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Exhibons les drapeaux!
56e anniversaire de la proclamation de la République tunisienne
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 07 - 2013

Le 25 juillet, les Tunisiens célèbrent leur République. La fête, longtemps réduite à un jour férié et une cérémonie momifiée au palais de Carthage, semble connaître une nouvelle jeunesse. Une ferveur court à travers les rues, et les Tunisiens s'apprêtent à célébrer la date comme si la pérennité des structures républicaines était, pour eux, un gage de sécurité.
Au cours de ses 56 années de vie, la République a été célébrée de manières très diverses. Au lendemain de l'indépendance, un grand nombre de Tunisiens avaient pour habitude, chaque 25 juillet, d'accrocher un drapeau au dessus de leurs maisons. Voici qu'aujourd'hui la tradition revient. Pourra-t-on, sur «Google Map», voir la Tunisie parsemée de rouge flottant ?
Le mot république provient du latin «res publicae» qui indique la chose publique, ou encore le bien public. C'est dans la république romaine (née en 509 avant Jésus–Christ) que, pour la première fois, des élections ont permis de choisir les représentants du peuple au Sénat.
En Tunisie, la chose publique s'incarne dans des institutions mises en place dès 1956 et déléguant l'Etat auprès des citoyens. Ce secteur public a gardé, enfoui dans ses replis, quelque chose de l'Etat qui l'avait mis en place, une sorte de cachet nationaliste. Après l'indépendance, des structures tels l'enseignement, les hôpitaux, la Compagnie de phosphates Sfax–Gafsa, la Steg, la compagnie El Fouladh etc... étaient les fleurons d'un Etat encore neuf. Travailler au sein de ces institutions revêtait alors une portée militante indéniable.
Aujourd'hui, ces structures publiques reflètent le visage tourmenté du pays : agitées de grèves, de revendications, affaiblies, déchirées. En vérité, cette dégradation a commencé bien avant le 14 janvier 2011. Depuis l'ère de Ben Ali, on a assisté au désengagement de l'Etat à l'égard du secteur public : trop coûteux, peu recherché par les diplômés de haute volée, insuffisamment rentable. L'affairisme effréné, qui a prévalu depuis les années 1990, a hissé sur le devant de la scène des institutions privées parallèles offrant l'avantage de gagner (et faire gagner) beaucoup d'argent. Il y a, alors, eu prolifération d'écoles, d'universités privées, de cliniques cossues, créant un schisme lié à l'argent en matière de santé et d'enseignement.
Mais le désengagement de l'état, amorcé depuis les années 90, s'est aggravé après la révolution. Criblées de dettes, les institutions publiques ne peuvent plus honorer leurs engagements, payer leurs fournisseurs, renouveler leur matériel, améliorer leurs prestations. Ecoles, universités et hôpitaux disposent d'équipements vétustes et mal entretenus. Combien de salles de classes délabrées à travers le pays ? Comment imaginer, aujourd'hui, un centre hospitalo-universitaire de Tunis ne disposant que d'une seule ambulance ? Ceci sans compter le personnel : mal payé, complètement démotivé, effectuant des prestations sommaires ; dans tous les secteurs, les congés de maladie pleuvent, souvent fournis par d'obligeants psychiatres contre le prix d'une consultation.
C'est durant l'enfance, à l'école et au sein de la famille, qu'on apprend l'amour et le respect de la «chose publique». Cette éducation a cruellement manqué aux jeunes Tunisiens qui ont aujourd'hui entre 15 et 25 ans. Toutefois, l'un des apports essentiels de la révolution a été de ramener au devant de la scène les soucis du pays que les êtres perçoivent comme un facteur d'insécurité susceptible d'affecter leur vie personnelle. Dès lors, la politisation de la vie quotidienne, la force et l'ampleur des réseaux sociaux font qu'on peut espérer des générations actuelles d'écoliers et de lycéens un intérêt plus marqué pour la « chose publique ».Cependant, entre l'intérêt et l'engagement existe un fossé qui ne peut être comblé que par l'apprentissage. L'amour du pays n'est pas une donnée immédiate de la conscience, mais un des fondamentaux d'une vie que les éducateurs doivent transmettre. Dans ce sens, parents et enseignants font-ils le nécessaire pour que nos adolescents aient le goût du pays et le respect de la chose publique ?
Malgré tout, le bien public reste jalousement défendu par la société civile tunisienne. Ainsi, les projets de «privatisation» de certaines institutions publiques (Radio, Télévision tunisienne, Tunis Air) se sont soldées par un élan de refus et de dénégation de la part de la société civile, réactions témoignant d'un solide terreau nationaliste. De même, la non- célébration de la fête de l'Indépendance, depuis deux ans, a déclenché des réactions indignées de la part des citoyens. Le vieux rêve du parti Enahdha de sacrifier l'Etat et la patrie au profit d'une «Oumma» panarabe régie par l'Islam politique a reçu un sérieux coup de butoir en Egypte et ne peut que s'effriter avec le temps. La «res publicae» tunisienne a de beaux jours devant elle, accrochons les drapeaux !
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