Il y a une question que se posent tous ceux qui ont l'occasion de visiter les marchés aux poissons dans notre pays qui compte 1300 Km de côtes, sans jamais trouver de réponse satisfaisante : pourquoi les poissons sont-ils hors de prix, grevant le budget des plus solides couffins et mettant au désespoir toutes les ménagères ? De nombreux marchands à qui nous avons posé la question mettent cela sur le dos de la raréfaction du poisson, à cause d'une surpêche qui a duré de longues années. D'ailleurs officiellement le ministère de tutelle a annoncé que production de la pêche et de l'aquaculture a baissé de 4% au cours des sept premiers mois 2011, passant de plus de 60 mille tonnes en 2010, à 57 mille tonnes en 2011. En termes clairs, il y a de moins en moins de poissons dans notre mer et celui qui est nourri au biberon dans l'aquaculture devient un gros bébé trop cher pour les bourses modestes ! Pire encore : les produits de la pêche profonde ont enregistré une baisse de 23% et seul le poisson bleu résiste encore à cette baisse de la production. Sachez également chère ménagère au couffin de plus en plus onéreux que cette baisse est expliquée par la non régularité des activités de la flotte de la pêche et l'arrêt de la plupart des embarcations, au cours des premiers mois de la révolution. Si vous ajoutez à cela l'impact négatif de la pêche en surface que certains pratiquent de manière anarchique, notamment près des côtes, vous comprenez mieux pourquoi notre poisson vaut de l'or... D'autres sources nous ont affirmé qu'en contrepartie, la production de l'aquaculture a enregistré au cours des sept premiers mois 2011 une hausse de plus de 30%, soit plus de trois mille tonnes, contre près de 2500 tonnes au cours de la même période de l'année 2010. Une augmentation due à l'entrée en phase d'exploitation de nouvelles entreprises opérant dans ce domaine. Pour ce responsable du secteur : « la production du secteur de l'aquaculture et en particulier l'élevage de la dorade et du loup, contribue à la régulation de l'offre, notamment, pendant le mois du Ramadan, où l'on constate une hausse importante de la demande. » A 12 à 18 Dinars le kilo de dorade et de loup, on ne voit pas comment ce produit peut réguler la demande ! Autre cause de la hausse des prix du poisson sous nos latitudes : l'exportation de produits de la mer a enregistré un excédent positif qui a atteint près de 110 millions de Dinars, contre près de 50, au cours de la même période de l'année 2010. Un consommateur qui a l'air bien informé nous a affirmé : « il y a un type de crevettes royales qui sont pêchées au large de Sfax que nous ne voyons jamais sur nos étals, ils vont directement en Europe sans toucher nos quais. » Le pire c'est que même les sardines atteignent des sommets cette année, avec des pointes à 2D400 ! Les rougets, su appréciés par bon nombre de familles, atteignent 12 Dinars pour les plus petites jusqu'à 24 Dinars pour les plus grosses. Et les autres poissons suivent avec des pageots entre 10 et 20, du mulet à partir de 8D500, pour atteindre 20 Dinars pour une petite tranche de ce poisson de plus en plus rare : le mérou ! Et puis il y a ce système de surenchères dans les marchés du gros qui favorisent l'augmentation artificielle des prix, puisque les marchands se retrouvent obligés d'acheter trop cher un poisson qu'ils devront vendre dans la journée à des sommes trop élevée pour la moyenne des bourses. Un système qu'il faut revoir, pour le bien du consommateur…