Après Nabeul, ce fut au tour de la région de l'Ariana d'avoir droit à une présentation publique du programme économique et social de Nida Tounès, lequel a été solennellement exposé à l'opinion publique, au mois de novembre. La réunion, qui s'est tenue à El Menzah 7, sous la présidence de Taïeb Baccouche, secrétaire général de Nida Tounès, était ouverte aux cadres de la région, aux universitaires, aux intellectuels, aux chefs d'entreprise et aux militants des structures du parti, dont plusieurs jeunes vont se distinguer, lors du débat, par leurs critiques et leur soif de participation. Il ressort de l'exposé l'ambition de ce programme de renouer avec une croissance respectable se situant entre 6 et 7%, de réduire progressivement la compensation des carburants, de créer annuellement 100 mille emplois et de consacrer, chaque année, 100 milliards de dinars aux régions marginalisées, ce qui correspond à une croissance de près de 50% du budget de développement consacré à ces zones. Le tout se déclinant dans le cadre d'une «économie sociale de marché» prônant la coexistence des secteurs public, privé et de solidarité, sur la base d'un partenariat stratégique entre l'Etat et les opérateurs d'initiative privée. Avec pour sources d'inspiration et comme modèles, à la fois, le dynamisme industriel de la Corée du Sud et les performances sociales des pays scandinaves. Performances que le programme prévoit de matérialiser notamment par une généralisation effective de la couverture sociale et de santé au profit de tous les Tunisiens. Le débat qui a suivi a donné l'occasion aux cadres de la région d'enrichir la réflexion par de nouvelles propositions pouvant agrémenter les stratégies à court et à moyen termes, d'autant plus que les membres présents de la commission du programme économique et social ont confirmé leur réceptivité vis-à-vis des enrichissements et des correctifs. Bien qu'il s'agisse d'un travail cumulé de 200 experts sur la base d'études et d'enquêtes chiffrées très élaborées. Quant aux plus jeunes, et après un moment d'hésitation mesurée, ils ont «crevé le plafond» par des critiques radicales, confirmant le rôle actif de leur génération dans la révolution. Les jeunes, dont beaucoup sont au chômage, demandent plus et mieux que des chiffres globaux de macroéconomie. Ils veulent connaître le comment et le détail, et craignent que les centaines de milliers de chômeurs et les régions délaissées ne se suffiront pas de promesses mêmes chiffrées, mais exigeront des avancées concrètes et immédiates. Et les jeunes de l'Ariana veulent être associés pleinement à la conception du programme économique et social. Ce que les experts de la commission leur ont promis concrètement sur la base d'un rendez -vous pris pour début janvier, avec la promesse d'associer également ceux de toutes les autres régions.