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Les prémices de l'Etat-parti ?
Nouveaux jeux de rôle au sein du CPR et d'Ennahdha
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 08 - 2012

A la faveur des résultats auxquels ont abouti les travaux du 2e congrès du parti du Congrès pour la République (CPR) marqués, notamment, par l'accession au bureau politique du parti de trois parmi les plus proches collaborateurs du président Marzouki qui a été désigné, lui aussi, président d'honneur du parti, il est légitime de s'interroger si l'on n'est pas en train de glisser subrepticement vers l'hydre de l'Etat-parti. La même question vaut pour Ennahdha, suite à la création d'un nouveau poste de coordinateur entre ce parti et le gouvernement, poste confié à Hamadi Jebali, secrétaire général du mouvement et chef du gouvernement. Plusieurs observateurs de l'évolution du paysage politique national n'ont pas manqué, en effet, d'y voir les prémices d'un retour de la conception Etat-partis, dont les Tunisiens ont longuement souffert durant les époques Bourguiba et Ben Ali.
La Presse a posé la question à certains acteurs de la vie politique nationale. Témoignages.
Hédi Ben Abbès, porte-parole du CPR et membre du bureau politique:Nous demeurons attachés à l'indépendance des institutions
En ce qui concerne le CPR, notre politique consiste à mettre au service du pays, d'abord, et du parti, ensuite, toutes les compétences dont nous disposons. Pour le CPR, aucun amalgame n'est possible entre l'action de notre parti et celle de la présidence de la République.
L'étanchéité entre les deux institutions a pu être vérifiée à plusieurs reprises et notamment à l'occasion de la nomination du gouverneur de la Banque centrale quand le groupe parlementaire du CPR a voté contre le choix de M. Chédly Ayari en dépit du fait que le président de la République ait signé le décret de sa nomination.
Nous affirmons, haut et fort, notre attachement à l'indépendance des institutions et nous ne permettrons jamais le retour d'une quelconque confusion entre l'Etat et le parti.
Souad Abderrahim, constituante nahdhaouie: Il est inadmissible de revenir à l'Etat-parti
L'idée du retour à l'Etat-parti est une idée inacceptable et inadmissible sur tous les plans. Nous ne permettrons, en aucune manière, que cette pratique revienne dans nos mœurs politiques. Le gouvernement doit être celui de tous les Tunisiens, quelle que soit leur appartenance.
Je ne pense pas que le gouvernement actuel dont les membres ont souffert de l'oppression de l'ancien parti unique tomberont dans ce grave glissement.
Il est impératif de faire la distinction entre l'action gouvernementale et l'action partisane.
Le gouvernement actuel est bien le gouvernement du peuple dans son intégralité et il ne peut favoriser les intérêts d'un parti aux dépens d'un autre.
A mon avis, rien n'empêche les conseillers du président Marzouki qui viennent d'être élus au sein du bureau politique du CPR d'avoir des activités politiques. Seul le président de la République se doit de s'y abstenir, au regard des dispositions de la petite Constitution.
L'essentiel est de réussir à garder l'institution de la présidence à l'écart de l'action partisane.
Quant à ceux qui pensent que Marzouki a déjà entamé sa campagne électorale en vue des prochaines élections, je leur réponds que les campagnes électorales des uns et des autres ne se sont jamais arrêtées.
Issam Chebbi, porte-parole du parti Al Joumhouri: Pour une séparation effective entre l'Etat et Ennahdha
Pour ce qui est du parti du Congrès pour la République, je suis convaincu que le Dr Marzouki n'a pas quitté effectivement le parti et n'a pas arrêté d'intervenir dans ses affaires et de le diriger. Les divisions que le CPR vient de vivre le montrent clairement.
Aujourd'hui, il veut mettre la main sur le parti et place ses conseillers dans les postes les plus importants afin de s'assurer de l'adhésion du CPR à sa prochaine campagne électorale qu'il vient d'inaugurer solennellement dans on message aux congressistes.
Et même si ce qui vient de se passer au congrès du CPR constitue une affaire interne à ce parti, il n'en demeure pas moins surprenant de voir des dirigeants accéder à d'aussi importantes fonctions alors qu'ils viennent tout juste de rejoindre le parti et que leur seule distinction est qu'ils sont proches du Dr Marzouki.
A propos du nouveau poste de coordinateur entre Ennahdha et le gouvernement confié à Hamadi Jebali, je considère que la démarche démocratique juste imposait d'opérer une séparation effective entre l'appareil de l'Etat et le parti dominant de la Troïka.
A ma connaissance, il n'existe pas dans les régimes démocratiques un tel poste, sauf si Ennahdha estime que le gouvernement est l'une de ses structures.
Abdelwaheb Hani, président du parti Al Majd : Que le chef du gouvernement se consacre à la gestion des affaires de l'Etat
Effectivement, il s'agit là d'un mélange malsain et d'une confusion inacceptable entre l'Etat et les partis au pouvoir comme si la Troïka voulait reproduire l'ancien système déchu de l'Etat-parti.
L'intervention de Marzouki au congrès du CPR est inadmissible du point de vue de la stricte impartialité que doit observer le chef de l'Etat à l'égard de tous les partis politiques, y compris celui d'où il provient.
Cette impartialité inscrite dans la petite Constitution s'impose aussi dans toute l'institution de la présidence.
Il est tout à fait malsain et mauvais pour la démocratie que le porte-parole de la présidence ou le directeur du cabinet présidentiel soient des membres dirigeants d'un parti politique.
Le comble est que le directeur d'une institution publique, à savoir l'Institut tunisien des études stratégiques (au service de tous les Tunisiens), soit propulsé au bureau politique du CPR.
Cette propulsion entrera dans l'histoire en termes de rapidité entre l'adhésion à un parti et l'accession à un poste de dirigeant.
En principe, les associations comme les partis politiques fixent un délai d'ancienneté et d'activités.
Il semble que la présidence se comporte aujourd'hui comme une forteresse électorale qui prépare la prochaine bataille du président-candidat en totale contradiction avec les règles de l'impartialité et de la démocratie.
Concernant Hamadi Jebali, le nouveau poste qui lui a été confié est un non-sens puisqu'il est déjà secrétaire général d'Ennahdha et chef du gouvernement. Ce poste de coordinateur accentue la confusion Etat-partis.
Au parti Al Majd, nous réitérons notre souhait de voir le chef du gouvernement se consacrer à la gestion des affaires publiques de la nation et s'abstenir de toute activité politique qui risque d'entamer sa stature d'homme d'Etat qui concentre l'essentiel du pouvoir exécutif.
Jawher Ben M'barek, coordinateur du réseau Doustourna :Une trahison de l'esprit de la petite Constitution
Les manifestations d'une superposition Etat-partis ne sont pas nouvelles et elles ne nous étonnent pas outre mesure. C'est la confirmation d'une démarche qui a commencé avec la création de la Troïka qui a abouti à une interférence entre l'Etat et les intérêts des partis constituant cette même Troïka, essentiellement Ennahdha. Les exemples ne manquent pas pour corroborer cette analyse. Il suffit de citer les nominations dans l'administration, les délégations spéciales, les médias publics et les postes sécuritaires les plus importants.
Quant au Dr Marzouki, il présente une situation juridique délicate dans la mesure où il avait l'obligation de démissionner de son poste de président du CPR, à la suite de son élection à la présidence de la République.
Qu'il s'arrange pour faire monter les membres de son cabinet présidentiel au bureau politique du CPR, c'est une manœuvre politique que l'on peut assimiler à un détournement de la loi provisoire organisant les pouvoirs publics.
Il a, en quelque sorte, trahi l'esprit de cette loi qui fait de lui un président devant se tenir à l'écart des conflits à caractère partisan.
Il s'est immiscé dans les travaux du congrès du CPR en faisant élire ses collaborateurs au cabinet présidentiel.
Quant au nouveau poste confié à Hamadi Jebali, qui est déjà le secrétaire général d'Ennahdha, il ne peut que confirmer l'interférence entre l'Etat et le parti nahdhaoui. Et si les choses vont continuer à ce rythme, on arrivera à l'Etat-parti et même les citoyens ordinaires ont commencé à sentir ce glissement.
C'est grave pour la démocratie et les régimes des partis uniques se construisent de cette manière. Il a fallu une révolution pour dégager le RCD qui a suivi la même démarche. Les Tunisiens ne sont pas dupes et l'histoire ne se répétera pas, sauf en mélodrame.


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