• Certificat d'entreprise citoyenne • Baisse de l'impôt sur les sociétés pour les PME • 10%des marchés publics pour les entreprises tunisiennes • Restructuration de la BTS et de la BFPME S'il y a un thème qui fait l'unanimité, entre les partis politiques toutes tendances confondues, c'est bien celui de l'emploi. Trouver une solution à la crise du chômage qui sévit dans le pays depuis des décades est un véritable défi que doivent relever les forces politiques qui ambitionnent de réaliser les objectifs de la Révolution et placer la Tunisie sur la voie du progrès. Les politiques économiques précédentes n'ont pu résorber le problème du chômage, surtout qu'un grand nombre de demandeurs d'emplois souffrent de manque de qualifications demandées par le marché de l'emploi. Ce phénomène concerne surtout les jeunes et particulièrement, les diplômés du supérieur. Il couvre davantage les zones intérieures que le littoral, les filles que les garçons. Ce déséquilibre est perceptible dans la longue durée d'attente pour décrocher le premier emploi et l'allongement de la durée nécessaire pour la titularisation et la stabilité du demandeur d'emploi. Lorsqu'on voit que certains des diplômés du supérieur restent au moins trois ans pour trouver leur premier emploi, que 60% de ces jeunes passent 23 mois sans emploi, on comprend que l'ascenseur social est en panne. Cette situation nécessite une intervention efficace de l'Etat à travers une politique ambitieuse et réaliste mettant en place de grands projets dans les régions intérieures et les quartiers défavorisés. Les incitations fiscales pour l'investissement dans les régions intérieures ne suffisent pas, sans une réelle décentralisation de l'administration. Les anciennes politiques de développement avaient généré une économie à deux vitesses, celle lente des régions intérieures et celle, relativement, rapide des régions côtières. Le plus grand défi est d'accorder une priorité absolue à la création d'entreprises, surtout les PME dans les régions intérieures et les quartiers populaires. Qu'en pense le Parti Démocratique Progressiste (PDP) ? Sans prétendre détenir la solution miracle, le PDP, propose une trentaine de mesures urgentes et d'autres à moyen terme pour atténuer le phénomène du chômage. Tout d'abord, intensifier les investissements dans les infrastructures, routes et chemins de fer, dans les régions intérieures pour attirer les investisseurs tunisiens et étrangers. Construire 22000 logements sociaux par an, de quoi créer un grand nombre d'emplois. Pour encourager les PME à créer des emplois, le PDP, propose d'abaisser le taux d'imposition sur les sociétés pour le ramener de 30% à 20%. Les bénéfices réinvestis dans les sociétés technologiques et à haute valeur ajoutée seront exonérés de taxes, ce qui est de nature à encourager l'emploi des cadres détenteurs de diplômes scientifiques. Il faut augmenter les dépenses consacrées à la recherche scientifique en passant de 1,3% à 2% du budget de l'Etat. Par ailleurs, il faudra mettre fin aux pratiques contraires à la concurrence loyale, comme l'évasion fiscale, le non paiement des redevances de la CNSS ou l'utilisation de circuits parallèles. Il est nécessaire d'établir une évaluation critique du système éducatif et de formation pour qu'il réponde mieux aux besoins du monde du travail et des nouvelles technologies. Il faut mettre en place un programme national d'emploi sous une autorité unique afin de mettre en pratique une politique harmonieuse d'emploi. Par ailleurs, le PDP propose la création d'un Fonds National de l'Emploi qui sera financé par une TVA sur les communications par portable et la consommation de biens de luxe. Ces revenus aideront la réinsertion professionnelle des jeunes diplômés du Supérieur. Le PDP propose la création du certificat « Entreprise citoyenne » accordé aux entreprises qui recrutent 10% de plus que l'année passée. Elles bénéficieront de 5% des marchés publics. Cette proportion augmentera d'une année à une autre. D'ailleurs, on propose de réserver 10% des marchés publics aux entreprises tunisiennes afin de les encourager à créer davantage d'emplois. Pour promouvoir la création des PME, le PDP propose la restructuration de la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS) et de la Banque de Financement des PME (BFPME). Une étude est à faire pour déterminer les secteurs prometteurs à l'échelle mondiale et réviser, en conséquence le Code d'Investissement. Il faut appuyer davantage l'action de la FIPA pour mieux défendre l'image de marque de la Tunisie à l'étranger. En résumé, les propositions du PDP, misent sur une meilleure coordination entre secteur privé et secteur public et la mise en place d'un modèle de développement axé sur la création d'emplois.