Intensification du commerce illicite de denrées alimentaires, encombrement à Ras Jedir et colère à Echoucha Le nombre de passagers entre la Tunisie et la Libye s'est accentué, ces derniers jours, dans les deux sens, et les contrebandiers, le long de la frontière, ont fait de même. Les agents censés freiner le commerce illicite et arrêter l'hémorragie sont complètement débordés, malgré leur présence nuit et jour sur la route nationale et aux points de contrôle et en dépit des efforts qu'ils fournissent. Au poste de Ras Jédir, l'encombrement a créé des perturbations dans la circulation et des accrochages ont eu lieu, surtout à l'entrée du territoire tunisien. «La situation est catastrophique. Nos frères libyens mettent des heures avant de pouvoir franchir la frontière. Des vieux et des enfants souffrent sous une chaleur torride. Des centaines de voitures font la queue chaque jour. Une seule file et un seul cachet, ce n'est pas commode. Je voudrais attirer l'attention du directeur régional de la Douane à Médenine pour qu'il renforce l'effectif des agents exerçant dans ce point de passage», s'indigne M. Ridha Mehdhi, président de l'Association de fraternité tuniso-libyenne. Les contrebandiers persistent et signent Par ailleurs, dans la région frontalière en général, le commerce illicite prend de plus en plus de l'ampleur. Les produits prohibés transitant entre l'Algérie, la Tunisie et la Libye, les denrées alimentaires, les fruits et légumes, les vêtements, les œufs se sont intensifiés. La police judiciaire de Gabès a mis la main, cette semaine, sur une grande quantité de téléphones portables en provenance de la ville de Ben Guerdane et en direction du nord du pays. Les agents de la Garde nationale ont arrêté, au niveau de la localité de Nafatia, à 40 km au sud de Médenine, deux Algériens en possession de 6,5 kg d'or. Un butin qu'ils disent avoir acquis dans la ville de Ben Guerdane. Réfugiés : J - 2 La décision prise par les hauts responsables de l'Unhcr depuis longtemps, concernant le camp de transit d'Echoucha, est toujours valable. Les sit-in, les manifestations, la grève de la faim et les lamentations de ceux qui n'ont pas bénéficié de lieu de réinstallation et qui refusent, à la fois, le rapatriement et l'intégration en Tunisie, n'ont abouti à rien. Quelque 400 individus, selon l'Unhcr, et entre 800 et 900 d'après les réfugiés eux-mêmes, sont dans cet état. Une minorité garde un brin d'espoir d'être réinstallée quelque part. Certains se sont rendus à l'évidence et ont quitté Echoucha vers d'autres villes tunisiennes, au centre et au nord du pays, pour chercher de l'emploi et essayer de s'intégrer dans la vie civile tunisienne. Hier, un bus est venu transporter un bon nombre de ces réfugiés et les a transférés à Médenine. Ils avaient l'accord depuis des mois et vont être réinstallés, par étapes, aux Etats-Unis d'Amérique. Les autres sont encore là, vivant dans des conditions très difficiles, sans eau, ni électricité ni nourriture. Ils ne savent plus quoi faire, sachant qu'une des tentes sera démontée dans les deux prochains jours.