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Ce que nos étudiants attendent de nous
OPINIONS
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 05 - 2010


Par Aymen HACEN
Les professeurs oublient-ils qu'ils ont été eux-mêmes étudiants ? Sûrement pas, mais comme chacun a son parcours, il semble que, déjà, cette question soit minée, dans la mesure où nulle réponse ne sera satisfaisante, encore moins exhaustive. Certes, tout professeur a été étudiant, mais tous les étudiants ne seront pas professeurs. Certes, aussi, tout professeur a été étudiant, mais chacun revient sur son cursus universitaire et professionnel à sa manière, c'est-à-dire à sa guise, si bien que nul professeur ne partage tout à fait les opinions des autres, que cela soit dans une salle aménagée pour que les collègues se retrouvent et discutent, ou dans le cadre d'une réunion administrative ou pédagogique, ou bien à l'occasion d'une formation. Il y a en effet autant de pédagogies et de méthodes d'enseignement que de personnalités ou, pour employer un terme précis, d'idiosyncrasies qui sont les caractéristiques propres à chaque individu. Disons simplement que toutes ces particularités sont aussi plurielles que les jugements ou les points de vue que les étudiants peuvent avoir de chacun de leurs professeurs, bien qu'aujourd'hui tous, étudiants et professeurs, tombent souvent dans la tautologie, se taxant mutuellement de nullité, de faiblesse, d'absentéisme, en un mot de manque de sérieux.
Le paradoxe de l'œuf et de la poule nous semble alors ne différer en rien du paradoxe de l'étudiant et du professeur. Non qu'un problème d'ordre chronologique soit à l'origine dudit paradoxe, mais nulle réponse, nulle solution, nulle approche ne semble pouvoir briser ce cercle vicieux. Tout est alarmant et problématique. Les professeurs, quand ils corrigent les copies d'examen, sont interdits de voir autant de lacunes, de maladresses, de fautes, etc. Les étudiants, quant à eux, s'il leur arrive d'être satisfaits du cours, de la matière ou du module d'enseignement, ne sont jamais satisfaits de leurs notes. Mais n'est-on pas en droit de se poser cette série de questions : 1. Quelle satisfaction les étudiants tirent-ils d'une bonne note qui n'est pas méritée ? 2. Quelle satisfaction les professeurs tirent-ils d'une série de mauvaises notes méritées par les étudiants ? 3. Quelle satisfaction peut-on tirer de l'entière satisfaction des premiers (les étudiants) et du grand mécontentement des derniers (les professeurs) ? Si les étudiants peuvent être satisfaits de notes non méritées et que les professeurs soient mécontents de n'avoir à attribuer que des mauvaises notes (vu le niveau bas, les lacunes, etc.), aucune satisfaction n'est possible, le système (éducatif, social et économique tout à la fois) ne permettant ni aux uns ni aux autres de tirer profit de leurs satisfactions, encore moins de leurs insatisfactions. Expliquons-nous, bien que les choses soient claires : s'il est vrai que les professeurs savent très bien ce qu'ils attendent de leurs étudiants, ces derniers le savent-ils vraiment ? Alors, qu'attendent nos étudiants de nous ? Qu'attendent-ils de l'enseignement supérieur en général et de leurs professeurs en particulier?
Sans doute faut-il poser la question aux intéressés. Sans doute faut-il soumettre les intéressés à une sorte de questionnaire “référendaire”. Les étudiants d'aujourd'hui sont l'avenir. L'Avenir tout court. Cela est vrai. Il s'agit d'une réalité, d'une vérité à laquelle nous croyons dur comme fer. Aussi les professeurs doivent-ils de leur côté se poser cette question qui doit impérativement être soumise aux nouveaux bacheliers, peut-être que chacun de son côté, grâce à son savoir, à sa méthode d'enseignement, à son idiosyncrasie arrivera à transfigurer la face de ce qui semble si alarmant pour tous. Une réflexion du corps enseignant sur l'attente des étudiants nous semble désormais nécessaire afin que l'Université — appelée jadis à bon escient Alma mater , «mère nourricière» — joue son rôle non seulement de formatrice, mais encore de garante du passage de la fleur de l'âge à l'âge adulte, de l'adolescence à la vie active, de la formation au travail.
A ce titre, une réflexion d'Antonio Gramsci nous semble fondamentale, toute approche de l'éducation et de l'exercice du métier d'enseignant devant nécessairement être fondée sur une théorie réaliste, où la pensée est indissociable de la pratique :
« Dans n'importe quel travail physique, même le plus mécanique et le plus dégradé, il existe un minimum d'activité intellectuelle [...]. C'est pourquoi, pourrait-on dire, tous les hommes sont des intellectuels, mais tous les hommes ne remplissent pas dans la société la fonction d'intellectuel. [...]. Il n'existe pas d'activité humaine dont on puisse exclure tout à fait l'intervention intellectuelle, il n'est pas possible de séparer l'homo faber de l'homo sapiens».
Il n'est pas d'idéologie dans ce qui précède, mais l'intime conviction que les catégories éducatives changent en fonction des besoins des hommes. L'attente des étudiants doit être donc prise en compte, même si nous ne sommes pas assurés de son existence. C'est à nous enseignants que revient la tâche et le mérite de la stimuler, de l'éveiller, de lui permettre de prendre forme. Et que l'on nous autorise cette référence issue de notre culture populaire parce que, somme toute, un enseignant fait feu de tout bois pour transmettre son savoir. Ne dit-on pas de fait à quelqu'un d'incompétent, pour ne pas dire balourd ou lourd d'esprit : «Que Dieu maudisse le maître qui t'a eu dans sa salle de classe !» Faisons alors en sorte qu'on ne soit pas maudits ainsi. Faisons en sorte d'être conscients de ce que nos étudiants, qui sont nos frères, nos sœurs, nos enfants, nos amis et nos compatriotes, attendent de nous, pourvu que tous — eux, leurs parents, l'Etat qui attend tant d'eux et de nous, leurs futurs employeurs et nous-mêmes bien sûr — soient entièrement satisfaits.
A.H.


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