Il est bien parti, laissant derrière lui des regrets et des interrogations Au lendemain de la dernière journée du championnat, on était à mille lieues de penser que Mrad Mahjoub s'apprêtait à quitter la JSK, un club avec lequel il a fait un bon bout de chemin, truffé d'émotions et de sensations fortes et couronné du maintien de l'équipe-fanion en Ligue 1. A l'annonce de la nouvelle, d'aucuns ont laissé entendre que c'était un revirement injustifié. Bien à tort, car l'homme au tempérament calme et bienveillant qu'il était a vécu et dissimulé une expérience tout aussi exaltante que pénible, puisque jalonnée d'une nuée de problèmes et de contrariétés auxquels il s'est trouvé fréquemment confronté. Dès sa prise en main de l'équipe, il a été surpris par l'effectif réduit et décimé qu'on lui a présenté : de jeunes joueurs, pour la plupart, sans expérience aucune de la compétition rugueuse de l'élite. Pour combler ce déficit, il s'est rabattu sur le recrutement de joueurs chevronnés mais à court de compétition. Et, c'est à partir de ces éléments disparates qu'il a constitué l'ossature d'une équipe compétitive et qui fut progressivement capable de se frayer un chemin et de se maintenir au milieu du tableau. Ce parcours réussi n'a pas fait que des admirateurs (ils sont nombreux à vrai dire) mais aussi des envieux et des détracteurs, comme partout ailleurs. Les critiques acerbes allaient pleuvoir de toutes parts laissant entendre que certains joueurs recrutés à coups de dizaines de millions, était déjà mentalement et physiquement usés et qu'ils n'avaient pas progressé d'un iota. Selon d'autres allégations, l'entraîneur aghlabide ne réussissait pas souvent son coaching et laissait entrevoir des signes de fragilité et de frilosité, lors des échéances cruciales. La vérité est tout autre quand on se rappelle les progrès constants réalisés par les Ben Rejeb, Mahjoubi, Ouerghemmi, Sellami et Ghannem, entre autres, et l'apport précieux des joueurs engagés dans le cadre d'un prêt, à l'instar de Jaber et Dardouri. Sans oublier les exploits accomplis face à l'ESS et au CA, à domicile, à l'ESHS, à l'extérieur, et à l'ASK et au CSHL, en aller et retour. Mrad Mahjoub a toujours dit qu'il a accepté d'entraîner l'équipe aghlabide pour se faire plaisir et pour réussir un beau challenge, celui de restructurer l'équipe-fanion, de lui donner un cachet propre et de la mettre définitivement sur les rails. Mais, n'ayant pas toujours été «en odeur de sainteté» avec certains membres influents du bureau directeur et écœuré par les vagues de mécontentement d'une frange de supporters, il a préféré se retirer, la conscience tranquille et avec le sentiment du devoir accompli, selon ses propres dires. Un goût d'inachevé Force est de signaler que Mrad Mahjoub a quitté prématurément la JSK et sans avoir eu le temps de mettre à exécution son projet si cher à la grande famille aghlabide : celui de puiser dans le cru de l'équipe et d'explorer toutes les voies et toutes les opportunités offertes en vue de mettre sur pied une équipe solide, combative et opportuniste à souhait et capable de se maintenir dans le sillage des ténors de la compétition. Après tout, ce ne sera que partie remise puisque le bureau directeur pourra toujours passer le témoin au prochain entraîneur qui aura à veiller sur les destinées techniques de l'équipe-fanion et lui confier la responsabilité de mettre en place un onze compétitif et prêt à se lancer, dès la journée inaugurale, dans le bain de la compétition. Contrairement à son prédécesseur, il aura à sa disposition, et dès le départ, des joueurs rompus à la rude compétition, à l'instar des deux étrangers Mamadou et Mounbain, du gardien de but Ben Rejeb, du pivot Mahjoubi (en cas de reconduction), des deux latéraux Ouerghemmi et Trabelsi et du régisseur Ghannem. Il pourra, de même, puiser dans la réserve des jeunes du cru, tels que Yacoubi, Layouni, Chouchène, Troudi, Hamzaoui, Ayari, Jhinaoui, Nour, Monsri, Mehdouani, Hammas, Guedhami et Methnani. Le recrutement de cinq ou de six joueurs ciblés ne sera motivé que pour combler le vide laissé par le départ de Missaoui, Hlali, Dkhilalli et compagnie ou pour colmater les brèches et donner le plus escompté. Bref, les perspectives sont plus prometteuses pour celui qui aura la chance et l'opportunité de diriger prochainement l'équipe aghlabide.