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Veneria joue et danse
Journée mondiale du théâtre Sicca
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 03 - 2013

Les 26 et 27 de ce mois, s'est tenue au Kef la 12e édition de la manifestation 24 heures de théâtre qui a proposé à un public venu nombreux un bouquet d'actions culturelles dans une ambiance de fête générale.
M. Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture, a donné, dans la matinée du mardi 26, le coup d'envoi de l'édition 2013 de 24 heures de théâtre du Kef, en prononçant une allocution dans laquelle il a tenu à signaler que cette manifestation est une propriété intellectuelle et culturelle de Sicca Veneria (le nom du Kef, du temps des Romains).
Contre toute forme de violence
Le ministre a indiqué qu'à ce titre, rien ni personne ne pourrait jamais perturber, de quelque façon que ce soit, cette tradition qui veut que le 4e art soit un rempart ou un bastion contre toute forme de violence, assurant que son département, en dépit de ses moyens limités, ne lésinera sur rien en vue d'assurer la pérennité de cet événement culturel devenu, au fil des ans, un facteur unificateur et une fenêtre sur la culature de l'Autre.
Cette 12e édition ayant coïncidé avec le 20e anniversaire de la création du Centre d'arts dramatiques et scéniques du Kef, celui-ci s'est plu à rendre hommage à des artistes issus de la région et ayant marqué de leurs empreintes le début de l'expérience théâtrale du Kef. Aussi, le ministre a-t-il honoré Mmes Mélika Hechemi, Jamila Bou Thelja, Sayda Mejri, Radhia Ouertani Habassi, Wided Elmi et Souad Mahassen. Un hommage vibrant a été, par ailleurs, rendu à la mémoire du regretté Hédi Ben Salah Mogri.
Théâtre, arts plastiques, chant et danse
Au total, 35 pièces ont été programmées de Tunisie, d'Algérie, de Belgique, d'Italie, de France et du Maroc. Pour sa part, l'Italienne Anna Serlenga a encadré un atelier théâtral pour la création d'une performance site-specific. L'art du graffiti a également fait l'objet d'un atelier où des étudiants de la région ont donné libre cours à leur imagination, sous l'œil vigilant de l'artiste-peintre Fatma Amara.
Côté chant et danse, l'assistance a eu droit à un spectacle folklorique tiré du patrimoine keffois, intitulé Seg Ennaj'â et présentant un tableau fort beau où on revisite la préparation du pain traditionnel (tabouna) par une vieille dame vêtue d'une mélia, et une jeune fille en sefsari authentique en train de moudre du blé, le tout sur fond d'une musique typique alliant gasba (flûte), tabla (instrument de percussion) et chants du terroir. L'édition 2012 de la manifestation ayant été annulée pour des raisons que tout le monde connaît (sabotage de la Journée mondiale du théâtre devant le Théâtre municipal de Tunis, le 25 mars de l'année dernière), le public a donc profité pour chanter, danser et crier : « Vive le théâtre, vive l'art, non aux perturbateurs, non aux ennemis de l'art ! ».
« Le théâtre et la Cité »
En prélude des « 24 heures de théâtre », une table ronde s'est tenue lundi 25 sur le thème « Le théâtre et la Cité » et à laquelle ont pris part Hamdi Hmaïdi, Mohamed Moumen, Lotfi Laâmari et Kamel Allaoui.
Les intervenants sont remontés aux origines de la Grèce antique pour rappeler que le 4e art est né de et dans la Cité, afin de lui servir de miroir et, à ce titre, de dénoncer tout abus ou dépassement (notamment du côté des classes régnantes) pouvant être une entrave au rôle essentiel de la ville dans l'ennoblissement et l'élévation des mœurs. Le propos n'est pas de forcer le trait opposant le monde rural à la ville, mais, chaque espace vital ayant ses spécificités et sa propre culture, celle de la Cité suppose une somme de règles de conduite sociale qui préconisent la cohabitation et rejettent toute forme de violence et d'exclusion. L'épanouissement de l'être: tel est peut-être le fin mot de la vie dans la Cité, lequel vise le culturel, l'économique et, en fin de compte, l'essor social.
C'est ainsi qu'avant même, peut-être, d'être conçu et perçu comme un spectacle ou un divertissement, le théâtre se veut un garde-fou contre la moindre velléité de dénaturer les principes et les valeurs esthétiques de la ville en poussant l'individu, ou en l'amenant de quelque façon, à agir contre les usages en place. Bref, il y a une culture citadine qu'il importe de préserver pour inscrire l'ennoblissement des mœurs dans la durée.
Partant de la sorte du principe que le théâtre est un régulateur des comportements sociaux par sa force d'être un dénonciateur efficace mais indirect (il n'a aucune force coercitive), les intervenants ont justement dénoncé le dénuement de la Tunisie qui fait que depuis les Romains (El Jem, Carthage...) et la France (Théâtre municipal, 1912), elle n'ait pas construit de vrais théâtres, pas même dans les grandes villes, ceux de Sousse et de Sfax n'en portant que le nom. Et c'est cette absence qui, entre autres lacunes, a fait apparaître dans la Cité certains comportements de type rural et contribué à l'éclosion de maintes formes de violence.
Albert Camus de la fête
A l'occasion du centenaire d'Albert Camus (1913-2013), l'Institut français de Tunisie et le Centre d'arts dramatiques et scéniques du Kef ont proposé une pièce de ce romancier et philosophe français. En fait, il s'agit d'une forme de théâtre peu répandue, se limitant à la lecture d'un texte avec un accompagnement musical. C'est donc Les Muets de Camus qui a été lu par Jean-Pierre Yvars sur fond de jeu d'accordéon, de clarinette et de tambourin assuré par Louis Soret. Un texte majeur et profond où l'auteur de L'étranger reprend l'un de ses thèmes chers, la condition de l'homme, l'inhumanité d'un système économique basé sur l'exploitation de l'homme par l'homme. Les Muets sont une quinzaine d'ouvriers au service d'une tonnellerie algérienne qui se soulèvent contre leur patron en observant une grève que leur propre syndicat minimise et méprise. De retour à l'usine, ils restent muets en constatant que toutes les portes sont désespérément fermées. Un autre texte a également été lu ; il s'agit du Jardinier de Jean Pélégri qui, lui aussi, traite du droit à la liberté.
Par ces temps où la lecture est comme boycottée, notamment par les jeunes, il serait peut-être profitable de prévoir ce genre théâtral afin de réconcilier le Tunisien avec les textes majeurs de la littérature tunisienne, arabe et universelle.


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