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Un métier menacé malgré la demande...
Les cordonniers à Tunis
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 07 - 2013

Les cordonniers font face à un certain nombre de problèmes qui ont un impact négatif sur la pérennité de leur activité
Le nombre de cordonniers à Tunis, dont l'activité est exclusivement consacrée à la réparation des chaussures avec utilisation du matériel classique, commence à baisser compte tenu de plusieurs facteurs. Pourtant, la demande est toujours là, dans la mesure où plusieurs personnes fréquentent ces professionnels pour réparer des chaussures de valeur dont ils ne comptent pas se séparer de sitôt. Sami, jeune étudiant, a eu comme cadeau des chaussures importées d'Italie d'une valeur, selon ses dires, de 85 dinars. «Pour la réparation, je confie mes chaussures à un professionnel connu qui a de réelles compétences dans ce domaine». Il faut dire que les enseignes ne manquent pas et chacun essaye d'innover comme il peut pour attirer le maximum de clients. Un tour dans les rues de la capitale nous permet de remarquer que les quelques cordonniers qui survivent encore à la crise se comptent sur les doigts de la main.
Certains professionnels ont introduit de nouveaux équipements pour améliorer la qualité de leurs prestations comme, à titre d'exemple, ces fers de collage à chaud qui n'étaient pas disponibles auparavant. Aujourd'hui, le cordonnier peut réparer les chaussures en quelques minutes et les remettre à son client le jour-même. Selon Am Rachid, cordonnier, qui pratique ce métier depuis une vingtaine d'années, «les clients sont devenus aujourd'hui plus exigeants et ils n'acceptent aucun défaut au niveau de la réparation. Leurs chaussures doivent être remises en bon état comme si elles venaient d'être achetées». D'où le soin apporté par le cordonnier et ses apprentis pour satisfaire tous les clients.
Prix des matières premières en hausse
Dans un local de cordonnier situé à la rue Mongi-Slim, au rez-de-chaussée d'un immeuble, des chaussures de femmes, d'hommes et d'enfants, de différentes marques et couleurs, sont entassées, dont certaines sont déjà réparées, alors que d'autres sont en cours de réparation. Parmi les matières premières les plus utilisées par ces professionnels, on trouve les clous et la colle. C'est que la plupart des chaussures, et malgré les progrès réalisés dans ce domaine, souffrent d'un mauvais collage des semelles qui, à la première pluie, ou suite à un faux pas se détachent.
Pour Sami, «plusieurs personnes ne prennent pas la peine de réparer leurs chaussures, même si celles-ci sont achetées à 30 dinars. Ils préfèrent acheter une nouvelle paire plutôt que d'opter pour la réparation qui ne résout pas parfois le problème».
Les prix affichés pour la réparation sont pourtant raisonnables puisque le collage des semelles avec clous et colle repassée à chaud ne coûte que 3 dinars par paire. «Malgré ces prix bas, remarque Am Rachid, certains clients trouvent normal de marchander en vue de payer moins. Pourtant, les prix des matières premières ont connu une augmentation, sans compter le coût de la main-d'œuvre, le loyer et bien d'autres dépenses que tout professionnel est appelé à faire». Mais on a constaté aussi que rares sont les cordonniers qui daignent afficher les tarifs bien en vue à l'entrée du local. Cela fait dire à certains clients que les prix se font à la tête du client. Parmi les articles à réparer, on a même trouvé des sandales et des babouches en cuir. «Nous sommes parfois appelés, ajoute le professionnel, à réparer des chaussures en lambeaux que leurs propriétaire tiennent à garder. Cela nous prend beaucoup de temps et nécessite des heures de travail avec le remplacement des semelles...».
Fabrication artisanale des chaussures
Certains clients oublient, cependant, de reprendre leurs chaussures à réparer pendant plusieurs mois puis viennent les chercher, ce qui constitue un problème pour le professionnel, d'autant plus qu'aucun bon ou reçu n'est remis au client. En effet, des circonstances imprévues empêchent, parfois, ces clients de venir au jour dit. Mais les cordonniers nous assurent que les pertes sont rares car les articles des clients sont mis dans des caisses que personne ne peut approcher.
Pour améliorer leurs recettes, certains cordonniers ont développé leurs activités en se mettant à fabriquer par leurs propres moyens des chaussures qu'ils proposent aux clients qui viennent pour la réparation. Ce travail artisanal utilisant du cuir véritable est souvent apprécié par les clients, mais les prix demeurent toujours la première source de préoccupation. Les clients ne sont pas prêts, parfois, à débourser une cinquantaine de dinars pour acheter du neuf. La fabrication requiert, bien entendu, plus de matériel et de main-d'œuvre, même si les quantités destinées à la vente sont en nombre limité. Le cordonnier peut collaborer aussi avec un artisan commerçant ou un vendeur de chaussures pour commercialiser la production composée de chaussures fabriquées dans un simple petit atelier ou un local exigu.
D'anciens professionnels expliquent la diminution du nombre de cordonniers par un certain nombre de facteurs tels que l'introduction sur le marché d'intrus qui pratiquent plusieurs activités à la fois : ils sont serruriers, commerçants de pièces pour véhicules et cordonniers. Les cordonniers qui ont une seule activité ne trouvent plus leur compte. «Il est nécessaire d'organiser ce métier, propose notre interlocuteur, en donnant à chacun la possibilité de se spécialiser dans une seule activité». Il estime que plusieurs cordonniers sont prêts à abandonner la fabrication, à condition que le marché soit régulé. La réparation des chaussures se fait donc aujourd'hui dans de petits kiosques aux multiples activités qui concurrencent ces petits cordonniers en voie de disparition.


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