« La gloire s'acquiert quand le peuple réussit à briser les chaînes de l'aliénation et de l'esclavage...», disait un dicton. C'est de cette idée-là que la plasticienne Amel Zaïm s'est inspirée dans sa toute nouvelle exposition intitulée « Chaînes » qui comporte 18 toiles, en plus de deux installations et qui se tient actuellement à la galerie Ali-Guermassi. Les chaînes et leur symbolique constituent la thématique principale de l'ensemble des œuvres que nous propose l'artiste et qui nous racontent des histoires qui vont, par exemple, des Chaînes de jalousie, à celles — opposées — de couleurs, de l'amour à l'envie. Des tableaux où les couleurs chaudes, telles que le rouge ou l'orange se dégradent, se mélangent pour nous dessiner un monde flou, chaotique, voire laid. Variant les techniques et les matières, la plasticienne nous propose un périple dans deux univers opposés, à savoir la beauté d'une part et la laideur de l'autre. Ses toiles portent un regard à la fois pessimiste et optimiste. Engagée, la plasticienne, autodidacte, se focalise sur des sujets d'actualité qui la touchent. A travers ses tableaux comme « chaînes de prison », « chaînes d'amitié », elle essaye de sensibiliser les gens sur des fléaux sociaux, dont le racisme, la ségrégation... Sa technique, inspirée du Dadaïsme, elle procède par touches, use d'une palette de couleurs très variée, tout en jouant avec les oppositions. Le noir et le blanc, se côtoyant, sont ainsi présents; le marron, couleur de la terre, de l'origine du monde, l'est aussi. «Chaînes», c'est tout un monde qui nous apprend la vie et nous offre une vision subjective sur ses joies et ses peines. «Un artiste doit être philosophe. Il s'inspire de son vécu, de l'actualité et du quotidien qui lui permettent de lancer des messages. C'est cela la vraie mission d'un artiste, appelé à provoquer pour corriger, à casser les chaînes du silence, à se libérer et à s'exprimer», nous confiait la peintre. Et c'est tout dire.