Outre les mesures sécuritaires d'usage, une bonne partie de la frontière entre la Tunisie et l'Algérie sera séparée par un fossé afin de paralyser la circulation des jihadistes d'Al Qaïda Décidément, tous les moyens sont bons pour espérer marquer d'autres points dans la lutte contre le terrorisme. Dernière trouvaille : le creusement d'un long fossé séparant la frontière tuniso-algérienne, l'objectif étant de faire barrage aux infiltrations des jihadistes d'Al Qaïda. Fruit de la pure imagination des experts des deux pays en matière de sécurité, ledit projet dont les travaux ont démarré récemment consiste en le creusement d'un fossé long de plusieurs kilomètres incluant les zones dites «noires», c'est-à-dire celles-là mêmes qu'empruntent habituellement les terroristes dans leurs «navettes» entre les deux pays. Ces zones, qui se situent notamment dans les gouvernorats de Jendouba, Le Kef, Kasserine et Gafsa, constituaient jusque-là les points de passage privilégiés des acolytes d'Al Qaïda qui les mettaient à profit pour assurer à la fois le transfert des armes et munitions et la protection de leurs fuites. Attention... noyade ! Mais ce qui est encore plus frappant dans ce projet jamais réalisé par le passé, c'est la double efficacité qu'il représente. En ce sens que le fossé en question d'une profondeur de trois mètres sera...rempli d'eau pour qu'il soit réellement infranchissable. Il est vrai que l'expérience de la lutte contre le terrorisme, aussi bien en Tunisie qu'ailleurs dans le monde, a démontré qu'un fossé sec, aride et si profond soit-il ne dérange nullement des jihadistes habitués à circuler intelligemment, voire aisément, dans les régions montagneuses et forestières, si pénibles et dangereux soient les sentiers, oueds et pistes qui y pullulent. Dès lors, leur «proposer» un fossé regorgeant d'eau peut poser problème, en paralysant considérablement leurs manœuvres. Il va sans dire qu'un guet-apens pareil aura, espérons-le, son effet dissuasif, en obligeant tout terroriste audacieux à... bien réfléchir avant d'entreprendre sa partie de «natation» qui a tout d'un saut dans l'inconnu. Double profit Par ailleurs, force est de constater que ce projet se distingue par son double profit, à savoir : 1- Son coût vaut...trois fois rien, comparativement à l'investissement onéreux et colossal qu'aurait nécessité la construction d'un mur de séparation en lieu et place du fossé. 2- Ledit fossé est aussi, sans aucun doute, une... mauvaise nouvelle pour les contrebandiers et autres passeurs clandestins qui n'auront plus la partie facile aux frontières entre les deux pays. Reste à dire que ce projet devra donner un coup de fouet supplémentaire à l'action sécuritaire de quadrillage des frontières lancée, ces deux derniers mois, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, et qui a déjà généré des coups de filet des plus prometteurs.