Le ministre grec des Finances, George Papaconstantinou, a annoncé mercredi un vaste programme de privatisations étalé sur trois ans, qui devrait rapporter environ un milliard d'euros par an. Le gouvernement veut en particulier vendre 49 % de Trainose, filiale transport du groupe ferroviaire public OSE ainsi que 10 % des parts des eaux d'Athènes (Eydap), 23 % des eaux de Salonique, et 39 % des Postes helléniques (Elta). Il prévoit aussi l'ouverture du capital de la société publique d'électricité et la privatisation totale des casinos du pays. Finances publiques La commission Camdessus s'interroge sur la durée à inscrire dans la Constitution pour réduire les déficits. Lors de la dernière conférence sur les déficits, Nicolas Sarkozy a proposé de modifier la Constitution afin qu'en début de mandat chaque gouvernement s'engage sur une trajectoire de réduction du déficit public. Concrètement, le nouvel exécutif déposerait une loi de cadrage courant sur cinq ans. Et cette loi s'imposerait au projet de loi de finances (PLF) et au projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (Plfss) annuels. «Si le PLF ou le PLFSS ne respectent pas la trajectoire définie, ils pourraient être censurés par le Conseil Constitutionnel» , explique-t-on à Bercy. Sans renier la philosophie du projet, certains membres du groupe de travail piloté par Michel Camdessus souhaitent l'amender. Ils préfèrent renforcer un véhicule qui existe déjà : la loi de programmation des finances publiques, dont la deuxième mouture est en préparation pour les années 2011 à 2013. Cette loi définit une trajectoire de déficit public sur trois ans et édicte des règles bonne gouvernance, comme celle de gager les nouvelles niches fiscales ou toute baisse d'impôt sur des économies réalisées par ailleurs. Problème : l'instauration, sans contrepartie, de la TVA réduite dans la restauration a montré que ce texte avait peu de poids. L'idée serait donc de modifier la Constitution pour que la loi pluriannuelle s'impose au PLF et au Plfss. Avec, comme dans le projet du gouvernement, le Conseil constitutionnel jouant le rôle de vigie. La différence avec la loi de cadrage ? «La loi pluriannuelle court sur trois ans au lieu de cinq, ce qui est plus réaliste économiquement. Elle parle de déficits effectifs, alors que la loi de cadrage est basée sur des soldes structurels, c'est-à-dire retraités de la conjoncture, que personne ne comprend», explique Philippe Marini, rapporteur UMP du budget au Sénat. Eviter le cycle électoral Autre avantage : la loi pluriannuelle s'inscrit dans un processus régulier qui, dès 2011, sera articulé avec le programme de stabilité envoyé à Bruxelles. Une façon de moins dépendre du cycle électoral. Néanmoins, certains membres de la commission Camdessus ont une vision différente. Gilles Carrez, rapporteur UMP du budget à l'Assemblée, souhaite que seules les règles de gouvernance de la loi pluriannuelle s'imposent aux autres textes : «Les déficits sont trop sensibles à la conjoncture. Par contre, il faut rendre impératives les règles de bonne conduite.» Les membres ont trois semaines pour s'accorder avant de rendre leur rapport. Reste à savoir si le gouvernement acceptera de revoir sa copie. (Source: Le Figaro) Finances La moisson de bons indicateurs économiques se poursuit aux Etats-Unis. Mercredi, les investisseurs ont salué des ventes immobilières supérieures aux attentes. Ils espèrent désormais des chiffres de l'emploi encourageants, aujourd'hui avec l'ADP et, demain, avec le rapport du département du Travail. Dans ce contexte, Wall Street rebondissait significativement alors que la cloche retentissait: le Dow Jones gagnait 2,25 %, à 10.249,54 points, le S&P 500 prenait 2,58 %, à 1.098,38 points, et le Nasdaq 2,64 %, à 2.281,07 points. Les valeurs de l'énergie ont eu le vent en poupe, après avoir lâché 18 % depuis le 23 avril, sur fond de marée noire dans le golfe du Mexique. Schlumberger prenait 4,5 %, Halliburton 2,5 %. Amgen avançait de 5,3 %, alors qu'un de ses traitements de la ménopause pourrait être prescrit par des généralistes et non des spécialistes. Wells Fargo gagnait 1 %, tandis qu'une réunion avec les investisseurs se tenait hier. Japon : L'économie minée par la politique Le nouveau Premier ministre japonais qui succédera à Yukio Hatoyama, lequel a démissionné tout récemment de son poste et de la présidence du Parti démocrate pour ne pas avoir tenu sa promesse de déménager la base militaire américaine d'Okinawa, aura pour première tâche de rassurer les milieux financiers. Il devra notamment confirmer que la dette publique du pays, supérieure à 200 % du produit intérieur brut, ne menace pas immédiatement l'Archipel d'un scénario à la grecque malgré les montants en jeu. Si Naoto Kan devient l'homme fort du parti et prend les rênes de l'exécutif, peu de changements sont à attendre, estiment les analystes. Pourtant, l'économie japonaise reste engluée avec une croissance faible, une déflation chronique et une consommation intérieure atone. La force du Japon réside encore dans la capacité des entreprises du pays à exporter. Lors de la rencontre des ministres des Finances du G20 à Busan, demain, Tokyo devrait pourtant être appelé à rééquilibrer sa croissance en favorisant la demande intérieure.