Le café culturel Rotin (nouvel espace créé pour accueillir les amateurs d'art dans un cadre convivial) abrite depuis le 5 mai l'exposition du jeune artiste peintre Issam Khmir. Il s'agit d'une exposition composée de créatures fantastiques, pleines d'humour mais aussi d'horreur et qui s'inscrit dans le mouvement du pop-surréalisme. L'exposition, intitulée «Aliens from utopia» et qui a été inaugurée dimanche dernier, a capté l'attention des passionnés des arts plastiques présents, par son originalité et par sa thématique. Traitant d'un sujet inédit, Khmir a invité ses visiteurs à la découverte d'un monde qui lui est propre, dans lequel jaillissent le fantastique, l'enfantin, le mythique et le mystérieux, le tout dans un mélange aussi fin que subtil. Des aliens et des monstres se cachent derrière ses personnages étranges. Un large brassage de différentes sensibilités artistiques tout en mettant en relief des thèmes relatifs à la vie, à la mort, au pouvoir... «Aliens from Utopia» est, en effet, un monde tout à fait utopique, peuplé par des kings et de queens (rois et reines). Des personnages, tirés de l'imaginaire populaire mythique et inspirés de l'univers fantastique des dessins animés relié à l'enfance, nous offrent un nouveau regard sur le monde d'aujourd'hui. On y trouve « La reine rouge » et «Le roi lapin», deux personnages emblématiques du conte populaire Alice au pays des merveilles. Du rouge, du vert, du rose...tous vifs, traduisant une gaieté qui nous amène, paradoxalement, à réfléchir sur des notions comme l'absurde et l'ambiguïté. Etranges sont les personnages de l'artiste. Intrigants et incarnant un idéal, aussi. «Aphrodite» (déesse de l'amour) qui renvoie au Beau, devient dans cette exposition mystérieuse. La femme, apparaît à la fois sensible et sensuelle, innocente et charmante, séductrice et même diabolique. «The princess» en est la meilleure illustration: des cheveux rouge feu et un œil inquisiteur qui semble s'interroger sur la société moderne. « Half-machine » (demi homme) est comme un tableau charnière entre deux mondes, fantastique et moderne. Dominé de couleurs pâles, il traduit la prépondérance des technologies dans la vie quotidienne des humains. Par l'usage de différentes techniques, mixtes, acryliques et l'huile, ces personnages, en majorité des femmes, sont à la fois apaisants et terrifiants. Les tons et les nuances varient d'un tableau à un autre dans un mélange de couleurs, de styles et de reliefs. Les 17 tableaux exposés sont un véritable voyage pictural dans plusieurs mondes : le réel, le surréel, le merveilleux et le fantastique. Ils illustrent parfaitement la vision de l'artiste quant à l'ambiguïté de ce monde. Le peintre a eu l'idée de mettre en exergue le personnage phare de son exposition — « the princess» —, en astreignant une jeune fille, en chair, en os et en costume adéquat, à une posture figée reproduisant, dans une certaine mesure, l'œuvre. L'exposition-éclair prendra fin demain. A noter que le jeune peintre participera prochainement à une exposition collective qui se tiendra à partir du 19 du mois courant dans la nouvelle galerie «Le triangle d'art». Une occasion pour ceux qui ne se sont pas rendus à Rotin, de découvrir son travail.