crise s'expliquerait par une baisse cumulée du niveau en dépit de la facilité d'accès à l'éducation primaire. Il y aurait près de 250 millions d'enfants, dans le monde, qui ont de faibles compétences en lecture et en calcul Sans trop minimiser l'importance des insuffisances relevées dans notre système éducatif, il est toujours utile de savoir que les mêmes préoccupations existent au niveau international. Dans de nombreux pays, les responsables s'interrogent sur les raisons des retards accusés par les élèves et la baisse de leur niveau. La solution est très difficile à trouver parce que le diagnostic est complexe.Malgré des réformes et des réajustements constants, il n'a pas toujours été possible de remédier aux carences. Des évaluations régionales ou internationales ont, toutefois, permis aux décideurs de déceler quelques faiblesses et sont, de ce fait, parvenues plus ou moins à les corriger.En ce qui concerne notre pays, les outils d'évaluation utilisés jusqu'ici n'ont pas permis d'identifier avec précision les points faibles afin de leur trouver la solution. Les consultations réalisées sont encore au niveau des études. Les idées et les propositions abondent sans, pour autant, parvenir à déterminer une politique claire en vue d'une véritable réforme.La période actuelle n'est pas du tout propice à engager un tel processus vu l'absence de stabilité politique et administrative. Mais il faut savoir que des mesures permettant de faire bouger les choses dans le système éducatif dans son ensemble sont plus urgentes que jamais. Il ne faut, surtout pas, tomber dans la précipitation. Car, faut-il le souligner, il est nécessaire de disposer de la plus grande visibilité et des moyens humains et matériels.Le recours aux études et analyses faites à l'étranger par des institutions internationales spécialisées, à l'expérience des pays amis ou à la coopération avec des organismes crédibles est vivement recommandé. C'est le cas, par exemple, de l'enquête Pisa de l'Ocde (programme international de suivi des acquis des élèves) qui a classé une soixantaine de pays selon le niveau de leurs élèves dans certaines compétences. Le rapport a retenu l'attention des pays concernés et a suscité un intérêt certain chez beaucoup de connaisseurs. L'éducation et le développement post-2015 Pourtant, un autre événement non moins important est, lui aussi, digne de retenir l'attention. Il s'agit de la réunion internationale d'experts en pédagogie tenue à Genève en septembre dernier.Cette réunion a été organisée par le Bureau international d'éducation de l'Unesco (Bie). Le thème choisi est d'une actualité on ne peut plus brûlante : «Problématiques clés liées au curriculum et à l'apprentissage dans l'agenda pour l'éducation et le développement post-2015». La conjoncture mondiale montre qu'il y a une « crise de l'apprentissage » à l'échelle mondiale. Cette crise s'expliquerait par une baisse cumulée du niveau en dépit de la facilité d'accès à l'éducation primaire. On estime qu'il y aurait près de 250 millions d'enfants qui ont de faibles compétences en lecture et en calcul. Ce sont des enfants qui appartiennent aux régions les plus pauvres et les moins favorisées.Les experts réunis à Genève recommandent, par conséquent, d'innover dans les méthodes d'apprentissage. L'approche devrait être multiforme et reposer sur les 4 piliers convenus : apprendre à être, apprendre à connaître, apprendre à faire et apprendre à vivre ensemble.Ces experts notent, aussi, que les évaluations entreprises actuellement se basent sur les résultats de l'apprentissage et non sur son contenu (curriculum), comme les matières scolaires, les manuels, le rythme scolaire...Il ressort de ces considérations pédagogiques que ce sont les supports d'enseignement utilisés qui devraient être au cœur des préoccupations et des réformes.Ils soulignent, de plus, la nécessité d'accorder une part importance aux ressources humaines. De bons enseignants sont la garantie d'un enseignement de qualité. Le profil doit être celui de personnes capables de s'adapter aux nouvelles méthodes et d'être inventifs. D'où l'impératif qu'ont les pays à « élaborer des politiques d'ensemble pour améliorer la qualité du corps enseignant ainsi que son statut, sa rémunération et ses conditions de travail ».En conclusion le Bie estime que l'apprentissage de qualité suppose des élèves bien nourris et motivés, des enseignants dûment formés employant des méthodes pédagogiques actives à l'appui d'un apprentissage personnalisé, des installations et des matériels didactiques appropriés, des connaissances curriculaires et des compétences clairement définies efficacement enseignées et précisément évaluées, un environnement d'apprentissage salubre, sécurisant et qui tienne compte des spécificités de chaque sexe et tire pleinement parti des compétences linguistiques des élèves dans les langues locales.