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Dissensions au sein du CCG
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 12 - 2013


Par Hmida Ben Romdhane
Les sommets du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se suivent et se ressemblent. Le sommet qui s'est tenu les 10 et 11 décembre à Koweït a failli faire l'exception, mais finalement il s'est terminé comme les précédents, c'est-à-dire avec un communiqué final qui ira rejoindre les centaines d'autres dans les archives.
Il était prévu que le projet d'union des pays membres, proposé par l'Arabie Saoudite, soit discuté au cours de ce sommet, mais s'étant révélé un facteur supplémentaires de division, il a été purement et simplement rayé de l'ordre du jour. Le ministre d'Etat koweïtien, cheikh Mohammad Abdallah Al-Sabah, a affirmé à la veille du sommet que ce projet ne sera pas abordé : «Une fois le consensus obtenu, un sommet spécial serait convoqué à Riyad à ce sujet»...
Autant dire que ce projet saoudien est mort-né. L'émir du Koweït, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, dans son discours d'ouverture du sommet, n'a même pas évoqué le projet d'union, rejeté d'avance par Oman qui a carrément menacé de se retirer du CCG, si les cinq autres pays membres adoptent l'initiative saoudienne. Mais Oman n'est pas le seul, les Emirats Arabes Unis n'ont montré aucun enthousiasme vis-à-vis de ce projet d'union, et le Qatar, même s'il ne dit pas clairement ce qu'il pense, tout le monde sait que cet émirat minuscule a toujours redouté l'hégémonie saoudienne.
Cela fait près d'un tiers de siècle que le CCG existe, mais il n'a pratiquement rien changé à la nature des relations entre les pays membres (Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman et Qatar). L'intégration économique et la coopération sécuritaire qui, du moins en apparence, étaient les deux principales raisons de la création du CCG n'ont pas avancé d'un iota en un tiers de siècle pour une raison simple : les échanges économiques de chacun des six pays se font quasi exclusivement avec les Etats-Unis, les puissances européennes et asiatiques. Quant à la sécurité, et malgré les milliards de dollars dépensés annuellement en armements par les pays du CCG, elle est assurée exclusivement par le parapluie US, la base militaire américaine au Qatar étant la plus grande en dehors des Etats-Unis.
En fait, le CCG, créé en 1981, était et est toujours un club de riches qui cherchaient à s'unir contre ce qu'ils considéraient comme des dangers pour leur sécurité : l'Irak de Saddam Hussein, l'Iran chiite de Khomeyni et les masses démunies du Yémen. La preuve est que les demandes insistantes de l'Irak et du Yémen de faire partie du CCG sont obstinément refusées par les six pays membres.
Neuf ans après la création du CCG, le pire danger que ses membres redoutaient s'était concrétisé en août 1990, quand les troupes de Saddam Hussein envahirent le Koweït, l'un des six membres fondateurs. Ce drame avait mis à nu l'incapacité des membres du CCG de se défendre par leurs propres moyens, et ni les armements accumulés à coups de milliards de dollars, ni les pactes de défense commune n'avaient pu être du moindre secours. Seule l'intervention militaire américaine contre l'Irak, engagée dans la nuit du 16 au 17 janvier 1991, avait pu libérer le Koweït, ce qui avait grandement accru l'influence américaine dans la région du Golfe et fait des Etats-Unis le protecteur attitré des membres du CCG.
On ne voit vraiment pas à quoi pourrait servir la proposition saoudienne de transformer le CCG en « union sur le modèle européen ». Les pays européens, avec des économies particulièrement puissantes, ont mis des décennies pour arriver à construire leur union. Les économies des pays du CCG sont essentiellement des économies exportatrices de pétrole et importatrices de produits fabriqués. A quoi sert cette union proposée en l'absence d'un tissu industriel et d'une base agricole digne de ce nom ?
Que va-t-on développer dans le cadre de cette union ? Les exportations pétrolières sont particulièrement développées, atteignant en 2012, pour les six pays, la somme faramineuse de 1.600 milliards de dollars. Les importations de toutes sortes de produits sont tout autant développées, grâce à l'argent qui coule à flots.
Encore une fois, c'est le souci de sécurité et de stabilité qui se trouve derrière la tentative saoudienne, avortée pour le moment, de transformer un club de pays riches en union de pays ayant les mêmes soucis, les mêmes préoccupations et les mêmes intérêts. Cet objectif saoudien est pour le moment hors d'atteinte, compte tenu des « contradictions internes » qui divisent le CCG, principalement au sujet des attitudes à adopter vis-à-vis des situations en Syrie et en Egypte, mais surtout vis-à-vis de l'Iran.
La République islamique d'Iran, consciente de ces divisions, semble avoir pour stratégie de les approfondir encore. C'est dans ce cadre que s'inscrit la visite effectuée par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, dans quatre des pays du CCG (Emirats, Oman, Qatar et Koweït) juste avant le sommet de Koweït. Officiellement pour les rassurer sur les bonnes intentions iraniennes et leur exposer le contenu de l'accord intérimaire irano-occidental, mais en fait, pour tenter de réduire au minimum l'ascendant des Al Saoud sur leurs partenaires du CCG.
L'Iran réussira-t-il dans sa mission ? En tout cas, les Iraniens sont en train de marquer des points. Ils devraient rire sous cape en imaginant la fureur des Saoudiens après avoir découvert que c'est Oman, leur partenaire au CCG, qui a joué les médiateurs actifs dans les tractations secrètes irano-américaines qui se sont tenues à Mascate, sans lesquelles il n'y aurait eu ni négociations à Genève ni accord intérimaire entre l'Iran et les 5+1.


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