Le syndicat des médecins de la santé publique de Sfax relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a observé, hier matin, un sit-in devant le siège de la direction régionale de la santé de Sfax pour protester contre «la politique des désignations parachutées de l'autorité de tutelle». Ce mouvement de protestation intervient à la suite de la décision de recrutement d'une femme médecin, dans le cadre de la loi d'amnistie générale. Les médecins protestataires considérent qu'elle «a été privilégiée aux dépens des autres médecins». Le secrétaire général du syndicat, Mohamed Jamoussi, a considéré, dans une déclaration au correspondant de l'agence TAP dans la région, que «le directeur régional a procéde à des désignations sans se concerter avec la partie syndicale, au lieu de traiter les problèmes de fond dont souffre le secteur de la santé publique à Sfax». Il a évoqué, à ce propos, que «le délabrement de l'infrastructure de base et le manque de cadres médicaux et paramédicaux et des équipements». Jamoussi a indiqué que «le recrutement dans le cadre du mécanisme de l'amnistie générale ne constituerait pas un problème pour la partie syndicale si elle avait été réalisée dans le cadre de concertations et du respect des critères et des priorités». Il a ajouté que les médecins refusent «la façon dont le directeur régional a désigné une femme médecin, en particulier dans le groupement de santé de base de la ville de Sfax et non dans les autres établissements de santé au niveau des délégations de la région». Il a souligné, à cet égard, que «cette désignation représente un privilège qui n'a pas été accordé à d'autres médecins plus anciens, surtout que la femme mécedin récrutée est fraîchement diplômée». De son côté, le directeur régional de la santé publique, Mohamed Ben Hamida, a considéré que «ces accusations sont fausses, parce que les décisions des nominations et des recrutements sont faites au niveau central, après propositions de la direction régionale ayant fait l'objet de concertations avec la partie syndicale» qui, a-t-il ajouté, «cherche à imposer ses décisions à la direction». A propos des accusations concernant les problèmes de base du secteur de la santé, il a répliqué que «la direction régionale œuvre et fournit des efforts pour l'intérêt du secteur, malgré les conditions difficiles dont la cause est la partie syndicale», selon lui. D'autre part, Mohamed Ben Hamida s'est interrogé sur les raisons incompréhensibles du silence observé face aux écarts de conduite des parties syndicales qui utilisent la force et des méthodes illégales dans leurs mouvements de protestation, ajoutant que «des plaintes avaient été posées en justice à cet effet». Sur un autre plan, les aide-soignants des délégations de Aguereb et Jbeniana, ainsi que les travailleurs des chantiers poursuivent leur sit-in au siège du commissariat régional à la santé, pour réclamer la régularisation de leur situation professionnelle. Des sit-inneurs ont fait part au correspondant de l'agence TAP «de leur détermination à entamer une grève de la faim si leurs situations ne sont pas réglées comme cela a été le cas pour les agents de l'hôpital universitaire Habib-Bourguiba».