Le commissaire à l'élargissement et à la politique européenne, Stefan Füle, a effectué les 14 et 15 mars une visite en Tunisie au cours de laquelle il a rencontré Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, ainsi que Houssine Abbassi, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs tunisiens (Ugtt). Au terme de cette visite, il a tenu une conférence de presse au siège de la délégation européenne à Tunis, où il a procédé à la signature de deux conventions de financement d'actions relatives à la violence fondée sur le genre et au soutien et à l'amélioration du système de justice juvénile en Tunisie, et ce, en présence de Laura Beza, chef de la délégation de l'Union européenne. Le premier projet est une subvention de 550.000 euros visant à prévenir la violence fondée sur le genre et l'accompagnement des femmes victimes dans les gouvernorats du Kef, de Jendouba et de Béja à travers la formation de conseillers pour préparer un personnel spécialisé dans le soutien juridique, psychologique et socio-médical aux victimes. Le deuxième projet, d'une valeur de 1,8 million d'euros, couvre la mise en œuvre de l'action relative à la justice juvénile dans le cadre du programme de coopération UE-Tunisie de soutien au secteur de la justice adopté l'année dernière. Cette action spécifique avec l'Unicef vise à assurer la protection des jeunes délinquants et à leur fournir un soutien au cours des procédures judiciaires et de leur détention jusqu'à leur réinsertion dans la société. M. Füle, dont c'est la quatrième visite en Tunisie, a réitéré le soutien de l'Union européenne à la phase de transition que traverse la Tunisie, qu'il a qualifiée de «partenaire important». «Malgré la zone de turbulence que traverse la Tunisie et dans laquelle nous avons constaté un ralentissement du processus de transition démocratique, nous continuons à soutenir votre pays et nous continuons à espérer qu'il devienne un modèle pour toute la région», explique-t-il Il rappelle que c'est grâce à la révolution tunisienne que l'Union européenne a révisé sa politique de voisinage en essayant désormais de concilier intérêts économiques et valeurs démocratiques, chose qui n'était pas vraiment prise en considération dans les relations UE-Tunisie sous le régime de Ben Ali. Même si l'Union européenne traverse la plus grave crise économique et politique de son histoire, le commissaire européen assure que les engagements de l'Europe avec ses différents partenaires ne seront en aucun cas altérés.