BAGDAD (Agences) — Les deux principales alliances politiques irakiennes à dominante chiite se sont rapprochées d'un accord de coalition gouvernementale, trois mois après les élections indécises du 7 mars, en convenant de limiter le pouvoir du futur Premier ministre, dit-on de source proche des tractations. Le bloc Etat de droit du Premier ministre sortant Nouri Al Maliki et l'Alliance nationale irakienne, arrivés respectivement en deuxième et troisième positions, se sont déjà entendus pour écarter le front laïque et multiconfessionnel Irakia de l'ancien chef du gouvernement chiite Iyad Allaoui, qui avait remporté le scrutin avec seulement deux sièges d'avance. Cette super-alliance chiite, à laquelle il manquait quatre sièges pour disposer la majorité absolue, a réussi à obtenir l'appoint de petits partis, notamment du ralliement crucial de deux groupuscules sunnites, lui permettant de franchir le seuil des 163 sièges sur 325 dans le nouveau Parlement. Les deux grands courants de la coalition qui se dessine se sont de plus entendus cette semaine pour «observer conjointement les agissements du Premier ministre, de le surveiller et de le soutenir en même temps», a déclaré à Reuters Ali Al Adib, un des dirigeants du parti Daoua d'Al Maliki. Si le Parlement a tenu lundi sa séance inaugurale, les tractations se poursuivent en effet entre les factions de la future coalition concernant le souhait d'Al Maliki de continuer à diriger le gouvernement, une prétention qui est loin de faire l'unanimité. Au sein de l'Alliance nationale irakienne, qui compte 70 députés, le courant de l'imam radical Moktada Sadr, qui en compte 40, conteste son maintien au pouvoir et propose de rogner ses pouvoirs. Parmi les solutions en discussion figure un projet de lui adjoindre trois vice-Premiers ministres clés, dont un chargé de la sécurité et un autre des finances. Il est aussi envisagé d'«encadrer» d'Al Maliki de conseillers issus d'autres partis que le sien. Seule la reconduction à la tête du Conseil présidentiel irakien du Kurde Djalal Talabani, dont les 43 députés sont très courtisés, n'est pas contestée par les négociateurs du camp chiite, qui envisagent aussi d'encadrer d'Al Maliki de conseillers issus des autres formations.