1.337 vies ont été fauchées sur nos routes en 2009, sachant que 50% des victimes étaient des piétons Il y a des fatalités qui nous dépassent. D'autres sont pure production des bipèdes. Ou presque. Les drames de la route en disent, pratiquement, long.Cela dit, 1.337 vies ont été fauchées sur nos routes en 2009, sachant que 50% des victimes étaient des piétons. En d'autres termes, les chiffres ont tablé sur 4 décès quotidiennement, soit 3,7% de l'ensemble des victimes des accidents de la route. Aujourd'hui que le parc automobile national compte 1.415.597 véhicules après avoir été de l'ordre de 248.650 en 2005, toutes les parties, à savoir, institutions publiques, tissu associatif et médias devraient coordonner efforts et initiatives en vue de faire face à un désastre de plus en plus phénoménal. Le sujet vient d'être abordé lors de la troisième session de formation dédiée aux journalistes et communicateurs exerçant dans divers supports médiatiques. Cette manifestation organisée, récemment, à Hammamet, par l'Association tunisienne de la prévention routière, avec le concours de l'Institut de presse et des sciences de l'information (Ipsi), le Centre africain de perfectionnement des journalistes et des communicateurs (Capjc), le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), et avec le soutien du Fonds de la prévention contre les accidents de la route, s'est étalée sur deux journées successives et a permis de revenir, via divers ateliers et débats, sur le comportement du conducteur tunisien d'une part, et la nature du discours médiatique qu'il faut engager quant à la sensibilisation des effets néfastes, voire tragiques du fléau,d'autre part. En présence de près de 90 journalistes et communicateurs, des conférenciers tunisiens et étrangers ont évoqué les causes principales engendrant des drames de la route, en l'occurrence l'excès de vitesse, l'alcool et le non-port de la ceinture de sécurité. Selon une étude présentée par le Dr Abdelwahab Mahjoub, professeur et chercheur en psychologie sociale, bon nombre de conducteurs tunisiens prennent à la légère le fait d'être au volant et s'adonnent fréquemment à des pratiques irresponsables. Ce qui affaiblit la concentration du conducteur et débouche par la suite sur des drames, donc, des répercussions intensément funestes sur la famille et la société. «Une fois que le mal est fait, tout reproche est inutile», a dit le conférencier, en allusion à la question de la précaution ainsi qu'à la sagesse au volant comme étant des enjeux capitaux dans la sécurité routière. De surcroît, il y a lieu de noter que le droit à la vie est l'un des plus sublimes. En Tunisie, toutes les législations y dépendent, plaçant l'homme au cœur de tout type d'amendement ou encore de réforme sociale et sociétale. Ce faisant, les nouveaux amendements du code de la route, en l'occurrence la loi n°66 du 12 août 2009 portant sur le fonctionnement du radar automatique, les types d'infractions commises et les méthodes de paiement des amendes visent, en premier, la consolidation des moyens susceptibles de limiter autant que possible le nombre d'accidents survenant sur l'ensemble du territoire national. Des images pour le dire Quoiqu'ils soient énormes, les chiffres évoqués sur les colonnes des journaux ne s'avèrent pas les meilleures méthodes pour tirer des leçons. L'adage «Ne sent la braise que celui qui marche dessus», c'est qu'il vaut mieux choquer pour sensibiliser. A ce propos, M.Benoît de Laurens, directeur général de Lowe Strataus France invité de l'Atpr, a affirmé que l'image est depuis l'éternité plus efficace que mille mots, encore plus par les temps qui courent, en présence des réseaux sociaux. Lesquels pourraient, à bien des égards, servir la question de la sensibilisation en recourant à des séquences vidéo accentuant comme il se doit l'ampleur des drames. Toujours dans le même contexte, il convient d'affirmer que le discours médiatique est, plus que jamais, censé alterner les registres de manière à toucher directement le spectateur ou le lecteur en vue de susciter en lui bienveillance et attention, constantes. L'expérience française a beau faire parler d'elle, en recourant à ces méthodes. De là, les parties concernées de chez nous devraient procéder de même eu égard à leurs bons résultats en la matière. Par ailleurs, comme tout un chacun le sait, cette période estivale est habituellement marquée par un pic énorme au niveau de la circulation routière, surtout avec l'incessant mouvement des vacanciers et le retour des Tunisiens de l'étranger. Les bonnes démarches impliquent, dès lors, que nos chaînes télévisées, radios et journaux devraient engager des campagnes de sensibilisation avec à l'appui des images choquantes, voire effrayantes, quitte à bousculer le code de bienséance, tant que cela relève de l'intérêt général et de la protection des vies humaines. Ajoutons que le discours destiné aux jeunes devrait s'adapter aux spécificités culturelles et morales de cette frange sociale souvent emportée par un enthousiasme exagéré. Lequel ne fait que causer des douleurs et des tragédies. Du reste, nul ne peut nier le rôle primordial des parents dans l'éducation routière de leurs enfants. Car «tout change sauf le caractère», comme on dit. A bon entendeur…