Les démissions se poursuivent à un rythme de plus en plus soutenu. La cause : un style de gouvernance rejeté par les jeunes cadres. La démission de Yacine Brahim de son poste de directeur exécutif d'Al Joumhouri semble avoir donné le feu vert à l'implosion du parti. L'on s'attend à de nouvelles démissions au sein du bureau politique et du Comité central qui seront annoncées aujourd'hui. Néji Jalloul, universitaire et membre du Bureau politique d'Al Joumhouri, précise : «J'envisage sérieusement d'annoncer ce dimanche mon départ du parti et de rejoindre ceux qui sont déjà partis à l'instar de Rym Mahjoub et de Mehdi Rebaii qui en ont ras-le-bol de l'esprit de clan régnant au parti, du centralisme excessif à la stalinienne et de la tendance de certains à bloquer toute initiative et à faire taire toutes les compétences ayant un avis contraire aux ténors qui pensent que le parti est leur propriété personnelle». Et le membre du Bureau politique de revenir sur les raisons qui ont poussé Yacine Brahim à claquer la porte : «La mission de Brahim était de conduire l'opération de restructuration d'Al Joumhouri. Malheureusement, il n'a pas disposé des moyens nécessaires pour accomplir son travail. Il souffrait comme beaucoup d'autres parmi les membres du Bureau politique ou du Comité central de cette mentalité gauchisante née lors des années Bourguiba et Ben Ali et qui domine toujours le parti. Je reconnais également que la cohésion espérée entre ceux qui proviennent du PDP et ceux qui appartiennent à Afek Tounès n'a pas eu lieu. Plus encore, au sein même du Bureau politique, les décisions prises ne sont pas respectées et nous sommes surpris d'écouter des déclarations contraires à ce que nous avons convenu. L'exemple le plus frappant est bien celui relatif à la position d'Al Joumhouri sur le projet de Constitution en cours de discussion à l'heure actuelle». Les mécontents ou démissionnaires peuvent-ils retourner au parti et à quelles conditions ? «Oui, répond Naji Jalloul, si le style de gouvernance du parti est modifié et si ceux qui prônent ce discours de la prétendue légitimité militante cessent leur comportement inacceptable, lequel comportement à fait naître chez les nouveaux militants et cadres (principalement ceux qui appartenaient à Afek Tounès) un sentiment d'injustice et de rejet inacceptable sur tous les plans».