Les deux dernières performances face à l'EST, puis à Béjaïa viennent apporter beaucoup de conviction et de confiance avant le classique de demain Le résultat — le moins qu'on puisse dire positif — et surtout la qualité de jeu fournie par la bande, «délibérément» amoindrie, de Lavagne donnent l'impression qu'il y a une certaine cohérence dans le choix des hommes et des approches technico-tactiques qui commence à s'installer dans la durée au sein d'une formation qui capitalise les résultats et la manière ces derniers temps. Un tel constat de régularité et de persévérance, qui rompt — au grand bonheur des férus sahéliens — avec l'inconstance et la fébrilité qui ont caractérisé le rendement de leur équipe préférée dans un passé tout récent, constitue un atout de choc avant le classique de jeudi devant le CA. Un compétiteur avant tout Au-delà de la qualité de la prestation de l'Etoile, c'est surtout la force de caractère des coéquipiers de l'époustouflant Kom qui est à relever. Leur réactivité insolente et une «grinta» remarquable leur ont permis de revenir dans le match dans les moments difficiles où la JSMBéjaïa menait au score devant un public nombreux acquis à sa cause, et sur une pelouse synthétique inhabituelle; sans oublier l'accumulation des matchs, pesante mentalement et physiquement. Revenir au score à deux reprises dans de telles conditions n'est pas chose aisée. Mieux encore, les protégés de Lavagne auraient pu remporter carrément le match, n'eussent été les ratages d'Ashanti, d'Okwé—qui s'est démené courageusement sur le front de l'attaque. De plus, et c'est le plus important, à aucun moment de la rencontre, surtout quand l'équipe adverse menait au score, on n'a eu l'impression que l'ESS accusait le coup et perdait la tête; bien au contraire, elle a essayé de poser sobrement et patiemment son jeu habituel, basé sur les passes courtes, la variation du jeu et la percussion des latéraux, tout en maintenant un bloc haut, malgré le contexte d'un match en déplacement. Réellement, ce nouvel état d'esprit commence à se dessiner comme étant la marque de fabrique de «la nouvelle Etoile» qui en a apporté la démonstration à l'occasion de sa victoire à Tunis face au CA et contre l'EST où elle a «arraché» une victoire méritée. Negguez, la découverte Le match de Béjaïa a été l'occasion de révéler au grand public le talent et l'abattage du capitaine de la sélection olympique et pur produit du club, Hamdi Negguez, qui a sorti un grand match sur le double plan défensif et offensif. Il a été entreprenant en phase offensive sur le couloir droit avec ses chevauchées et ses dédoublements, avec à la clé une passe décisive à Belaïd amenant le premier but. En défense, il a été tout simplement irréprochable en fermant son couloir et en assurant de surcroît une couverture de la paire centrale Bedoui-Boughattas. De plus, il faut souligner la polyvalence de ce défenseur athlétique qui peut assurer avec brio le rôle d'arrière central avec son gabarit imposant et sa rigueur sur l'homme. Un nom à retenir. L'imbroglio Maazou De retour à Sousse, le staff technique a pu bénéficier pratiquement de la totalité de son groupe à l'exception du portier Balbouli, avec notamment le retour du remuant Jaziri qui sera, à coup sûr, un élément de base de l'attaque étoilée demain face au CA. Même le duo Bejaoui-Meité, longtemps éloigné des terrains pour blessure, a réintégré le groupe. Reste «le cas» Maazou qui continue avec ses frasques en refusant de se rendre à Béjaïa en guise de protestation contre sa mise à l'écart par le staff technique. Le Nigérien s'est montré totalement insensible aux sanctions financières répétées qui lui ont été infligées par le bureau directeur avant l'avènement de Lavagne à la tête de l'équipe. Lui qui se dit «suffisamment nanti matériellement» pour être affecté par de telles sanctions financières ! «Rien de concret» A la question persistante relative aux contacts rapportés clairement par le site algérien «la compétition» avec la JSKabylie, Denis Lavagne s'est montré évasif en disant tout simplement qu'«il n'y a rien de concret pour l'instant !», se disant totalement concentré sur son parcours avec l'Etoile du Sahel. Attendons voir. Mais comme dit l'adage, «il n'y a pas de fumée sans feu».