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Postulats de fous
«Supposition de ce qui a été» de Lotfi BEN Sabaa (Algérie)
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 12 - 2013

Avant-hier, la pièce de théâtre algérienne Supposition de ce qui a été a été bien accueillie et vivement applaudie par le public tunisien et les invités des JTC. La représentation qui a eu lieu au Mondial a ensorcelé l'assistance de par la dimension symbolique, la portée ironique et parodique de la pièce, mais aussi grâce à la glaise du théâtre de l'absurde.
Le personnage éclaté
On est dans un asile psychiatrique, en exil, seuls et à l'abri des vrais aliénés de la société. Les fous existent dans cette pièce avec cette trame libre et déraisonnée du monde. Ainsi, ces personnages qui délirent, relient la réalité avec la fiction, le réel avec le virtuel, le vrai avec l'artificiel en relisant la trame historique et sociale de l'être avec cette parodie qui sauve l'artiste de la posture de mort-vivant et du corps qu'on tente à tout prix de cadavériser.
Ainsi, le burlesque est perçu par le biais de ce jeu inventé par ces huit fous. Un amusement qui consiste à enterrer un cadavre dans la tombe d'un soldat inconnu. Ici, l'image emblématique prend une ampleur considérable dans la mesure où on déplore le militantisme des soldats mais aussi des personnes engagées. Aussi, la sépulture, le corps cadavérique sont-ils évoqués pour dénoncer la psychose et le déchaînement des gens qui survivent dans cette société de spectacle, cette société frustrante, cette société faite de pouvoirs et de forces suprêmes.
Dans cette pièce où le texte est en arabe classique, on flirte avec un théâtre pauvre, dénudé et dénué de décors palpables : c'est le corps qui se théâtralise dans une plasticité extraordinaire pour figurer des objets tels que la table, le lit, la chaise... Modelant d'autres corps figés, les personnages symbolisent la précarité de l'être et ce, grâce à un jeu d'acteurs gracieux, recherché et stylé.
Ces personnages qui tentent de dominer le monde à l'image de ceux qui le gouvernent nous laissent effleurer la révélation suprême de la raison terrible et l'histoire de l'humanité dans son universalité la plus profonde et la plus absurde.
Absurdement vôtre
L'absurde est ce vide qui assaillit et alanguit l'être. Il est symbolisé par l'image de la tombe vide qui veut captiver, dévorer et sucer l'être jusqu'à la moelle et l'engouffrer dans des soubassements autres. Et là, on peut rebondir sur l'image du monde qui, comme cette tombe, nous jette au fond de ces vases communicants chers à André Breton où la folie se traverse «par un pont tout aérien» par des chemins de traverse ouverts sur le monde éclaté et la vie mouvementée, mais aussi sur les voies épinées de tout pouvoir qui saccage, engloutit et consume.
D'ailleurs l'image du cyclique dans la pièce de théâtre revêt une signification symbolique de l'art car elle est enchantement et transcendance et comme le disait bien Michel Foucault «se courber sur soi, se répéter, se recouper, se ressasser par un jeu toujours relancé de confusions ordonnées».
Finalement, la pièce de théâtre atteste et signe dans la « supposition» la plus vraie et la plus sentie que le génie suprême de la folie tant défendu par Michel Foucault, Gogol, André Breton et tant d'autres artistes et écrivains, réclame la frénésie libre de l'art et du théâtre.


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