Sfax, cette ville côtière, est connue pour la forte consommation du poisson et des produits de la mer. Les Sfaxiens en mangent en moyenne trois fois par semaine. Cette forte consommation est à la base de la richesse de la cuisine sfaxienne. En effet, les fameux plats de la région sont essentiellement préparés à base de poissons et de fruits de mer. Mais le poisson le plus prisé reste le sar (sbarès). Très tôt le matin, le marché aux poissons de Sfax prend vie. Les rues et artères voisines connaissent une dynamique importante. Ce marché, qui occupe une superficie importante de la place Bab Jebli, est connu comme le plus grand marché de Tunisie. Tous les jours, des centaines de camions viennent débarquer des tonnes de poissons. A l'exception du lundi, jour de sa fermeture, le marché aux poissons de Sfax est une véritable fourmilière. Il est le baromètre des prix des poissons. Il est visité quotidiennement par des milliers de personnes qui viennent acheter leurs « marka ». La majorité des Sfaxiens sont des connaisseurs des différentes variétés. A chaque saison, son poisson préféré. Tout le long de cet espace commercial, des visiteurs et acheteurs font le va-et-vien. Ils s'arrêtent pour examiner attentivement le produit exposé. Les Sfaxiens confient que le marché est envahi par les poissons d'élevage. Des tonnes de dorades et de loups sont exposées dans les différents étalages. Les prix sont moins élevés que ceux des poissons sauvages. Mais, les habitants de la ville adorent essentiellement les poissons pêchés dans la haute mer notamment la serre (Karradh), le mérou (mannani), les anguilles, le loup et la dorade sauvage dont les prix sont inabordables. Mais tous les visiteurs ont remarqué ces derniers temps l'état dégradant du fameux marché du poisson. Des eaux sales circulent en dehors des canaux. Une odeur désagréable vous agresse les narines. En s'approchant des étalages, un air dégoutant vous frappe au nez. Les conditions d'hygiène deviennent douteuses. Les acheteurs risquent de salir leurs vêtements. Plusieurs consommateurs ont arrêté de visiter le marché. Ils préfèrent se rendre aux poissonniers les plus proches de leurs quartiers. Les poissonniers de la place décrient eux-mêmes l'état dégradant de leur marché. Ils indiquent que les conditions de travail sont mauvaises. Très tôt le matin, ils trouvent des difficultés pour s'approvisionner. Cette opération est mal organisée. Dans le marché, un réaménagement rapide des étalages, de la canalisation et des blocs sanitaire devient une nécessité. Ainsi et suite aux nombreuses réclamations, la municipalité de Sfax a entamé un vaste programme d'intervention dans le marché. Les travaux ont déjà démarré. Ils consistent en la mise à niveau de la canalisation des eaux usées, la réhabilitation de l'infrastructure du marché pour répondre aux attentes des clients et des commerçants, le renouvellement des blocs sanitaires et du réseau d'éclairage et l'amélioration des conditions de vente. Le projet va coûter 380 mille dinars.