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«Dr Marzouki est porté au pinacle sur la scène internationale, mais nul n'est prophète en son pays!»
Entretien avec : Hédi Ben Abbès, premier conseiller diplomatique du président de la République
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 04 - 2013

«Les attaques contre Marzouki et le CPR iront crescendo à mesure que les élections approchent»
Après avoir décliné l'offre d'un portefeuille ministériel, celui du Commerce, Hédi Ben Abbès, universitaire et porte-parole du CPR, assure actuellement la fonction de premier conseiller diplomatique au palais de Carthage, «afin, a-t-il expliqué, de mettre à la disposition de mon pays l'expérience que j'ai acquise à l'occasion de mon passage au ministère des A.E. et de continuer à suivre de près les questions de la diplomatie en étroite collaboration avec le ministère des A.E.»
Sachant que les Affaires étrangères font partie des prérogatives du président de la République provisoire qui lui a proposé d'intégrer la présidence en tant que premier conseiller diplomatique et de continuer de représenter notre pays autant que faire se peut sur la scène internationale.
Nous avons sollicité Hédi Ben Abbès pour un entretien que nous avons consacré aux principales questions de l'heure au niveau national. Nous l'avons interrogé notamment sur la perception véhiculée par les médias et l'opinion publique à l'endroit de la présidence de la République, du président de la République provisoire en personne et de ses diverses postures.
Le premier conseiller diplomatique a bien voulu se livrer au jeu des questions-réponses, montrant un optimisme sans borne quant à l'avenir de son parti et de son président d'honneur dans une véritable plaidoirie. Entretien.
L'image du président de la République provisoire est écornée auprès de l'opinion publique et des médias. Selon vous, le président n'a-t-il pas une part de responsabilité, c'est le cas, par exemple, de ses dernières déclarations à la chaîne Al Jazeera et de tout ce qui s'est dit et écrit à propos son voyage à Doha» ?
Nous sommes passés d'une dictature avec l'opacité la plus absolue à un début de démocratie où il me semble que nous sommes encore en train de négocier les limites de nos libertés. La liberté implique nécessairement la responsabilité pour qu'elle ne se transforme pas en anarchie. Mais aujourd'hui, les critiques en direction du président concernent dans leur majeure partie des questions de forme ou des détails et très rarement le contenu de ses prestations.
Dans une démocratie, la critique est essentielle, elle fait vivre la démocratie. En revanche si la critique est basée sur des mensonges, des détournements de sens, de la déformation de la calomnie, non seulement elle ne sert pas la démocratie mais elle entrave sa marche et sa progression.
Depuis la prise de fonction du président de la République, nous assistons à une avalanche de mensonges dont l'objectif n'est ni de faire progresser la vie démocratique dans le pays, ni d'apporter une critique constructive. Le seul but est de porter atteinte au président, et à la fonction présidentielle. A défaut de trouver un angle d'attaque sur le fond des déclarations du président certains médias cherchent systématiquement à trouver la moindre faille dans la forme.
Concernant la déclaration du président à Al Jazeera, M. Adnane Mansar, porte-parole de la présidence, a avoué lui-même sur les ondes d'une radio qu'il s'agissait d'une «maladresse», évoquant «un écart de langage». Qu'en dites-vous?
Prenons l'exemple de l'interview faite à Doha et plus précisément à El Jazeera dans son émission «Fil Omq» quand il était question de la métaphore de la potence.
L'enregistrement existe sur le site de la présidence et on peut y lire que l'idée avancée par le président repose sur le principe de la réconciliation nationale et la manière d'éviter à tout prix de reproduire le cycle de la violence et la dialectique du bourreau et de la victime. Aussi le président s'est-il lancé dans une démonstration intellectuelle et théorique sur ce qui pourrait arriver, si on remontait une partie de la population contre une autre. Tour à tour l'une ou l'autre des deux parties de la société tunisienne se transformerait soit en victime, soit en bourreau, ce qui pourrait atteindre un niveau de violence semblable à ce qu'on a pu voir lors de l'ignoble assassinat de Chokri Belaïd.
Diviser la société tunisienne en laïcs d'un côté et en islamistes de l'autre, sur fond de violence, serait un scénario cauchemardesque pour la jeune démocratie que le président ambitionne de mettre en place.
En fait, c'est le choix du mot «potence» qui a dérangé l'opposition et l'opinion publique...
S'attacher à une possible maladresse de forme ne peut occulter l'importance du fond. Malheureusement, nous avons la culture de l'excès et nous oublions souvent la pondération, l'objectivité, et nous glissons, de ce fait, vers l'injustice et sans même nous rendre compte, on compromet le formidable projet que l'histoire nous a offert pour construire une démocratie apaisée. Démocratie qui réconcilie les composantes de la société tunisienne autour de principes universels qui garantissent des libertés individuelles et collectives dans le respect de nos spécificités culturelles et de notre belle tunisianité.
Depuis plus de dix ans, le président Marzouki dans tous ses écrits n'a cessé de défendre ce projet de réconciliation nationale autour du principe fondateur d'un Etat de droit où les hommes et les femmes sont égaux en droits et où la liberté de croyance est consacrée.
Politiquement, il n'a jamais cessé de défendre l'idée d'une démocratie syncrétique qui intègre sous la bannière de la démocratie l'islamisme modéré et la laïcité modérée et rompre, ainsi définitivement avec la bipolarisation des structures et l'harmonie globale de notre société.
Concernant la question du «whisky dans l'avion», le journaliste qui a rapporté ce fait persiste et signe...
S'agissant de cette question relative au mensonge éhonté de l'affaire du whisky dans l'avion, une telle contrevérité dans une démocratie qui se respecte est passible d'une peine pénale et la déontologie du métier de journaliste peut souffrir de ce genre de reportage éhonté et mensonger, sachant que les boissons alcoolisées ne sont jamais servies dans l'avion présidentiel et que le personnel de bord de Tunisair a bien démenti «ce genre d'information» et qu'il n'y a jamais eu de sanctions de quelque sorte que ce soit, ni contre le personnel de Tunisair ni contre quiconque. Surtout que l'histoire est inventée de toutes pièces.
Le but d'un tel mensonge est d'entretenir dans l'esprit des gens l'autre gros mensonge relatif à la supposée addiction du président aux boissons alcoolisées. Tous ceux qui le côtoient comme personnel, sachant qu'il n'est jamais seul, peuvent témoigner du contraire, mais nous nous attendons encore à des attaques de plus en plus virulentes visant le CPR et le président de la République, en particulier, au fur et à mesure que l'échéance électorale approche. Les Tunisiens ne sont pas dupes, ils connaissent bien la métaphore de celui qui crache en l'air finira par éclabousser sa propre figure.
On a même affirmé sur les réseaux sociaux et dans certains médias que le président de la République provisoire a fait un séjour à l'hôpital psychiatrique St-Anne ?
Cela s'ajoute à d'autres mensonges et calomnies. L'essentiel, c'est de le décrédibiliser sur la scène nationale. Ironie du sort, nul n'est prophète en son pays. Le Dr Marzouki est porté au pinacle sur la scène internationale, non seulement on lui reconnaît son parcours de militant des droits de l'Homme, mais aussi parce qu'il n'a jamais fait de compromis avec le dictateur, il n'a jamais dévié de la ligne qu'il s'était tracée pour défendre ses concitoyens et leurs droits inaliénables.
A l'heure où le célèbre magazine Foreign Policy le désigne comme le 2e plus grand penseur en 2012 avant le couple Clinton et avant Obama, classé 7e, à l'heure où The Atlantic Council, un groupe de réflexion en matière de politique étrangère, lui décerne le prix de la liberté et où Chattam House lui décerne la plus haute distinction, à l'heure où après avoir écrit 24 livres et qu'il vient de signer son 25e cette semaine, le même professeur en médecine reconnu mondialement est la cible d'attaques ignobles dans son propre pays de la part de ceux-là mêmes qui applaudissaient et tressaient des lauriers à un Ben Ali ignare, sanguinaire et cleptomane.
Justement, certains avancent que le président a le temps d'écrire parce qu'il n'a pas assez de prérogatives
En fait, il faut connaître le président pour comprendre comment il partage son temps. Il travaille 18 heures par jour, il se ménage des espaces pour écrire en dehors des 12 heures de travail qu'il passe dans son bureau. C'est un stakhanoviste amoureux de son pays et certainement en décalage par rapport à ceux qui ont le regard fixé sur le rétroviseur et qui ne pensent pas à l'avenir de la Tunisie. On peut reprocher au Dr Marzouki beaucoup de choses, comme tout un chacun, mais on n'a pas le droit de remettre en question ni ses capacités intellectuelles ni son engagement pour son pays et le droit de ses concitoyens.
Imed Daïmi, ex-directeur du cabinet présidentiel, a affirmé que le président de la République provisoire «n'est pas salarié de la chaîne Al Jazeera», mais est-ce qu'il touche de l'argent pour ses contributions ?
Concernant les articles qu'il publie sur le site d'Al Jazeera, le Dr Marzouki n'a jamais été salarié de cette chaîne. En revanche, depuis plusieurs années, il s'était engagé à publier un article par mois et Al Jazeera rémunère tous ceux qui contribuent dans ses publications 250 dollars l'article. Du temps où Ben Ali avait privé Dr Marzouki de son travail, l'a exilé en France, les 250 dollars par mois d'Al Jazeera permettaient au Dr Marzouki de mettre un peu de beurre dans ses épinards.
Il serait temps que ces attaques indignes d'une démocratie naissante cessent pour qu'on puisse tous œuvrer à mener notre projet démocratique à bon port dans un contexte de compétition loyale et honnête.
Une motion de censure contre le président est en cours de préparation par l'opposition qui lui reproche de ne pas jouer le rôle de président rassembleur notamment à l'extérieur du pays ?
A nos yeux et selon notre propre lecture, la motion de censure n'a aucun fondement juridique. Elle est motivée par des raisons politiques qui tendent à déstabiliser l'Etat en s'attaquant à l'institution présidentielle.
Nous estimons que le débat politique est légitime quand il respecte les règles morales et les institutions.
Le président de la République peut être appelé à s'expliquer devant la représentation nationale et nous respectons ce mécanisme à condition qu'il y ait des motifs valables.
Le président est très certainement la figure du rassemblement dès lors qu'il s'est refusé d'opposer les Tunisiens entre eux et d'œuvrer à établir un dialogue national avec tous les acteurs politiques sans exception. Pas plus tard que la semaine dernière, son conseiller politique, M. Aziz Krichen, a eu successivement des entretiens avec Mme Maya Jeribi, M. Néjib Chebbi et M. Caïed Essebsi. C'est la preuve que le président cherche à créer toutes les conditions nécessaires pour une entente nationale sur les sujets les plus importants qui engagent notre pays.
Ne pensez-vous pas que le président refuse par certains de ses comportements l'étiquette de l'institution de la présidence de la République et donc de porter l'habit du président ?
Il est vrai que le président essaye de remettre en question certains codes qui régissent le fonctionnement de l'institution qui était figée pendant plus de 50 ans, en essayant de rapprocher cette institution du peuple, en réduisant le fossé qui sépare l'ancienne forteresse de la population, en ouvrant les portes tous les dimanches aux enfants afin qu'ils puissent s'approprier l'Etat et prendre conscience de l'importance de l'institution qui leur appartient.
Parfois, on a l'impression que la présidence de la République s'est transformée en club culturel, de par les conférences et autres activités culturelles qui y sont données. Est-ce que cela est conforme à la vocation de la présidence de la République ?
En fait, l'idée est de faire vivre cette institution pour qu'elle devienne le lieu où s'élaborent des idées nouvelles et des projets pour la Tunisie. Le président a dépoussiéré cette institution qui fut un lieu opaque et fermé pour qu'elle devienne un espace ouvert au public. C'est l'essence même de la démocratie quand le peuple s'empare du pouvoir et a son mot à dire dans les institutions qui le représentent.
Le secteur de l'audiovisuel souffre de l'absence d'un mécanisme régulateur. Pourquoi ne pas constituer rapidement la Haica (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle) qui tarde à voir le jour, afin d'éviter tous les abus médiatiques et tous les dépassements de la loi?
Afin qu'on sorte de cette période de débandade médiatique, il serait temps de mettre en place l'institution de régulation des médias audiovisuels et de s'assurer de son indépendance totale afin qu'elle s'acquitte de sa mission dans les meilleures conditions.
Alors que l'article 47 permet au président de désigner le président de la Haica, il a tenu à ce que les désignations se fassent dans la transparence totale et selon le principe du consensus.
A l'heure actuelle, la composition de la Haica est quasiment terminée. Reste à l'équipe elle-même de procéder aux dernières retouches avant l'annonce de la composition de l'Instance.
Mais c'est le président de la République provisoire qui nomme le président de la Haica.
Non, le président de la République a tenu à ce que les membres de la Haica désignent eux-mêmes leur président afin d'éviter qu'il ne soit contesté.
Nous espérons que tous les membres représentatifs des différents secteurs qui composent la Haica arriveront à s'entendre entre eux.
Auparavant, la diplomatie tunisienne obéissait à des référentiels stables très codifiés, aujourd'hui on a l'impression que la diplomatie tunisienne est un système bicéphale d'où un discours double, le premier adressé à l'Orient, le second à l'Occident. Qu'en dites-vous ?
Après une première période où l'institution présidentielle et le ministère des Affaires étrangères cherchaient à mieux coordonner leurs efforts, ce qui a occasionné par moments quelques divergences ,aujourd'hui la coordination est optimale et la Tunisie parle d'une seule voix sur la scène internationale.
Le président a toujours tenu le même discours, que ce soit à Berlin, New York, Paris, Addis-Abeba ou à Doha, défendant les intérêts de la Tunisie et l'expérience démocratique tunisienne unique en son genre. Cette spécificité tunisienne qu'il faudrait cultiver pour qu'on puisse confirmer aux yeux du monde le degré de civilité et de maturité politique que le peuple tunisien a atteint.
Une partie de l'opinion publique et des médias déplorent le montant élevé du budget de la présidence de la République (75 millions de dinars) et les dépenses importantes de la présidence de la République dans les voyages multiples coûtant cher au contribuable.
Pour le budget de la présidence, il est approuvé par l'Assemblée constituante et les dépenses sont faites en toute transparence. D'un côté, nous voulons un président actif, défendant les intérêts de la Tunisie, en quête d'un appui politique et économique pour le développement de notre pays, sortant de son palais et allant à la rencontre du reste du monde et de l'autre, nous voulons que ça ne coûte rien.
Tout déplacement du président ou de n'importe quelle personnalité occasionne des frais et nous voyons qu'à notre tour, en Tunisie, nous accueillons des personnalités politiques du monde entier et je ne crois pas que le président français ou la chancelière Merkel soient interrogés sur les frais de leur mission. On voit là encore de la mauvaise foi dans la manière de surveiller les dépenses publiques. Bien que je sois parfaitement pour l'exercice du droit du citoyen de savoir comment est dépensé l'argent public.
Après la sortie de Ayadi Abbou et Hmila, le CPR s'est atomisé, ce qui l'a affaibli. Cela sans compter la chute du président dans les sondages placé en 3e position après Béji Caïd Essebsi et Hamadi Jebali. C'est pourquoi, avancent certains, le président affiche son allégeance à Ennahdha.
Le CPR a traversé plusieurs crises en peu de temps, ce que je déplore, mais en même temps on constate qu'en dépit du départ de plusieurs personnalités, l'institution du CPR est préservée, ce qui prouve que le parti ne repose pas sur les personnes, mais sur ses structures.
A chaque fois, le CPR renaît de ses cendres et repart de plus belle. C'est ce qui explique d'ailleurs les attaques intempestives de ses détracteurs, car normalement on ne tire pas sur les ambulances, et le fait de continuer à tirer implique qu'il s'agit plutôt d'une institution ferme, soutenue par sa base dont le nombre se situe dans une fourchette de 8 à 12.000 adhérents.
Sachant que nous ne sommes pas un parti d'adhérents, mais une force électorale, car nous défendons des idées et des principes plutôt qu'une idéologie.
Quant au sondage qui place le président à la 3e position, nous n'avons jamais prêté attention ni avant, ni aujourd'hui, ni demain à ces sondages.
Je vous rappelle qu'avant les élections du 23 octobre 2011, le CPR était crédité d'un petit 2,5% dans ces mêmes sondages. Il s'est trouvé au final en position du 2e parti du pays. Le seul sondage qui compte, c'est celui des urnes, quand le peuple tunisien aura dit son dernier mot.
Quant à la prétendue allégeance à Ennahdha, ceux qui profèrent ce genre de propos ignorent tout simplement la philosophie politique qui préside à ce rapprochement avec Ettakatol et Ennahdha.
Au CPR, nous pensons que la réussite du projet démocratique, le développement économique, la paix sociale ne peuvent être garantis que par le rapprochement des forces politiques démocratiques, et ce, malgré les nuances.
Vous êtes donc optimiste, mais ne craignez-vous pas une bipolarisation du paysage politique et un face-à-face Ennahdha-Nida Tounès ?
Je reste optimiste, mais d'un optimisme vigilant, car il faut à tout prix éviter la bipolaristion de la scène politique tunisienne, raison pour laquelle des partis politiques, tels que le CPR, Ettakatol, Al Joumhoury et tous ceux qui croient en les valeurs de la démocratie, doivent occuper la scène politique et œuvrer pour le salut de notre beau pays.


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