Une saison vraiment à oublier pour ce club. Après une première phase rassurante, l'équipe s'est effondrée sous le coup des mauvais choix et de la qualité lamentable du football présenté. L'argent n'a pas fait le bonheur ! Parcours Rien à voir entre le parcours de la première phase et celui du play-off. Avec 29 points, 8 victoires, 5 nuls et une seule défaite (qui a coûté très cher à Nabil Kouki!), 16 buts pour et 8 buts contre (meilleure défense), le CA se qualifie au play-off grâce à l'article 22. Jusque-là, un parcours honnête. L'effondrement a lieu au play-off avec un maigre et inquiétant bilan : un petit point, aucune victoire (chose que personne n'attendait), un nul et 5 défaites en 6 matches, 2 buts pour et 8 buts contre. L'équipe se met déjà en difficulté dès la phase aller où elle a joué tous ses matches à Radès pour un petit point récolté. Il était donc impossible d'ambitionner quoi que ce soit. Entraîneur(s) C'est Nabil Kouki qui entame la saison en succédant à un catastrophique Bernard Casoni. Kouki met 3 journées avant de goûter à la victoire. Une série de victoires consécutives commence pour s'arrêter au derby retour. Le rendement de l'équipe ce jour-là et la lourde défaite (1-3) coûtent le siège d'entraîneur à Kouki et à tout son staff. C'est Faouzi Benzarti qui le remplace après une longue attente. Cet entraîneur recommence tout à zéro et use ses joueurs aux entraînements (question de rattraper le temps perdu!), mais voilà que la sanction est immédiate. Benzarti rate tout, lui qui promettait le titre de champion au début. Il sort par la toute petite porte avec l'image de l'entraîneur gagneur brisée et cède sa place à son adjoint Fethi Laâbidi. Lui aussi ne fait pas mieux avec deux défaites en deux matches. Fiasco d'entraîneurs. Point(s) fort(s) Ce sont plutôt les énormes investissements opérés à l'intersaison par Slim Riahi. Plus de 10 milliards débloqués pour rénover l'effectif. Avec Nabil Kouki, on a vu un CA qui posait le jeu et passait par des échanges intéressants de ballon au milieu. Si on inclut le play-off, on ne trouvera pas de points forts, hormis la valeur de Djabou (pourtant peu influent au play-off) et probablement la confirmation de quelques joueurs comme Yaâcoubi et Baratli. Franchement, on ne trouve pas de points forts à ce CA. Paradoxalement, le CA a la meilleure défense du championnat (avec le CSS). Mais peut-on parler d'une défense compacte quand on voit les énormes espaces cédés au play-off? Point(s) faible(s) C'est, en tout cas, ce ratage énorme de Slim Riahi, un milliardaire qui réussit dans les affaires, mais qui n'y connaît rien en football. Le plus grand point faible de ce CA est, à notre avis, la mauvaise gestion sportive : Riahi s'est entouré d'incompétents et d'intrus qui ont fait de mauvais choix et qui ont dilapidé l'argent fou mis pour la cause. Quand on n'a pas de dirigeants, tout le reste ne suit pas: motivation et discipline des joueurs, entraîneurs et résultats. Les joueurs acquis à coups de milliards, comme Haddad, ont été surestimés. Ce Haddad, joueur brouillon, n'a rien donné au CA, tout comme Kasdaoui, Dhaouadi (chute libre), M'benza, Max, Lamouchia... L'attaque a été le point le plus faible du CA au play-off : aucune imagination, aucune force et des joueurs qui ont la tête ailleurs. Pour qu'une équipe totalise un seul point sur 18 possibles, il faut qu'elle ait touché le fond. Révélation Tous les jeunes qui ont émergé cette saison ont fini par craquer au play-off. Pas vraiment un jeune, une découverte qui rassure. Probablement, Hamza Agrebi a fait un play-off honnête, lui qui a été marginalisé par Kouki. Sinon, rien à signaler. Module de jeu Que ce soit avec Kouki ou Benzarti, le CA a opté pour le 4-2-3-1. Un schéma imposé par la rareté des attaquants et par le profil spécial de Djabou, régisseur-dribbleur reconverti en second attaquant. Ce 4-2-3-1 repose sur la permutation des places entre Hedhli et Haddad et la position avancée derrière Kasdaoui. Avec les défaillances individuelles et l'état d'esprit après les défaites, le modèle tactique n'a plus d'importance... Perspectives Une première année de ratée pour Slim Riahi dont les milliards et les ambitions démesurées n'auront servi à rien. L'homme doit tout changer : ceux qui dirigent, ceux qui suivent, ceux qui font le recrutement... Le CA a besoin de renforts ciblés avec des joueurs motivés qui peuvent ne pas coûter cher. Le plus important, c'est d'assainir l'entourage de la première équipe et de retrouver les vertus du CA, à savoir l'engouement, l'humilité et le réalisme. Mercato intense mais régulé, libération des joueurs blasés et sens de la programmation étudiée, ce sont les axes que le CA doit suivre pour éviter un scénario pareil.