mettre en place les jalons d'une gouvernance locale qui se veut démocratique et équitable et qui considère la femme tunisienne comme une citoyenne à part entière, parfaitement apte à donner le plus dans un pays en phase de reconstitution. Le séminaire vise, également, à débattre de la place que doit avoir la femme sur le plan du développement, y compris celui politique, et ce, dans le respect des principes du processus de décentralisation. Le rôle de la société civile s'avère être significatif tant dans le projet de sensibilisation et de changement des mentalités ségrégatives que dans l'élaboration d'un pacte social pour la promotion de l'égalité des genres et pour une gouvernance locale démocratique, et donc équitable.
Lors de la séance plénière, axée sur les défis et les enjeux de la corrélation indispensable entre la gouvernance locale et démocratique et l'égalité de genre, les intervenants ont été unanimes sur les paradoxes dont souffrent les femmes en tant que citoyennes, mais aussi en tant qu'actrices dotées de potentiels intéressants, à même de booster le processus démocratique et de développement dans les régions. Des paradoxes nourris par une mentalité discriminatoire qui revient à un héritage sociologique patriarcal.
Dans son exposé intitulé: «Femmes tunisiennes et empowerment: de quelques difficultés genrées et génériques», Mme Soumaya Mestiri, universitaire, a établi une comparaison analytique entre deux concepts qui semblent similaires mais qui sont, en réalité, bien différents l'un de l'autre voire opposés. La gouvernance (empowerment) dans sa définition classique crée un schisme entre les parties d'une même société. Elle divise la population en deux catégories: les citoyens, à savoir l'élite qui mérite la fonction de gouverner; et les sous-citoyens, ou les «subalternes» qui forment la catégorie gouvernée. La présente gouvernance, outre l'injustice socioéconomique et culturelle qu'elle génère, relègue la femme au statut de subalterne, étant donné que la culture patriarcale contrecarre les tentatives féminines à franchir la limite entre les deux catégories. A ce concept classique à portée discriminatoire s'oppose celui d'une gouvernance constructive. Mme Mestiri parle d'un empowerment critique qui donne aux subalternes, aux sous-citoyens l'opportunité de se faire entendre et de donner leur avis sur la bonne gouvernance. «Nous vivons actuellement dans une société politique et non civile; une société où l'élite impose au peuple sa conception de la gouvernance. En revanche, si l'on croise les intérêts et de l'élite et du peuple à travers le principe du dialogue, à ce moment-là, on réussit à asseoir les bases d'une démocratie locale», conclut l'oratrice.
Parité, lois pro-égalitaires et ONG efficientes
Prenant la parole, Mme Jinane Limam, universitaire également, a traité du volet de la séance plénière en plaçant les enjeux et les défis dans le contexte actuel, notamment celui transitionnel. Pour elle, le défi transitionnel est double. Il consiste en l'instauration d'une démocratie locale, et la garantie d'une participation méritée de la femme dans les affaires locales. L'oratrice a rappelé que la question de l'égalité entre les genres constitue un outil favorable et indispensable à la démocratie locale. «Nous sommes en phase de grand chantier à la fois démocratique et de développement local», indique-t-elle; un chantier qui implique la conjugaison des efforts de tous et de toutes. Cependant, l'enjeu est de taille car la fracture séparant le théorique législatif en matière d'égalité de genre et la réalité est énorme. Mme Limam revient sur le parcours de l'égalité entre les hommes et les femmes dans une Tunisie post-indépendante. Elle rappelle que le projet sociétal de Bourguiba dont l'émancipation de la femme faisait partie a été utilisé durant l'ère rcdiste juste pour faire miroiter les acquis de la femme à l'échelle internationale. Après les évènements du 14 Janvier, les choses ne vont pas mieux. Certes, la femme tunisienne a marqué massivement sa présence tant dans les actions de protestation que durant l'action de vote. Cependant, sa présence dans les postes de décision à l'échelle nationale et locale demeure bien en deçà des espérances des femmes. «Pis encore: Les trois quarts des femmes membres de l'ANC sont désintéressées de la cause de l'égalité entre les genres», souligne l'oratrice. Et d'ajouter que le contexte actuel menace davantage ce principe, dans la mesure où les textes législatifs négligent avec préméditation le principe de l'égalité entre hommes et femmes. Elle prend ainsi l'exemple de l'article 28 qui a posé beaucoup de litiges. Par ailleurs, même les articles traitant de l'égalité entre les sexes ( articles 5, 7, 14 et 22) consistent à spécifier les domaines favorables à l'égalité. «Aucun article ne vise la promotion des droits politiques de la femme», fait remarquer Mme Limam. Pour remédier à cette situation discriminatoire, l'oratrice recommande le recours au principe des quotas et celui de la parité afin de garantir le droit de participation des femmes à la vie politique, la mise en place de textes de loi pro-égalitaires ainsi que la responsabilisation des ONG féminines dans l'implication des femmes dans les affaires locales.
La discrimination prend encore le dessus!
La deuxième séance de ce séminaire a été placée sous le signe du droit à la ville et égalité de genre. Mme Besma Hammami, ancienne présidente de la délégation spéciale de la municipalité de Siliana, a présenté son point de vue sur les enjeux de la prise en compte de l'égalité de genre dans les prochaines élections municipales; un point de vue qui émane d'une expérience amère, celle d'une femme qu'on écarte de la vie publique rien que pour son genre. En effet, Mme Hammami s'est portée candidate à la délégation spéciale de la municipalité de Siliana. Ayant décroché la majorité des voix, elle était donc la mieux placée pour devenir le maire de cette ville. Or l'esprit ségrégatif de certains mouvements (notamment le mouvement Ennahdha et le mouvement Al Chaâb) s'est ipso facto manifesté à travers des messages discriminatoires publiés sur les réseaux sociaux. D'un autre côté, l'accès de Mme Hammami à la présidence de la délégation spéciale avait irrité certains membres dont quatre ont préféré se retirer plutôt que d'être présidés par une femme! D'autres ont pris pour prétexte de discrimination la signature par le maire des contrats de mariage. «Or ce sont des contrats civils et non religieux», renchérit l'oratrice.
Malgré toutes ces ondes négatives, l'ex-présidente de la délégation spéciale de Siliana a tenu bon. Elle voulait changer les choses pour le mieux. Aussi, a-t-elle veillé sur la réorganisation de l'administration selon le principe du mérite. Elle avait tenté de soustraire la municipalité de l'oppression ministérielle et de mettre en place de nouvelles lois qui tiennent compte des spécificités locales et des besoins des citoyens. Elle avait même instauré une nouvelle logique de partenariat constructif entre la municipalité et les citoyens en incitant ces derniers à créer des associations de quartier et en les impliquant dans la prise de décision. Malgré sa bonne volonté, la discrimination sexiste avait, encore une fois, pris le dessus. Comment réussir à changer une mentalité qui relègue la femme — celle qui donne la vie — au second plan ? Mme Dorra Mahfoudh, sociologue, insiste sur l'impératif de miser sur les jeunes générations et d'ancrer chez eux le principe de l'égalité entre les genres; un travail qui commence par l'éducation au sein même de la famille.


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