Les Chinois investissent en masse en Afrique. Depuis des années déjà, l'Afrique est aux couleurs de la Chine ultralibérale. Aucun secteur d'activité n'est à l'abri de la nuée- et c'est au figuratif- de l'invasion chinoise : commerce, services, BTP, chimie, agriculture, biotechnologies et industries pharmaceutiques. Et jusqu'au commerce de l'or et des pierres précieuses. Implantés en Afrique depuis des générations, les Libanais, détenteurs jusque-là du monopole du commerce de l'or et des diamants, voient désormais rouge. Il leur faudra bientôt débourser un peu plus, graisser avantageusement la patte et entretenir leurs réseaux. Parions qu'ils sauront encore une fois puiser dans leur ingéniosité légendaire pour continuer à avoir pignon sur rue dans les principales contrées africaines. Nos lointains et si proches frères Phéniciens ont le commerce dans les gènes. La diaspora libanaise est un peu partout, aux quatre coins du monde : à New York, à Rio de Janeiro, à Paris, à New Delhi et... en Afrique, bien avant les Chinois. Le secret de sa réussite tient en deux mots : solidarité et ténacité. Une solidarité inter-libanaise à toute épreuve et une ténacité à braver les dangers et à ne pas craindre la prise de risque. Hélas, à la grande différence des entrepreneurs libanais, leurs lointains et pourtant si proches cousins phéniciens, les entrepreneurs tunisiens continuent encore à considérer que toute tentative d'exploration du continent africain relève de l'aventure. En dehors des sentiers battus et des chemins balisés, ils font tout particulièrement montre d'une grande frilosité. Et s'ils sont si à l'aise avec le continent européen, du moins avec son versant méditerranéen, c'est seulement parce que la route est depuis longtemps toute tracée! A ce titre, il est des idées et des propositions lumineuses. Comme celle émise tout récemment par le président de la Conect. Celui-ci a appelé les autorités publiques tunisiennes à œuvrer pour le développement des liaisons maritimes et aériennes avec l'Afrique. Selon lui, le marché africain offre un potentiel important pour les exportations tunisiennes. Bien évidemment. Le président de la Conect est, à cet égard, allé jusqu'à suggérer la création d'un secrétariat d'Etat qui sera dédié à la conquête du marché africain. A méditer.