Après avoir réussi son opération d'éradication des commerces anarchiques, la délégation spéciale de Bizerte se trouve confrontée à de nouveaux anciens problèmes de salubrité publique qu'elle est tenue de traiter de toute urgence. Commençons tout d'abord par saluer l'opération coup de poing menée à Bizerte afin de venir à bout du phénomène du commerce anarchique. Cette opération dont on veut attribuer les mérites à une partie plutôt qu'à une autre devrait être perçue comme une action de résistance et de tenace protestation de la population bizertine en général, soutenue, qu'on le veuille ou non, par un «militantisme effréné des correspondants de presse de la région». Ces derniers ont réussi par leur ténacité à forcer la décision politique et entraîné, après de longues années, l'éradication de cette plaie hideuse qui défigurait le visage de l'une des plus belles villes du pays. Aujourd'hui, les Bizertins prennent plaisir à retrouver et redécouvrir leurs lieux de prédilection, à flâner en toute liberté dans des rues «libérées», à se prélasser dans des places dégagées, à déambuler en toute tranquillité. On y redécouvre même certains charmes qui, le temps aidant, allaient s'estomper à jamais. Quelle partie peut se targuer d'avoir été exclusivement derrière cette intervention bénie ? Et si tant il est que cette partie existe, alors une autre responsabilité lui incombe et qu'elle se doit impérativement d'endosser. Sachant que la presse continue à militer avec l'acharnement qu'on lui connaît. Ayant aujourd'hui réussi la difficile gageure de refermer cette plaie béante des commerces anarchiques, les autorités municipales de Bizerte se doivent désormais de s'attaquer à de nouveaux cas qui portent atteinte à la salubrité publique. Troupeaux d'ovins et de caprins... Il s'agit pour elles de prendre à bras-le-corps de nouveaux phénomènes dont la plus urgente demeure l'éradication d'un nouveau fléau inédit que l'on ne rencontre dans aucune cité moderne digne de ce nom. Il s'agit de la prolifération de troupeaux de...vaches et de chèvres dans les cités résidentielles. Avec leur placidité proverbiale, elles s'agglutinent autour des monticules de détritus, se régalent de leur peu ragoûtant contenu avant d'aller se prélasser sur les trottoirs puis de regagner leurs écuries en empruntant les chaussées en des files interminables. Plus heureuses qu'en Inde, elles ne sauraient craindre d'être dérangées, leurs propriétaires ayant acquis la réputation sulfureuse d'être intraitables et, de l'aveu d'un ex-responsable, «hors la loi». Disons que ce temps d'impunité est révolu et soutenons que la dernière opération «anti-anarchie » alimente aujourd'hui l'espoir des citoyens de voir les parties concernées prendre leur responsabilité de mettre un terme à ces aspects anachroniques déplaisants, faits de bêtes (vaches, veaux, caprins, ...) vaquant en toute liberté et mettant la tranquillité et la vie du citoyen en grand danger. Sans oublier, bien évidemment, les mesures à prendre pour l'élimination des multiples dépotoirs érigés à chaque coin de rue et qui constituent des points de ralliement à toutes ces bestioles dont la place naturelle est une étable ou une bergerie. Hélas, à ce fléau est venu se greffer en cette saison estivale un nouveau phénomène matérialisé par des meutes de chiens en liberté qui écument notamment les plages et les cités environnantes. Les habitants lancent un appel pressant aux autorités municipales à travers les médias afin qu'elles prennent cette affaire avec le sérieux requis, leur santé et leur sécurité et celles de leurs enfants étant sérieusement menacées. Pour notre part, nous avons relevé, non sans quelque effroi, l'existence au milieu de baigneurs de pitt bulls, lesquels, quoique tenus en laisse, suscitent beaucoup de frayeur parmi les passants et les estivants. La présence et l'élevage de cette espèce de chiens particulièrement dangereux ont été tout simplement interdits dans de nombreux pays.