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Angoisse et déconfiture
Rentrée scolaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 09 - 2013

Enseignants, élèves et parents désappointés : personne n'est content
Ecoliers et lycéens ont eu du mal à trouver le sommeil la veille de la rentrée. Salma et ses camarades de lycée ont passé la nuit à « chatter » jusqu'aux premières aurores. L'estomac noué, la gorge sèche, le cœur en chamade, les ados,qui se préparent à démarrer une longue et difficile 2ème S (2ème année lycée, filière Sciences) dans un lycée pilote, s'inquiètent de leur futur emploi du temps à cause du casse-tête des heures creuses ainsi que des professeurs qui vont assurer les cours des matières principales, en l'occurrence les mathématiques et la physique. Et ils n'eurent pas tort.
Les mauvaises surprises au rendez-vous
Le visages pâle, les yeux rouges enflés, l'air égaré, Héla et Emna sont désemparées : leurs noms ne figurent pas dans le registre d'appel des classes où elles sont censées être inscrites, les listes ayant été affichées le 12 septembre, jour de l'inscription. Un autre groupe, filles et garçons, s'agitent, vont et viennent, se concertent, s'engueulent, rient, pleurent : «Nous venons de connaître le nom de notre nouveau professeur d'arabe et je peux vous garantir que ça va barder», lâche Wael qui, d'emblée, raconte : «Certains enseignants ne croient pas à la communication avec les élèves et réagissent au quart de tour à coups de rapports et de sanctions, notamment des exclusions ». Et Wael d'ajouter, « pour cette raison, beaucoup de mes camarades veulent changer de classe mais ce n'est pas possible car toutes les classes sont chargées ; vous imaginez des classes de 31 élèves dans un lycée pilote! ». Neïla, la cinquantaine, cadre dans une administration, poireaute depuis des heures devant le bureau fermé du conseiller pédagogique. Sa requête : transférer sa fille dans une autre classe dont l'emploi du temps est plus commode : « J'habite loin, dans la banlieue nord ; à cause de la circulation, je suis stressée, fatiguée, usée ; de plus, je suis toujours en retard pour mon travail ; un emploi du temps scolaire qui commence chaque jour à 8 heures du matin et s'achève à 18 heures est inconcevable et intolérable et pas seulement pour moi et pour ma fille ; l'aberration est qu'en milieu de journée, les élèves ont plusieurs heures creuses éparpillées, c'est de la perte de temps, du gaspillage d'énergie et, de plus, les enfants restent dans la rue avec tous les risques que cela représente autant pour les filles que pour les garçons ».
Quand les profs se fâchent
Pour les professeurs, également, la rentrée peut être synonyme de déconfiture. L'espace à l'entrée du lycée qui sert aussi de parking est livré à un ballet incessant de camions transportant tantôt des matériaux de construction tantôt des déblais. Des travaux de réfection des conduites souterraines d'assainissement ont démarré quelques jours avant la rentrée scolaire. De grands fossés restent encore ouverts bordant le parking envahi par la boue et le petit chemin caillouteux que prennent les élèves pour entrer dans la cour intérieure du lycée. « C'est démoralisant », s'exclame une enseignante de français . « Pourquoi ces travaux ne sont-ils pas effectués durant les longues vacances d'été ? Ce ne sont pas là des conditions de rentrée scolaire sereine et motivante », renchérit-elle. Le démarrage tardif des travaux de construction ou de rénovation a été constaté un peu partout cette année et a paralysé un bon nombre d'établissements éducatifs, comme le lycée pilote d'El Menzah 8 amputé d'une partie de son espace couvert ou des écoles primaires en régions rurales. Cela a engendré des contraintes au niveau des emplois du temps, le report de la rentrée pour certaines écoles, des difficultés d'accès et de déplacement dans d'autres établissements et, inévitablement, un climat de tension autour des administrations de ces établissements et des critiques à l'encontre du ministère de l'Education.
Pour l'enseignante sus-citée, ce n'est pas le seul déboire et son mécontentement est le résultat d'un concours de circonstances fâcheuses.
Malheureux et mécontents
Après le départ à la retraite d'un de leurs collègues, les enseignants de français en exercice ont eu la mauvaise surprise de se voir octroyer une heure supplémentaire de cours chacun: «Au lieu de recruter un enseignant et remplir un poste vacant, au moment où, comme tout le monde le sait, le chômage fait des ravages, l'administration n'a pas trouvé mieux que de nous attribuer les heures de cours de notre collègue ; c'est inadmissible», ajoute-t-elle. Résultat : réunion d'urgence des profs de français avec la nouvelle directrice de l'établissement et annulation des cours de français pour cette première journée de rentrée.
Toutes ces petites histoires et bien d'autres reflètent une réalité bien amère : nul n'est content : ni les enseignants, ni les élèves, ni les parents, désappointés. Rien de surprenant puisque nous avons été publiquement désignés par la communauté internationale comme un peuple malheureux. Faut-il rappeler le dernier rapport de l'ONU sur le bien-être des individus (World Hapiness Report), publié le 8 septembre, qui a placé la Tunisie au 104ème rang sur une liste de 156 pays. Malheureux, en effet, que des problèmes récurrents comme celui des heures creuses dans les emplois du temps scolaires perdurent encore, voire s'amplifient; malheureux que des établissements pilotes, la fierté et le bien de tous les Tunisiens et pas seulement des élèves qui y sont inscrits, soient « traités » avec autant d'indifférence, voire de mépris : «Nous avons sué et souffert, ainsi que nos parents, pour être là dans ce lycée pilote ; en échange, nous sommes humiliés de la sorte et parfois même maltraités par l'administration », confie Fériel, en 2eS ; malheureux que des enseignants en fin de carrière affirment être impatients de quitter l'enseignement et « de ne plus avoir affaire avec ce secteur et ses institutions ». Un constat d'échec que l'enseignante de français explique par le fait qu'il n'y a pas de volonté politique réelle de promouvoir ce secteur, de réformer le système éducatif et de réfléchir sur l'avenir de ces jeunes. « On continue de produire des diplômés sans avenir, sans horizon certain », conclut-elle.


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