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Le court métrage fait de la résistance
Cinéma
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 06 - 2010

Une cinquantaine par an, c'est plus ou moins le nombre de courts métrages produits lors des dernières années en Tunisie. Depuis que l'exercice du 7e art est démocratisé par le support numérique, une dynamique est née, surtout dans le milieu des jeunes, autour de la création cinématographique. Le court métrage étant le moyen le plus simple d'approcher le cinéma, certains jeunes se sont lancés dans le projet, parfois risqué, de créer leur propre boîte de production, d'autres s'arrangent entre amis, d'autres encore préfèrent le circuit amateur, qu'il soit indépendant ou parrainé par la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (Ftca), qui leur fournit la formation et le matériel nécessaires à leurs premières aventures la caméra au poing. Sans oublier que les années 2000 sont en Tunisie celles de l'ouverture des écoles de cinéma, dont les diplômés des différentes spécialités sont en position de vouloir créer leurs propres images, dès lors surtout que la rare occasion de travailler sur de grands projets ne se présente pas pour eux.
Dans cette situation où les faits précèdent les idées, la réflexion est de mise. Des débats se créent dans différentes manifestations, et le cinéma profite de cette année qui lui est consacrée. Et toutes les régions, qu'elles soient au centre ou dans la Tunisie profonde, ont besoin de ce débat.
C'est ce qu'a essayé de mettre en place le Festival du patrimoine et des arts d'Althiburos à Dahmani, non loin du Kef : il a consacré sa dernière édition, les 4 et 5 juin, au 7e art. Il s'agissait en effet de rassembler le public autour de la découverte des courts métrages tunisiens et de discuter des moyens de la création, le tout dans un endroit magnifique, le site archéologique d'Althiburos.
Ce site a accueilli une exposition d'affiches de films tunisiens mais aussi d'habits portés lors du tournage de ces films. Les participants ont assisté à la projection du long métrage Le chant de la noria, de Abdellatif Ben Ammar, auquel un hommage a été rendu en compagnie d'acteurs tunisiens originaires du Kef (Lamine Nehdi, Néjia Ouerghi, Ahmed Senoussi, Dalila Meftahi et Mohamed Ali Nehdi). L'événement prévoyait aussi l'attribution d'un prix pour les meilleures photographies de monuments historiques ou architecturaux.
Les aspects les plus importants, qui rejoignaient le mieux la finalité de la manifestation, restent la projection de courts métrages tunisiens, l'organisation d'ateliers de cinéma et d'une conférence sur le thème suivant : «Les jeunes cinéastes tunisiens, continuité et modernisation de l'industrie cinématographique tunisienne».
Dans son intervention lors de cette conférence, le critique de cinéma Kamel Ben Ouanès évoque les moyens qui peuvent inciter les jeunes habitants des régions retirées, comme Dahmani, à être pris par l'envie de créer de l'image, dans le contexte où «un simple caméscope numérique et un ordinateur équipé d'un logiciel de montage, sont suffisants pour faire un film». Pour cela, il trouve que la solution est dans le renforcement de la culture cinématographique des jeunes, une culture qui commence par le fait de voir des films, «pas moins des cent meilleurs films de l'histoire du cinéma», dit-il, «suivi d'une lecture du discours critique sur ces films» pour «s'approprier le langage cinématographique».
Des propos auxquels il est possible de souscrire, surtout que la cinéphilie, dans son sens noble (aller en salles, fréquenter les cinéclubs, voir des films qui offrent une évasion dans la réflexion et pas seulement dans la distraction) est de plus en plus menacée pour toutes sortes de raisons, dont justement l'invasion du numérique (TV, DVD pirates), qui a engendré la fermeture des salles de cinéma.
Ce qui est bien dans les courts métrages qui ont été projetés à Althiburos (entre autres Coup de cœur de Fares Nanaa, La citerne de Lassaâd Oueslati, Fausse copie de Sami El Haj, Les oiseaux de la Médina d'Ikbal Chakhcham), c'est qu'ils sont les œuvres de jeunes réalisateurs venant de différentes régions de la Tunisie et parlant de sujets divers. Malheureusement, ces films datent pour la plupart de deux à trois ans et même plus, ils ont déjà largement fait le tour des festivals et même, pour certains, remporté des prix. Leurs réalisateurs ont bénéficié de moyens qui n'ont que peu de rapport avec la situation d'un jeune qui voudrait faire un film depuis un endroit comme Dahmani. Ne valait-il pas mieux inviter aussi des jeunes qui en sont encore à leurs débuts et qui ont recours à des moyens simples pour diffuser leurs films (facebook, blogs…), afin de discuter de leurs expériences !
Il n'empêche que cette sélection joue son rôle dans «la visibilité du court métrage au plus profond du pays et dans le fait qu'il soit vu en Tunisie avant l'étranger, surtout que la télévision n'offre pas son espace pour sa diffusion». C'est l'avis de Lassaad Oueslati, lui qui est originaire du Kef et qui a réalisé La citerne en 2006, dans sa ville natale et avec des acteurs de la région. Il aurait pu faire un bon exemple pour les jeunes présents dans la manifestation s'il avait pu être présent. Il finalise son dernier projet, un documentaire sur l'écrivain marocain Mohamed Choukri, qui a été tourné entre le Maroc et l'Europe et qui sortira le 23 juin en Hollande, pays du co-producteur.


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