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Un entretien avec Jean Pierre Deroubaix
Courses
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 06 - 2010

M. Jean Pierre Deroubaix, figure notoire du monde des courses en France, était parmi les invités d'honneur à la réunion de gala du Grand Prix du Président de la République. Nous avons profité de sa présence à l'hippodrome pour nous entretenir avec lui des courses et de l'élevage et en particulier de l'expérience tunisienne en ce domaine. Rappelons que M. Deroubaix est courtier en chevaux (French Bloodstock Agency) et exerce une activité de conseils pour des Jockey-Club étrangers comme le Qatar, Oman, la Turquie ou la Russie. Il est membre élu du Comité du plat (galop) de France-Galop et du Comité de Promotion des courses françaises (F.R.B.C.) dirigé par M. Louis Romanet, président également de la Fédération Internationale des Autorités Hippiques (F.I.A.H.), qui l'a délégué en Tunisie.
Voici un compte-rendu des réflexions qu'il a bien voulu nous livrer : «Je voudrais tout d'abord souligner que la présence du Président de la République à cette réunion est un signe fort à l'adresse des responsables et des professionnels du secteur. Je suis convaincu que des mesures d'encouragement à l'ensemble de la filière cheval seront prochainement adoptées. Je suis déjà venu en Tunisie à plusieurs reprises. C'est un pays pour lequel j'ai beaucoup de sympathie et d'estime. J'y compte plusieurs clients et amis. La Tunisie est connue pour être une terre d'élevage et les traditions équestres y sont bien enracinées. J'ai remarqué l'engouement et l'attachement populaire pour le cheval . Les courses de chevaux font partie du patrimoine économique et culturel. Elles sont à la fois une production agricole, un sport, un spectacle et un support de jeux rémunérateur pour les finances publiques. La Tunisie a une riche expérience en la matière, puisque cet hippodrome, d'après ce que l'on m'a rapporté, date du début du siècle dernier. Mais les courses tunisiennes sont restées longtemps fermées et uniquement réservées aux chevaux du pays. Certes, il faut préserver la race, mais on ne peut se développer, s'améliorer, en restant fermé. L'ouverture du stud-book tunisien des pur-sang arabes depuis une dizaine d'années, est une excellente initiative. La qualité des chevaux va certainement s'améliorer. La programmation de plusieurs épreuves pour les pur-sang anglais importés est également à poursuivre. L'épreuve qui leur est consacrée aujourd'hui est la plus fournie avec vingt partants ! 
L'ouverture des courses doit s'accompagner de mesures d'encouragement à l'élevage local, en accordant des primes aux propriétaires qui achètent des chevaux tunisiens. Je vois que vous accordez 50% de primes aux naisseurs, il serait plus profitable de donner 25% au naisseur et 25% au propriétaire»
Une activité économique importante
M. Deroubaix a poursuivi : «Le secteur des courses est d'une grande importance pour l'économie du pays, en raison des ressources qu'il dégage, des emplois qu'il procure, des devises qu'il génère, sans oublier sa vocation exportatrice qui n'est pas à négliger. Il doit être traité comme une activité économique à part entière. En France, le secteur équin est une véritable industrie, qui emploie directement 60.000 personnes et indirectement près de 200.000. Le secteur équin est fondé sur la main-d'œuvre, une main-d'œuvre spécialisée et nombreuse, car le cheval de courses ou de sport sans l'homme est un cheval quelconque qui offre un spectacle sans intérêt. C'est le travail humain qui valorise le cheval. En cette période de crise économique internationale, le secteur équin peut contribuer à créer des emplois et susciter des vocations chez les jeunes. Mais il est de plus en plus difficile de retenir les jeunes à la campagne. L'élevage des chevaux pourrait constituer une excellente opportunité pour les fixer. L' Etat a un rôle important à jouer en encourageant des projets d'élevage et surtout en favorisant la formation. Il ne s'agit pas de former des jockeys, mais une main-d'œuvre spécialisée des techniciens à l'élevage, des maréchaux ferrants, des bourreliers pour fabriquer les articles de sellerie... A ce propos, nous importons des articles de sellerie des Indes. On pourrait fort bien les faire venir de Tunisie où le travail du cuir est développé. Les haras nationaux ont également un grand rôle à jouer dans la formation du personnel spécialisé, en organisant des stages, des séminaires, des travaux pratiques…en favorisant l'approche du cheval en collaboration avec les écoles et les collèges, voir de près un cheval, le toucher, se familiariser avec cette belle créature. L'école vétérinaire doit également encourager la spécialisation en médecine équine. Il y a une forte demande en la matière. L'élevage du cheval a un côté noble et adhère bien à la grande mode de l'écologie et de l'attrait à la nature, au vert, au bio….C'est le seul élevage qui ne bénéficie pas de subventions, d'aide. Il est donc indispensable qu'une bonne partie de la recette du P.M.U. revienne au secteur. L'argent du cheval doit retourner au cheval ! Il y a aussi le tourisme équestre qui ne doit pas se limiter à des promenades sur la plage. On peut faire découvrir aux touristes l'intérieur du pays, des sites archéologiques… et faire travailler des fermes qui seraient aménagées comme escale, gite rural ou auberge.
La jumenterie tunisienne de pur-sang arabe a une excellente réputation. Il faudrait des étalons de grande qualité pour développer et améliorer d'avantage l'élevage. A cet effet, il faudrait que les éleveurs tunisiens s'associent pour pouvoir accéder à des étalons de premier plan ou valoriser leurs propres étalons, comme cela se fait dans de nombreux pays, selon le principe de la syndication.
En ce qui concerne les ventes à l'export, leur niveau dépendra bien entendu de la qualité de l'élevage, mais aussi de l'image de marque que les Tunisiens sauront donner à leur production et de la façon dont ils sauront s'organiser au point de vue commercial.
Les courses tunisiennes sont en pleine mutation, à la croisée des chemins. A cet effet, il serait intéressant de rédiger un livre blanc sur l'ensemble du secteur. Une réflexion nationale, en faisant le point sur tout ce qui existe, les points forts, les lacunes et les divers problèmes. Prendre du recul, mettre de côté les passions et les intérêts personnels et établir un plan de développement sur une dizaine d'années, un business plan comme disent les Anglo-Saxons. Fixer des objectifs et rechercher les moyens et les financements nécessaires. L'expérience de la Turquie que j'ai personnellement vécue est à cet effet un bel exemple. Ils ont modernisé et ouvert leurs courses et le secteur a connu aussitôt un développement prodigieux ! Les chevaux du Grand Prix s'apprêtent à sortir et à mon grand regret je me dois de conclure cet entretien, en insistant sur les relations excellentes entre les institutions hippiques françaises et tunisiennes. Nous sommes disposés à collaborer à toutes sortes de projets. Nous avons déjà fourni notre assistance au développement du système SIRE, au contrôle antidopage, à la formation des commissaires. Il y a en cours le projet d' une école de jockeys. Nous pouvons dans un premier temps fournir des instructeurs. Mais nous tenons également à former des instructeurs tunisiens qui auront la charge d'assurer la relève».


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