RYADH (Reuters) — L'Alliance nationale irakienne a rejeté samedi une offre de médiation de l'Arabie Saoudite estimant qu'un accord pouvait être trouvé à Bagdad pour sortir de l'impasse de la formation d'un gouvernement. L'Irak n'a toujours pas de gouvernement depuis le scrutin du printemps, qui n'a pas permis de dégager une majorité parlementaire claire. La classe politique n'a pas réussi, depuis, à se mettre d'accord pour former un gouvernement viable. Le Roi Abdallah d'Arabie saoudite avait invité un peu plus tôt samedi les dirigeants politiques irakiens à se rencontrer à Ryadh vers le 18 novembre pour tenter de débloquer la situation. L'Alliance nationale, une coalition rassemblant lesprincipales formations chiites, dont celle du Premier ministre Nouri Al-Maliki, a fait savoir que Bagdad était proche d'un accord après la reprise des sessions parlementaires. "Nous sommes confiants dans le fait que les représentants du peuple irakien sont capables de conclure un accord sur la formation d'un gouvernement national", a déclaré Hassan Al-Sunaid, lisant un communiqué de l'Alliance nationale. "Nous exprimons notre reconnaissance à l'Arabie Saoudite pour se préoccuper de la situation en Irak et pour sa volonté d'apporter son aide. Mais je vous confirme que les dirigeants irakiens continuent de se rencontrer pour aboutir à un consensus national." La liste multiconfessionnelle Irakia, arrivée en tête lors des élections législatives et dirigée par Iyad Allaoui, a pour sa part salué l'offre saoudienne. Elle a estimé que la Turquie et l'Iran devraient également être invités. Depuis le scrutin du 7 mars, Al-Maliki a obtenu le soutien décisif de la faction dirigée par l'imam radical anti-américain Moktada Sadr et celui de l'Alliance nationale. Avec les 89 sièges d'Etat de droit, son parti, et les 39 des alliés de Moktada Sadr, Nouri Al-Maliki serait encore loin de la majorité de 163 sièges au Parlement, qui compte 325 députés. L'appoint pourrait être fourni par les Kurdes, qui occupent 56 sièges. Ces derniers prônent la formation d'un gouvernement large qui comprendrait notamment Irakia mais qui exclut de participer à un gouvernement dirigé par Al-Maliki.