En ramenant un nul intéressant de Béjaïa, l'Etoile est bien partie pour la qualification à la phase des poules. Lieu : stade de l'Union maghrébine JSM Béjaïa : Djabaret, Chehima, Belkhaldi, Laâribi, Aït Fergane, Mbarki, Hajji, Harrane, Zidane, Darrag, et Debga (Hammouche) ESS : B. Ayoub, Neguez (Brigui), Abderrazak, Bedoui, Boughattas, Kom, B. Messaoud, Belaïd, Ashanti (Sassi), Yahia (Dramé) et Okwé Buts : ESS : Belaïd 35', Dramé 87' JSM Béjaïa : Darrag 26', Aït Fergane 58' Avertissements : ESS : Kom, B. Messaoud JSM Béjaïa : Darrag Sur une pelouse synthétique et face à une JSMBéjaïa technique, mais moins entreprenante, faut-il le reconnaître qu'en Champions League face à l'Espérance de Tunis, l'Etoile du Sahel a non seulement confirmé sa forme et l'étendue de son répertoire technique et humain, mais elle a surtout consolidé son statut d'une équipe qui sait voyager et qui, de surcroît, revoit ses ambitions à la fois locales et continentales à la hausse après une période de doute et d'inconstance. Faisant face à la succession des échéances aussi décisives les unes que les autres et pour offrir à ses joueurs intensément sollicités physiquement et mentalement une fraîcheur optimale, Denis Lavagne a délibérément opté pour un turn-over devenu inéluctable à ses yeux en cette période décisive et éprouvante de l'année. Lors de cette rencontre, il s'est permis «le luxe» de laisser sur le banc cinq éléments de base, à savoir Felhi, Belakhal, Brigui, Sassi et Dramé (les trois derniers incorporés en cours du match) sans oublier Jaziri laissé à Sousse peaufiner sa récupération physique. Et c'était un pari réussi, puisque les suppléants ont été tout simplement à la hauteur de leur mission, à l'instar d'un Neguez —capitaine de la sélection olympique, faut-il le signaler— sécurisant et entreprenant sur le flanc droit, assurant une couverture remarquable de ses coéquipiers Bedoui et Boughattas. Cerise sur le gâteau, il a été derrière le but de l'égalisation grâce à un caviar à Belaïd. Ce dernier, incorporé dans la ligne médiane et malgré quelques déchets techniques persistants et de placement parfois inapproprié, a été relativement entreprenant et actif au niveau de la troisième ligne étoilée, en essayant d'ouvrir des brèches au sein de l'arrière-garde de Béjaïa et armant quelques tirs puissants vers la cage algérienne. B. Messaoud a, pour une fois, tiré son épingle du jeu. Il a joué sobrement et efficacement son double rôle de porteur d'eau et de régulateur du rythme de son équipe; il a sollicité constamment le ballon et a distillé des passes percutantes aux avants étoilés. S'il y a fait marquant dans le jeu étoilé, c'est certainement la capacité des protégés de Lavagne de gérer intelligemment les séquences du match. On a eu l'impression que ces derniers avaient dans la tête un véritable «plan de match». Pendant les dix premières minutes, on a tenté de bloquer les manœuvres adverses pour éviter d'encaisser un but qui pourrait galvaniser les coéquipiers du remuant Darrag et chambarder ainsi la tournure de la rencontre. Passée cette tranche du match, les Etoilés ont commencé à développer leur jeu habituel basé sur une occupation rationnelle et intelligente du terrain et sur des échanges à une touche de balle et un jeu sans ballon permettant de gagner de l'espace et de prendre à contre-pied le milieu algérien. Il faut reconnaître que le timing des buts marqués par Belaïd et l'inévitable Dramé a beaucoup aidé la formation sahélienne à maîtriser le match et conditionner le tempérament de l'adversaire qui a été affecté par la capacité des Etoilés à revenir à deux reprises dans le match. Kom, impérial S'il y a un joueur à accréditer d'une mention spéciale, c'est incontestablement le Camerounais, Frank Kom, qui a été tout simplement «magistral». Il a offert un récital footballistique avec son abattage, sa condition physique époustouflante —une vraie force de la nature— qui lui a permis d'être dans toutes les actions de son équipe au point de désespérer ses adversaires directs; sans oublier sa lecture phénoménale du jeu de l'équipe adverse qui lui a facilité sa tâche essentielle de briser les actions des Algériens. Un grand bravo.