La situation est ambiguë pour la commission constituante qui propose une loi lui accordant des prérogative dont elle devait déjà disposer... en principe... Hier et lors d'une conférence de presse provoquée d'urgence par la commission de la réforme administrative et de lutte contre la corruption relevant de l'Assemblée nationale constituante (ANC), ladite commission s'est alarmée des difficultés récurrentes qui entravent son travail. « Nous trouvons encore des difficultés à accéder aux archives des institutions étatiques de la période noire, du 7 novembre 1987 jusqu'au 14 janvier 2011. Cela concerne notamment les archives du ministère de l'Intérieur et de la présidence de la République qui restent inaccessibles», a souligné le rapporteur de ladite commission, Néjib Mrad. Des membres de la commission de la réforme administrative et de lutte contre la corruption et des membres du groupe Wafa Lethawra (fidélité à la révolution), dont Abderraouf Ayadi, Néjib Mrad, Samir Ben Amor et Azed Badi, ont cosigné une proposition de loi qui «donne accès à ladite commission aux différentes archives des institutions publiques et aux organismes étatiques afin qu'elle parachève ses travaux». Des dossiers de corruption et des dettes douteuses La proposition de loi énumère les archives auxquelles cette commission doit accéder dont celles concernant la privatisation des entreprises publiques, les dettes bancaires douteuses, les dettes non récupérables, les terres domaniales, les marchés publics, les actions douanières, les dossiers fiscaux, l'Agence tunisienne de communication extérieure, etc. Parmi les dossiers les plus important, celui des revenus étatiques des ressources pétrolières. Mrad a estimé que la corruption dans ce secteur, pétrole et gaz, coûte à l'Etat une perte de cinq millions de dinars quotidiennement et que les dettes non récupérables sont de l'ordre de dix mille milliards, outre six cent quarante millions de dinars de dettes douteuses! Mrad a affirmé que l'Etat ne fait pas encore ce qu'il a à faire pour contrer cette corruption et éclairer l'opinion publique sur la période de la dictature et ce qu'elle a engendré comme pertes et dettes douteuses. Le dossier de la corruption, relégué aux oubliettes depuis belle lurette, refait surface...