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Les roses du Printemps arabe se sont-elles vite fanées?!
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 06 - 2013


Par Rejeb HAJI
«Il faut toujours en revenir aux sources et s'en remettre à soi-même. Un esprit clair et un bon sens bien droit doivent distinguer, naturellement, entre le possible et l'impossible...» Ibn Khaldoun (1332-1406) Al-Muqaddima.
Pour changer les mentalités et entamer le processus de changement, il faut se libérer du «mono-politique» et se délivrer du messie ou de l'homme providentiel indispensable, auquel on doit tout. Le parcours de chacun et l'expérience de nous tous doivent être mis à rude épreuve pour corriger les pans de nos échecs et approfondir les sentiers de nos succès. Rebondir chacun à sa manière pour imaginer le futur et dessiner le parcours à suivre, telle est la fidélité aux martyrs et à leurs sacrifices. Quel rôle à jouer pour que les roses du Printemps arabe ne se fanent pas vite et que les nôtres ne soient pas maussades pour qu'enfin renaisse l'espoir de vivre et de créer ? Il faut donner la chance à chacun pour que ce drapeau continue à flotter et à porter son message. Cet emblème qui nous lie, quelles que soient notre culture et notre idéologie, doit continuer à nous unir. Nous persévérons à le défendre par-delà nos divisions. Il représente notre fierté à travers les siècles et nous n'avons pas besoin de prêcheurs, venus d'ailleurs, semer le désarroi et la zizanie. Les roublards n'auraient plus de place dans notre pays, paisible par essence. Le danger nous guette de toutes parts et les vrais patriotes ont tiré plus d'une fois la sirène d'alarme. La politique pour l'essentiel n'est-elle pas souvent la défense des intérêts qu'ils soient individuels ou collectifs ? Nous sommes un petit pays par la taille mais grand par l'histoire, quelles que soient ses méandres et quelle que soit la lecture qui en est faite. Notre territoire national n'a jamais été à l'origine des routes de transit de mafias, de trafiquants et de spéculateurs mais plutôt de civilisations, d'intelligence et de révolution pacifique. Carthage, comme grande puissance, faut-il le rappeler à ceux qui semblent l'ignorer, même gouvernée par une oligarchie financière et marchande, lutta contre toute hégémonie pour préserver son indépendance et son rôle civilisateur. L'apparition de ces métèques de diarrhées verbales inégalables qui viennent nous chanter leurs desiderata, oublient, par là même, que nous étions des siècles durant des innovateurs et des précurseurs.
Le pays a besoin d'accalmie et de fraîcheur !
La crise économique d'aujourd'hui est profonde et ses enjeux dépassent notre capacité de résistance. Toutes les économies des partenaires de notre pays sont à l'arrêt. Pour nous en sortir, autour d'une table, ceux qui ont la charge de l'avenir de nos enfants peuvent confronter leurs idées et leurs projets. En conclave, ils chercheront dans leurs différences ce qui les unit pour remettre le pays en mouvement. Il sera capable alors de relever les défis. Aucun Tunisien ne devrait être exclu dans la recherche d'une paix sociale et d'une république apaisée. L'opposition d'aujourd'hui peut être au pouvoir demain et il ne faut pas insulter l'avenir. Le paysage qu'offre, aujourd'hui, notre pays n'est pas de bon augure. Il est balloté, ces derniers mois, par des tempêtes. D'autant que plus que personne ne détient, à lui seul, la vérité. Il faut que le parti majoritaire donne la chance à ceux qui ne partagent pas ses opinions et laisser le temps au temps. A lui qui détient les commandes, la main tendue pour le consensus politique est la seule voie qui vaille pour relancer la croissance et créer de l'emploi. Cette volonté politique tarde à venir de sa part. Pourtant, fixer des objectifs communs et réalisables peut réunir et non diviser. Il faut s'atteler à corriger les erreurs et engager tous les acteurs dans la bataille de l'avenir. La transparence dans le comportement et la démonstration qu'on est là pour servir et non pour se servir, peut atténuer les revendications et ouvrir les chemins d'un pacte de solidarité où la négociation et la participation à l'effort sont les seuls leviers. Un inventaire du «réalisé» durant ces quelques mois de gouvernance, même si le rendement est faible voire insignifiant, et même si les promesses se sont avérées «fumeuses», doit ouvrir la voie à une nouvelle page où l'erreur, l'égarement et l'euphorie exacerbée sont exclus. La victoire sur la dictature est celle de nous tous. Personne n'a le droit de se l'accaparer et de la faire fructifier au profit de son parti ou de ses acolytes. Aujourd'hui, le pays a besoin d'accalmie et de fraîcheur, pour panser ses maux. La vie quotidienne du citoyen, voire sa lutte pour la survie, est sa priorité absolue. Or ni des programmes d'envergure, ni des actions méritantes ne sont mis en chantier pour relever le niveau de vie et aider les populations les plus démunies. Plutôt un dévouement pour une clientèle, une attitude partisane sans égal, une méconnaissance totale du pays réel, alors que le devoir impose une plus grande réserve et la recherche de la rigueur dans le geste et dans l'action. A force de retarder les réformes essentielles, de renvoyer la déclaration officielle des élections aux calendes grecques, de porter la double casquette, de parler le double langage, de rendre sa fortune peu transparente, de mener déjà des campagnes populistes, de continuer dans le transitoire qui a assez duré..., la facture sera encore plus lourde à payer.
Les réformes tardent à venir !
A chaque jour suffit sa peine. Il est une urgence à s'expliquer sur les vrais sujets: le camouflet inattendu de la justice européenne concernant le gel des fonds, les recettes de l'Etat ne suffisant pas à couvrir ses dépenses qui explosent, le déficit financé par des emprunts publics, les caisses d'assurance maladie en péril, le chômage sévit, l'inflation galope, le dinar continue son glissement, le tourisme bat de l'aile, le monde du travail revendique de plus en plus ; les capitaux fuient, l'argent parallèle, sans odeur ni couleur, s'infiltre de partout, les déclarations incohérentes et peu orthodoxes se multiplient, la jeunesse ne voit plus la vie en rose, la colère gronde et il faut le reconnaître parce que les réformes tardent à venir et la solidarité n'est plus à l'ordre du jour. Quant au manque flagrant de culture économique d'un bon nombre de nos dirigeants, c'est une autre paire de manches et l'on comprend pourquoi les problèmes économiques ne sont pas abordés et n'apparaissent même pas en filigrane dans les projets politiques lorsqu'ils existent. Un tabou devenu pour ces politiciens un leitmotiv, à forte connotation, cité à tort et à travers «un nouveau modèle de développement» à imaginer. Tout comme si on parlait de costumes sur mesure.
Des débats peu clairs, il suffit de suivre ceux sur la caisse de compensation ou encore ceux sur la dette ou encore ceux à venir sur le fonctionnement de l'Isie dont la Cour des comptes a révélé des défaillances de fonctionnement. Là encore, apparaît dans toute sa clarté la nécessité de rendre les chiffres indépendants de leurs producteurs et les soumettre à une autorité de contrôle au-dessus de tout soupçon. L'indépendance de l'Institut national de la statistique du pouvoir politique doit être la mesure urgente et appropriée. Il doit être en dehors des débats politiques. Le taux d'inflation, le taux de chômage et le taux de productivité sont incontestés en Allemagne où la statistique est considérée comme un moyen de connaissance «objectif et apolitique». Elle amène souvent « au consensus social» puisque les antagonistes partent des mêmes données. Accessible «à tout un chacun, à la politique, aux représentants des groupes d'intérêts à l'économie et à la science», son impartialité est le seul garant de son seul but qui est d'établir de faits sociétaux, économiques et sociaux. Que faire alors dans l'urgence? Eviter d'importer des modèles qui ne correspondent pas à nos institutions et s'inspirer des expériences réussies, en les adaptant à notre environnement, ne fera que hâter notre marche vers le progrès et la prospérité. Revenir à des constantes pour reprendre en main notre destin, avec un langage de vérité et de responsabilité et suivre les dires d'Ibn Khaldoun qui contemple ses barbelés : «Il faut toujours en revenir aux sources et s'en remettre à soi-même. Un esprit clair et un bon sens bien droit doivent distinguer, naturellement, entre le possible et l'impossible...». Mais aussi même une lueur dynamique et évolutive, en phase avec notre temps... Telles sont les pistes du salut qui peuvent nous épargner l'effritement et nous amener vers des caps prévisibles. Annoncer au plus vite la date des élections pour mettre fin à ce transitoire qui dure et dont le tribu sera lourd à payer, se remettre au travail en comptant en premier lieu sur nous-mêmes ; actualiser le budget 2013 dans ses prévisions en passant au crible les dépenses programmées, appeler à la patience pour franchir ce cap difficile...Telles sont encore des voies passantes qui mèneraient à nous sortir du pétrin dans lequel nous sommes et qui est dû peut-être à l'intolérance des uns et à l'incompréhension des autres, mais sûrement à l'appétit du pouvoir dont les prétendants ne se sont pas souciés de ses dégâts futurs!


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