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Serait-ce le début de la fin du calvaire ?
Aujourd'hui, Journée mondiale de l'environnement
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 06 - 2013

Ouverture aujourd'hui de l'ancienne carrière de Djebel Jeloud pour le stockage des produits de démolition du Grand-Tunis et lancement d'un programme spécifique d'aide aux municipalités
Lancement d'une étude stratégique avec la BM pour revoir le système de gestion des déchets solides
Centre de Jradou : démarrage prochain des travaux de réparation et de maintenance
Projet de dépollution du lac de Bizerte : la BEI investit 5 millions d'euros
Les communes de l'île de Djerba prêtes à lancer la première agence intercommunale de gestion des déchets solides
Le monde célèbre aujourd'hui la Journée mondiale de l'environnement alors qu'en Tunisie, on doute même de l'opportunité d'un bilan en termes de réalisations ou de pertes après plus de deux ans de crises, de laisser-aller, d'agitations sociales, de fermeture des décharges publiques, d'absence de contrôle, d'autorité et de communication à tous les niveaux ? La situation est, à l'évidence, alarmante et l'irritation générale. Le système de gestion des déchets solides s'est écroulé. Les Tunisiens ont découvert jusqu'au seuil de leurs portes l'horreur d'un environnement urbain à l'abandon. Personne n'était en mesure de se prononcer sur une quelconque issue. Les intervenants se jettent mutuellement la responsabilité d'un tel chaos. Mais jusqu'à quand, s'interrogent les Tunisiens ? A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'environnement, M. Sadak El Amri, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Equipement chargé de l'Environnement, répond sans détour aux questions de La Presse et annonce, malgré tout et à notre grande surprise, des changements positifs dans les prochaines semaines.
Les problèmes environnementaux se sont posés avec acuité après la révolution et particulièrement au niveau des déchets solides. Non sans surprise, les Tunisiens ont découvert l'ampleur du phénomène des déchets quand l'ordre, le civisme et le sens de la responsabilité sont annihilés. Les décharges publiques ont été fermées, les dépotoirs sauvages ont fait leur apparition, les ouvriers revendiquent leurs droits à coups de grèves et de sit-in et le citoyen, désarçonné, ne sait plus à quel saint se vouer ni quoi faire de ses déchets qui pourrissent dans les rues. C'est la fuite en avant que M. Sadak El Amri explique en affirmant que «la situation actuelle est le résultat du concours de deux types de problèmes, le premier est d'ordre structurel et le second est postrévolutionnaire».
«Nous sommes des pompiers»
Les problèmes structurels sont profonds, ils ont été cumulés pendant des années. Ils sont liés à des réformes structurelles, de nature impopulaire, qui auraient dû être engagées depuis des années, ce qui n'a pas été fait. «Selon des bailleurs de fonds, la Tunisie a arrêté de se réformer depuis 2001, sans doute pour des raisons politiques». Après la révolution, l'anarchie généralisée aidant, le système de gestion des déchets en place s'est effondré et les Tunisiens ont vu leur cadre de vie se dégrader de jour en jour. «En cette période transitoire, relativement courte, nous ne pouvons pas engager des réformes, nous sommes obligés de jouer le rôle des pompiers car il s'agit de trouver des solutions rapides à des problèmes urgents qui touchent directement le citoyen, comme celui des déchets». Car, selon le responsable politique, «le système de gestion des déchets solides est très complexe, mobilisant plusieurs intervenants». Les ordures ménagères, pour ne citer que ce type de déchets, sont collectées par les municipalités, les décharges publiques où sont stockés ces déchets sont gérées par des entreprises privées et ces entreprises – certaines sont étrangères — sont sous contrat avec l'Agence nationale de gestion des déchets. «Cette multiplication des intervenants n'existe nulle part ailleurs, comment voulez-vous qu'on s'y retrouve ?» Après la révolution, la situation s'est compliquée davantage du fait que les délégations spéciales, qui ont remplacé les anciens dirigeants municipaux, n'ont ni les moyens financiers ni les compétences humaines pour diriger les affaires des communes ; les décharges ont été fermées par les riverains et leurs exploitants privés ont fait face à des séries de grèves plus ou moins longues. La décharge de Guellala et celle de Mahdia sont d'ailleurs encore bloquées. L'Anged s'est retrouvée seule face au problème des déchets, sans pouvoir faire grand-chose. Si ce n'est d'avoir lancé, le mois dernier, un dialogue national sur la gestion des déchets afin de tracer une nouvelle stratégie et mobiliser de nouvelles idées et de nouvelles capacités.
Des sociétés étrangères s'intéressent à la valorisation des déchets ménagers
«Il faut bien sûr chercher des solutions et pour cela nous sommes sur le point de lancer une étude stratégique avec la Banque mondiale pour revoir ce système de gestion et renforcer la valorisation des déchets qui représente une importante plus-value économique», précise M. Sadak El Amri. Les déchets ménagers sont les plus compliqués à traiter. Contrairement au plastique et au papier, la valorisation des déchets ménagers nécessite une technologie particulière et coûteuse. Mais les opportunités aussi sont importantes, de même que l'impact économique. La fabrication du compost peut servir d'engrais organiques pour l'agriculture, et la formation du biogaz peut servir à produire de l'électricité. Malgré les difficultés de toutes sortes que rencontre le pays dans cette phase de transition démocratique, les choses semblent bouger et le secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement d'annoncer que «des sociétés étrangères, en l'occurrence scandinaves, sont intéressées par la valorisation des déchets ménagers en Tunisie ; un fonds financé par l'Allemagne est prévu pour promouvoir les investissements ; mais les délais ne sont pas encore fixés car, à l'heure actuelle, on ne peut aller de l'avant vu qu'il n'y a pas encore de municipalités élues. Ces entreprises doivent travailler avec les municipalités parce que le gisement des déchets appartient à ces dernières».
L'île de Djerba lance la première agence intercommunale de gestion des déchets
Du côté de Djerba, on ne badine plus avec les déchets. La récréation est terminée. Trois municipalités prennent les choses en main et s'apprêtent à lancer un projet pilote, une agence intercommunale de gestion des déchets de l'île. Ces municipalités, dynamiques, sont en train d'examiner comment elles pourraient travailler avec les sociétés étrangères susmentionnées intéressées par la valorisation des déchets ménagers. Du côté officiel, l'idée est adoptée et une commission technique regroupant tous les ministères concernés vient d'être créée pour examiner les critères techniques et la rentabilité des projets proposés dans ce domaine de la valorisation des déchets. Cette initiative pourra-t-elle s'étendre aux autres régions et, le cas échéant, serait-ce la fin de l'Anged ? «Les actions environnementales doivent être locales et participatives pour réussir ; l'adhésion et la contribution du citoyen sont déterminantes ; la valorisation des déchets ménagers commence par le tri sélectif et cela est du ressort des ménages ; à Djerba, c'est ce qu'ils vont faire ; une opération de tri des déchets à la source va être lancée à Taouriret, Houmt-Souk ; nous espérons que cette expérience va encourager des initiatives similaires dans d'autres régions. Quant à l'avenir de l'Anged, il n'est pas en péril. L'agence a beaucoup à faire dans le domaine de la gestion des déchets industriels et spéciaux». La question qui reste en suspens concerne la décision, annoncée, de créer une société de gestion du personnel des décharges publiques (570 ouvriers) à la demande de la centrale syndicale (Ugtt). «Nous ne sommes pas contre le principe, mais qui va désormais gérer les décharges, sachant que les sociétés qui exploitent ces décharges relèvent du secteur privé et que le personnel des décharges, cadres et ouvriers, est employé par ces sociétés privées ? Cette question va être examinée dans le cadre de l'étude stratégique menée avec la BM, et l'Ugtt sera associée aux discussions», assure le secrétaire d'Etat.
Déchets de démolition : retour de la police municipale et fin du calvaire d'ici à fin juillet prochain
«C'est une des actions que nous allons mener dès aujourd'hui (5 juin 2013) dans le Grand-Tunis dans une première étape; les déchets de démolition vont être acheminés vers le site d'une ancienne carrière sise à Djebel Jeloud, du côté de la cimenterie CAT», annonce M. Sadak El Amri. Le ministère de l'Equipement va appuyer les communes, responsables de la collecte, dans le transport de ces déchets dans le cadre d'un programme spécifique d'aide aux municipalités. Si tout se passe bien, ces déchets devraient disparaître du paysage urbain dans les prochaines semaines. Et si besoin est, «la loi sera appliquée contre les contrevenants, quels qu'ils soient, afin d'atteindre cet objectif», promet le secrétaire d'Etat, conforté dans sa promesse par l'annonce du retour sur le terrain de la police municipale au cours de ce mois de juin. Autre projet encourageant : ces déchets de démolition intéressent deux entreprises étrangères qui proposent d'investir, en Tunisie, dans la réutilisation de ces gravats. Autre projet annoncé, celui en cours d'étude avec la société du Comptoir Financier. Cette dernière aurait besoin de grandes quantités de remblais pour les travaux d'aménagement au niveau de Sebkhat El Hisyane, sur la route de Kalaat Landalous. Selon M. Sadak El Amri, les déchets de démolition devront complètement disparaître du paysage des rues de la capitale d'ici à la fin du mois de juillet prochain.
Centre de traitement des déchets industriels et spéciaux de Jradou : la société civile pèse de tout son poids
Trois actions doivent être menées simultanément dans les plus brefs délais : entrer dans le centre et procéder aux travaux de maintenance et aux réparations nécessaires, comme stipulé dans le verdict judiciaire car les déchets industriels y sont stockés depuis très longtemps et sans traitements appropriés. Trouver un compromis avec la société allemande gérante qui perd de l'argent chaque jour en raison de la fermeture de ce centre et qui continue de payer le personnel de gardiennage. Œuvrer pour qu'une décision politique soit prise de manière urgente statuant sur le devenir de ce centre qui a coûté 60 MD, qui renferme une très haute technologie mondialement reconnue et qui sert à traiter des tonnes de déchets industriels et spéciaux provenant de milliers d'entreprises via 3 centres de transfert situés à Bizerte, Sfax et Gabès. Sans ce centre, ces déchets seraient rejetés dans la nature et iraient polluer la mer, les rivières, les terres agricoles, les sites touristiques, etc. «Nous comptons beaucoup sur le rôle important de sensibilisation des associations, dont nous soutenons également le rôle revendicateur, pour expliquer aux riverains la situation et l'urgence de trouver une solution médiane ; la communication de proximité est déterminante, surtout dans un contexte de crise de confiance à l'égard des institutions et des autorités ; les membres des associations peuvent conseiller les citoyens dans le sens de leur intérêt et de l'intérêt général ; car après la révolution, il y a eu beaucoup de confusion ; nous avons constaté des mouvements de revendications qui sont à l'opposé des intérêts des citoyens. Il y a de la manipulation politique, c'est aussi le cas de Djebel Chakir».
Union européenne et BEI à Gabès et à Bizerte
Et le problème du phosphogypse à Gabès ? «C'est pareil. L'aménagement de la décharge d'enfouissement à Lemkharechma, contestée par les populations riveraines, est moins problématique pour eux que le phosphogypse qui est jeté à la mer. Le GCP a lancé cette initiative pour démarrer la dépollution du golfe de Gabès. Au cours de cette semaine, une délégation de l'Union européenne va visiter le site et propose une aide de 60 millions d'euros. Il y a également le problème de la pollution atmosphérique à Gabès. Des efforts sont à faire à ce niveau aussi, mais le GCP est en grande difficulté actuellement». Malgré la situation de crise, les difficultés financières et de visibilité, des projets sont concoctés et certains pointent le nez, comme celui de la dépollution du lac de Bizerte, exutoire de cette ville industrielle par excellence. «L'Union européenne s'y intéresse, cette semaine nous avons la visite d'un représentant de la BEI qui accorde un financement de 5 millions d'euros ; c'est un projet qui ouvre de grandes perspectives urbaines et économiques pour la ville de Bizerte, comme cela a été le cas avec l'aménagement des berges du lac nord de Tunis. Que faut-il encore pour sortir de l'impasse, sachant qu'en cette phase de transition, la visibilité manque à tous les niveaux et la crainte de l'échec paralyse parfois certaines initiatives?»
Pour le secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement, les initiatives ont besoin de relais forts et crédibles pour arriver à bon port, ces relais sont représentés par la société civile.


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