La Coupe a souri aux Cabistes, plus audacieux que les Marsois. La finale de la Coupe de Tunisie a été dénaturée. C'est pourtant l'apothéose de la saison. L'horaire d'abord (15h30) n'était pas le mieux indiqué. La finale aurait dû être disputée à 18h00 et pas en pleine canicule. Le lieu ensuite. Le stade Chedly Zouiten nous a fait revenir dans le temps où on y disputait les finales de la coupe de Tunisie dans les années 1960. Le public enfin. Heureux ont été les supporters qui ont eu la chance d'assister à la finale. Morale de l'histoire : pour donner son aura à la finale, CAB-ASM aurait dû être disputé à Radès et un quota plus important de billets aurait dû être mis à la disposition des supporters des deux équipes. Dommage! La finale? Pas mal en dépit de toutes les conditions énumérées. Suspense et renversement de situations étaient au menu. L'ASM domine, se fait piéger par un but contre le courant du jeu, égalise dans un second temps et mord la poussière pour n'avoir pas su concrétiser ses occasions. CAB : l'art de savoir gagner Sur le papier, CAB et ASM disposaient des mêmes chances pour gagner la coupe. C'était du 50/50. Dans le sens où l'ASM pouvait rivaliser avec son adversaire sur le plan du jeu puisque pas moins de quatre joueurs faisaient défaut dans les rangs cabistes, en l'occurrence Farouk Ben Mustapha, Hadhria, Mbégué et Karikazi. Sans compter Mohamed Ali Mhedhebi qui n'a été aligné qu'en fin de match et se fera expulser quelques minutes après. Dans le camp marsois, il ne manquait que le Malien Boubaker Tombadou qui vient de convoler en justes noces. Son retour était prévu lundi dernier, mais Tombadou a fait faux bond à son équipe. Zied Jbali? Le portier banlieusard a fait les frais de la concurrence et Buscher lui a préféré Youssef Trabelsi plus régulier ces dernières semaines. Le verdict de la finale laisse entendre que le CAB sait gagner même en l'absence de quelques titulaires. Les Cabistes n'étaient pas les mieux armés mais ils ont donné une belle leçon d'efficacité. Ce n'est que justice pour une équipe qui se comporte bien depuis deux saisons. Le CAB a mérité son trophée et n'est finalement pas sorti les mains vides. Des scènes à oublier Heureusement aussi que la finale s'est bien terminée. Il y a eu des scènes regrettables qu'on espère oublier. En premier lieu l'expulsion de l'entraîneur adjoint de l'AS Marsa, Nizar Ghazouani. Son comportement envers l'arbitre était injustifié. Il n'y avait pas penalty sur l'action de jeu entre le portier cabiste Hassène Béjaoui et Youssef Mouihbi. Ensuite, la déclaration à chaud du président de l'ASM, Maher Ben Aïssa, ne reflète pas la personnalité de l'homme qui a toujours été cartésien. Maher Ben Aïssa a certainement regretté ce qu'il a dit après avoir revu la séquence du penalty réclamé par son équipe. Le pivot Mohamed Slama a perdu le nord en accusant l'arbitre à tort et à travers. Seuls l'attaquant Sofiène Moussa et son entraîneur Gerard Buscher ont tiré leur épingle du jeu. Moussa, dans sa déclaration, a félicité le CAB pour sa victoire et a dit que les erreurs arbitrales faisaient partie du jeu (même si Ben Hassana ne s'est pas trompé dans sa décision). Honneur à lui pour son fair-play. Idem pour Gérard Buscher qui a félicité Mondher Kbaïer à sa descente de la tribune d'honneur. Ce sont ces sciences que nous voulons retenir à jamais.