L'idée est d'intercaler durant ces périodes vides des spectacles à thème: le Malouf maghrébin ou le 4e art Rafik Gharbi, le directeur du festival international de la ville de Sousse, a commencé déjà à travailler d'arrache-pied en étroite collaboration avec les membres du comité d'organisation pour préparer minutieusement la prochaine session, la 56e édition. Après avoir dressé le bilan général de l'édition écoulée, il a tenu à impliquer et à faire participer toutes les parties prenantes à cette manifestation culturelle pour une large concertation : «Notre objectif est de sonder toutes les idées; de tenir compte de toutes les remarques; d'être à l'écoute de toutes les suggestions et à toutes les critiques si virulentes soient-elles. L'organisation d'un festival aussi ancien et ayant une telle envergure internationale n'est pas l'affaire personnelle d'une poignée de gens. Tout le monde devrait y être impliqué dans tous les détails. Notre objectif est d'établir une stratégie minutieuse afin de promouvoir ce festival dans tous ses aspects et dans toutes ses directions», a-t-il longuement martelé. La 55e édition : des hauts et des bas Pour préparer l'avenir et y apporter les améliorations adéquates, il était nécessaire de faire une rétrospective du passé et d'établir le bilan de la 55e édition. C'est ce qu'a fait le Dr Rafik Gharbi avant d'entreprendre cette initiative de concertation, de dialogue et d'échange d'idées: «Comme vous le savez tous, nous avons dû composer avec une conjoncture politique et sociale très dure en cet été 2013. La direction du festival s'est trouvée contrainte à suspendre les spectacles programmés à deux reprises suite à l'assassinat du député de l'A.N.C Mohamed Brahmi et aux événements sanglants qui avaient secoué le mont Chaâmbi à Kasserine. Des soirées ont été tout simplement annulées; d'autres ont été reportées ou changées. Cependant et en dépit de toutes ces perturbations conjoncturelles, nous pouvons dire que le théâtre de Sidi Dhaher a réussi à faire le plein du moins pour quatre spectacles et surtout lors de la soirée de clôture avec le spectacle de musique soufie «Ezziara» qui est venu en dernière minute remplacer le chanteur algérien Idir. Il y a une autre satisfaction à relever. Tout d'abord, nous pouvons nous targuer d'avoir limité le phénomène de gratuité des entrées.Ensuite, nous avons fini avec une balance légèrement excédentaire. Un facteur qui augure de lendemains meilleurs pour notre stratégie d'avenir», a-t-il indiqué. L'implication mise en œuvre Chose promise, chose due. C'est ce qu'est en train de faire l'universitaire et musicien Rafik Gharbi. Il a entrepris son action de consultation auprès de tous ceux qui ont une relation de près ou de loin avec le festival international de la ville de Sousse.Des réunions périodiques ont été programmées avec les professionnels des spectacles et de la musique; les médias; les associations culturelles; les associations caritatives; l'équipe technique de son et de lumière; les hommes d'affaires et les industriels de la région; les jeunes chargés de l'organisation dans le théâtre de Sidi Dhahar et de l'accueil des spectateurs.Bref, tout le monde sera sollicité pour donner une réflexion, apporter une nouveauté et inspirer une démarche: «Nous avons besoin de toutes ces parties pour améliorer la qualité de notre festival à tous les niveaux. C'est une tâche collective qui nécessite un investissement humain et matériel considérable afin de promouvoir les ressources d'un festival démuni en matière de budget ministériel (60.000 dinars très loin des festivals de Carthage ou de Hammamet dont la contribution du ministère de tutelle avoisine le million de dinars...). C'est l'image de toute une ville côtière et touristique qui est en jeu. Nous devons tous être conscients de notre devoir historique vis-à-vis de Hadrumète», a-t-il rétorqué. Un festival non-stop Pour conclure, il a suggéré l'idée de doter la ville de Sousse d'un festival qui rayonne tout au long de l'année avec des rendez-vous de spectacles ponctuels : «Mise à part l'édition estivale traditionnelle, nous avons l'impression que la vie culturelle est en veilleuse à Sousse. Pour cette raison, il serait impératif de secouer cette léthargie par la programmation d'un festival non-stop surtout en automne et en hiver. L'idée est d'intercaler durant ces périodes vides des spectacles à thème: le Malouf maghrébin à titre d'exemple ou le 4e art avec ses genres multiples. Par ces festivals satellitaires, nous répondons à notre philosophie de mosaïque culturelle et nous pouvons créer de nouvelles traditions de divertissement auprès du grand public de toute la région du Sahel et ailleurs», a-t-il insisté.