Après La colère du peuple des fourmis de S. Haddad et Le peuple a crié, écrit et rédigé par de jeunes lycéens, voici un condensé de cinq comédies musicales et dramatiques, des tableaux adaptés par Dalenda Rhaïm, d'après des nouvelles parues dans les éditions Arabesques Jeunesse et écrits au cours d'un atelier animé par Colette Fellous à la Médiathèque Ch.-de-Gaulle, à Tunis. C'était en 2009 du temps de François-Georges Bussac lorsqu'il était à la tête de ladite médiathèque. Le livret, avec indications pour le metteur en scène et le chorégraphe, s'adresse à la fois aux parents, grands-parents, enseignants, bibliothécaires et enfants. L'idée d'écrire des pièces de théâtre pour les cadets est venue à l'esprit de l'auteur, F.-G. Bussac qui a à son actif plusieurs romans et nouvelles publiés en France et en Tunisie, dont les plus récents sont par ordre : Le jardinier de Métlaoui, Le jardinier du désert, Tunis, Cap TGM, Eclats du Sémaphore, Et la nave va, chroniques sur la Révolution et Vers une Tunisie libre? Aujourd'hui, Bussac revient sur la scène littéraire avec un condensé plus réduit en volume, quatre contes. L'Esprit du chat, La petite souris aux trois maris, La légende de Lousif et Le vieil olivier du Lycée Carnot. Quatre pièces, réunies dans un seul volume, ont suggéré à l'auteur d'écrire cette pièce. Le vieil olivier du Lycée Carnot qui fait office de «livre du maître», avec un corpus pédagogique, dictionnaire, quiz, etc. publié en 2010 par les Editions Arabesques de Tunis et diffusé en Europe par l'Oiseau Indiag. Les héros de ces quatre pièces ont en commun des caractères bien affirmés, un ancrage tunisien, une soif de liberté et une grande générosité. L'olivier, symbole de paix Il était une fois un petit olivier tout joyeux. Il poussait dans un champ, à quelques encablures de la médina, juste dans les environs de la porte de la mer que l'on appelait encore, en ces temps-là, la Porte de France, c'était à une époque où le pays était appelé La Régence. Ses parents Olive et Maman Olive, toute ronde, veillaient sur lui. P'tit Olive, le fils, avait des amis. Un jeune garçon, du nom du fondateur de la ville, le saint patron de Tunis, Mahrez, qui chantait tout le temps. Deux pigeons, Léo et Léone, qui s'aimaient d'amour tendre. Et une mouette folle, cousine Léa. Tous les matins, après l'appel à la prière, lancé du haut de la Grande Mosquée de la Zitouna, les cinq amis se retrouvaient. Apparaîtront au cours de cette histoire des méchants, des hommes en noir, des coupeurs d'arbres, des hommes bons qui savent que Dieu a aussi créé des arbres et des poètes, comme également des musiciens. Dieu est lumière Le pouvoir d'évoquer et de suggérer la relation avec la religion est mis en lumière par les trois oncles de Mahrez qui, dans un rituel immuable respectant les traditions, chantent des airs soufis, inspirés de la sourate Al Nour, la Lumière. «Dieu est la lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est comme une lampe abritée dans un foyer. La lampe est dans une sphère en cristal. L'huile qui fait vivre cette lampe vient d'un arbre béni, vient de l'olivier. D'un olivier qui n'est ni d'Orient ni d'Occident. Cette huile illumine sans même avoir été touché par le feu. Dieu est lumière sur lumière». Dans l'Antiquité, l'olivier était un emblème de fécondité et un symbole de paix et de gloire. F.G. a signé ici un conte qui doit être mis entre toutes les mains. ———————— * Le vieil olivier du Lycée Carnot de F.-G. Bussac, éditions Arabesques jeunesse, mars 2013