Par Foued ALLANI En devenant, depuis 2011, la deuxieme économie dans le monde, la Chine a non seulement prouvé qu'elle s'est définitivement réveillée mais que son réveil a eu, pour entre autres conséquences, la dynamisation de l'économie mondiale grâce notamment à l'augmentation de sa demande dans presque tous les domaines mais aussi grâce aux investissements notables qu'elle effectue un peu partout dans le monde La Chine a réalisé ainsi, ces derniers années, des importations annuelles moyennes de l'ordre de 600 milliards de dollars US en moyenne (800 milliards par an au cours du quinquenat 2013- 2018 selon les prévisions). Elle contribue d'un autre côté jusqu'à 20% à la croissance économique mondiale annuelle, et ce, grâce à un taux de croissance annuel moyen de 10,7% au cours de la décennie précédente. Bouleversant plusieurs records économiques sociaux et même technologiques, la Chine, qui s'apprête à lancer son deuxième vol habité dans l'espace, effectue actuellement une offensive diplomatique sans précédent, avec un rapprochement très significatif avec l'Inde, ce second géant asiatique, et un pont remarquable avec l'Amérique latine. Elle est devenue, en plus, le premier marché touristique émetteur au niveau mondial avec bientôt 100 millions de touristes par an. Plusieurs pays ont profité de cette nouvelle donne pour approfondir leurs relations avec ce pays, grand par son peuple, son histoire et sa civilisation, qui semble pourtant à la recherche d'une certaine reconnaissance surtout pour sa méthode dite du «socialisme à la chinoise». De son côté, la Chine continue de développer et de diversifier sa présence en Afrique où les ressources naturelles sont abondantes et où la demande économique est grandissante. Ayant de vieilles relations diplomatiques, culturelles et économiques, la Tunisie et la Chine n'auront que des avantages partagés à renforcer cette réalité. Mais devant la course effrénée que mènent tous les pays pour mieux s'attirer les faveurs du marché chinois et de sa formidable et toute fraîche société de consommation, la Tunisie doit agir avec plus d'efficience et de proactivité afin de mieux se positionner en tant que solide partenaire de ce nouveau géant qui sera dans quelques années le n° 1 mondial. Notable, le niveau de coopération entre la Tunisie et la Chine gagnerait à mieux se développer. En plus des réalisations et des nouveaux projets chinois en Tunisie (complexe touristique, industrie électroménagère, montage de voitures...), notre pays doit de son côté devenir plus agressif pour vendre et établir des joint-ventures en Chine. Pour cela, il doit penser à y renforcer sa représentation commerciale, avec des moyens lui permettant d'être très efficace et de cibler en même temps les autres pôles économiques asiatiques voisins. Il est également appelé d'une facon générale à developper au maximum l'usage de la langue anglaise et créer de solides profils maîtrisant la langue et la civilisation chinoises. Des événements beaucoup plus spécialisés, plus réguliers et mieux préparés doivent être organisés par la Tunisie en Chine afin de ne plus se contenter d'une présence timide. Un grand effort est à entreprendre tout de suite dans le domaine de la communication et de la promotion en faveur de notre pays et de ses ressources et potentialités, car très peu de Chinois le connaissent (la majorité d'entre eux n'en ont jamais entendu parler). Nos dirigeants doivent ainsi bouger et ne pas hésiter à aller dans ces contrées pour y faire connaître notre pays. Le déchu s'est tristement illustré par un immobilisme révoltant dans ce volet bien précis de ses responsabilités. La Tunisie doit aussi établir une stratégie efficace afin de mieux écouler les dérivés de son phosphate (agriculture, industries chimiques...), son huile d'olive conditionnée et convaincre ainsi les Chinois, très attachés à leurs traditions, de ses qualités gustatives et de ses vertus sanitaires et cosmétiques, ainsi que ses dattes. Mais elle doit aussi diversifier ses offres en étudiant d'une manière approfondie le marché chinois. Côté tourisme, notre pays doit trouver les solutions les plus appropriées et les plus judicieuses pour profiter du boom chinois.Il doit aussi prendre au sérieux la régression du flux chinois enregistré en 2012 par rapport à l'année qui l'a précédée. Sachant que les Chinois commencent à s'intéresser au confort du séjour et à l'aspect découverte de la destination après avoir été focalisés sur le shopping. Alors gagnons du temps et réveillons-nous! Car toute hésitation coûtera très cher en termes de manque à gagner.