Le problème de l'occupation du centre d'hébergement Ali-Jlili à Ezzahra a été traité, lors d'une rencontre tenue récemment avec beaucoup d'inquiétude, voire d'amertume. M. Fayçal Smichet, responsable des constructions au sein de l'Onet et donc dudit centre, expose le problème, la gorge nouée. En effet, il s'agit du principal centre d'hébergement conçu pour accueillir les colonies de vacances en provenance des régions, mais aussi des pays frères et amis comme la France, la Grèce, Malte, le Maroc, etc. S'étalant sur une superficie de 1,7 ha, il compte deux terrains de football, deux grandes salles, un réfectoire immense d'une capacité de 140 lits et un garage de 1300 m2. « En août 2012, le gouverneur de Ben Arous avait contacté l'Onet pour permettre à quelques familles sans abri d'occuper le centre pendant quelques jours, le temps que les parties concernées trouvent une solution à leur situation précaire. L'Onet n'a pas hésité un instant à venir en aide aux familles démunies. Aujourd'hui, la situation a atteint son paroxysme: les parties concernées font la sourde oreille. L'Onet voit de jour en jour son centre d'hébergement se transformer en un taudis», explique M. Smichet. Au début, 13 familles ont été accueillies au centre, soit 83 personnes en tout. Aujourd'hui, elles ne sont plus que huit familles. Mais en réalité, elles dépassent ce nombre en raison de l'affluence d'autres familles démunies, motivées par l'espérance de décrocher, à moyen terme, un toit sûr. « Ces familles ne se sont pas contentées d'occuper les lieux. Des actions de pillage et de vol sont constamment accomplies, transformant le centre en un lieu délabré. Outre les meubles volés, ces occupants ont arraché les fils électriques. Ils ont même dérobé les câbles en cuivre pour les vendre par la suite, endommageant ainsi toute l'installation », souligne M. Smichet. Aujourd'hui, ces familles ne bénéficient plus ni de l'eau courante ni de l'électricité, ce qui dit long sur les conditions sanitaires dans lesquelles elles vivent au quotidien. Le responsable du centre indique qu'une fillette est même devenue asthmatique à défaut d'une bonne hygiène de vie. Cette situation s'est considérablement répercutée sur les activités et les revenus de l'organisation. En effet, le rendement financier du centre d'hébergement qui se situait entre 15 et 20 mille dinars par mois permettait à l'Onet de subvenir à la charge salariale de 21 ouvriers. Faute de quoi, ces ouvriers ont passé les trois mois succédant à cette occupation provisoire — qui continue de durer — sans bénéficier de leurs salaires. Certes, le ministère de la Jeunesse et des Sports est intervenu pour combler les besoins salariaux grâce à une subvention de 60 mille dinars. Toutefois, le problème persiste encore. « Récemment, nous avons réalisé une collecte interne pour payer les ouvriers. Mais cette solution ne peut suffire aux charges d'une manière indéterminée », renchérit M. Slimani. D'autant plus que les activités de l'Onet, relatives aux échanges avec les partenaires internationaux, se trouvent, depuis, complètement annulées. M. Ben Dhaou indique que le bureau exécutif avait entrepris plusieurs démarches, notamment auprès du gouverneur de Ben Arous, du ministère de l'Intérieur ainsi qu'auprès du procureur de la République, en vain.