Alors que la croissance mondiale a baissé de 2,7% l'année dernière, l'inverse a été constaté en Afrique qui a enregistré une croissance de 5%. La Tunisie abrite les 19 et 20 juillet les assises d'un colloque sur le thème «financer la transformation de l'Afrique», organisé conjointement par la Commission de l'Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD). Cette réunion sera consacrée au défi de la vision de financement en Afrique au cours des 50 prochaines années. La réunion explorera notamment les possibilités de financement des infrastructures en Afrique, en particulier, à travers le Fonds Africa 50 de la BAD. Selon les organisateurs, la compétitivité des entreprises africaines est due au manque d'infrastructures, qui avait un besoin pressant de financement. « Le Fonds Africa 50 » de la BAD est acclamé comme étant un véhicule innovant pour faire avancer des secteurs clés, y compris les ressources naturelles de l'Afrique, épargne interne, appui extérieur et marchés financiers au financement bancable, rendement élevé, projets régionaux de transformation des infrastructures. A cet égard, les trois principales institutions panafricaines se rencontrent à Tunis pour examiner les approches et favoriser les synergies. «Nous avons besoin d'optimiser l'impact des différentes initiatives dans un cadre collectif et coordonné. Notre objectif est de renforcer les partenariats pour accélérer la mise en œuvre du programme de transformation de l'Afrique», souligne M. Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la commission économique pour l'Afrique. Cette rencontre se concentrera sur les financements innovants pour soutenir les efforts de développement en Afrique et définir les priorités et actions urgentes. «Les priorités seront présentées sur les initiatives en cours telles que le programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et autres initiatives par les communautés économiques régionales (CER)». Faut-il rappeler que «le Fonds Africa 50» a été approuvé par le conseil des gouverneurs de la BAD lors des assemblées annuelles tenues à Marrakech, au Maroc, en mai 2013. Les participants à la réunion se mettront d'accord sur les modalités d'accélération de la transformation de l'Afrique et sur les mesures à mobiliser ses propres ressources pour soutenir le développement de l'Afrique, en s'appuyant sur les initiatives en cours et prévues par les communautés économiques régionales et la BAD parmi d'autres. «La raison motivant l'essentiel du discours actuel sur le réveil de l'Afrique est évidente. Certaines des économies à très forte croissance dans le monde sont africaines. Alors que la croissance mondiale a baissé de 2,7% l'année dernière, l'inverse a été constaté en Afrique qui a enregistré une croissance de 5%. Il est a noter que toutes nos sous-régions ont connu une croissance plus forte que la moyenne mondiale , le taux le plus élevé étant de 6,3% et le plus bas de 3,5%», souligne M. Lopes. Ces performances sont dues à plusieurs facteurs, notamment une meilleure gestion macroéconomique, l'augmentation des exportations de ressources naturelles et l'émergence d'une classe moyenne. L'Afrique : future base de transformation structurelle Sans aucun doute, l'Afrique veut la transformation structurelle, objectif primordial qui ne peut être réalisé sans l'industrialisation Génératrice d'emplois, susceptible d'augmenter les revenus et de contribuer à la diversification des économies africaines, y compris leurs exportations. Il faudra donc de l'innovation et de la détermination pour surmonter les insuffisances dans les domaines de l'infrastructure ; une solide base de connaissance de la structure de l'industrie et des chaînes de valeur mondiales. «Le moment est venu pour capitaliser la performance actuelle de l'Afrique et d'en faire une base pour la transformation structurelle», explique M. Lopes. La Tunisie opère une percée significative en Afrique La Tunisie a suffisamment d'atouts pour pénétrer le marché africain, et ce, eu égard à sa position à la tête des pays africains en ce qui concerne les exportations, la maîtrise de l'énergie, le développement des PME, l'industrie pharmaceutique. La Tunisie a proposé à maintes reprises et dans différentes manifestations africaines, la mise en place d'un fonds destiné à la promotion de l'innovation et d'un réseau de PME à l'échelle africaine. Elle a misé entre autres sur les secteurs à haute valeur ajoutée en Afrique, à savoir, l'énergie et les énergies renouvelables, l'agroalimentaire, les composants automobiles..., outre le renforcement de l'intégration régionale, qui, tous, favorisent des gains sur le marché local et industriel et autres en économies d'échelle. Toutes les expériences des pays africains qui ont été présentées sont bénéfiques pour identifier les lacunes entravant les efforts de croissance économique et du développement en dépit des potentiels qu'offre le marché.