La première impression qui frappe le visiteur de Doha, la capitale du Qatar, c'est la propreté de toute la ville, la variété des lieux et le charme de la nappe bleue de la corniche. Partout, des gratte-ciel orgueilleux, de vastes terrains conquis sur la mer, des hôtels très luxueux, des banques, des universités, des musées, des laboratoires de recherche, des centres de formation, des sociétés internationales, des lotissements et des villas très chics ainsi que l'archipel artificiel «The Pearl» dédié au tourisme pour le confronter à la concurrence de Dubaï. En ce 16 décembre, nous abordâmes la capitale du Qatar avec un peu d'anxiété. La ville nous ignorait, elle grouillait autour de nous. Quel moyen inventer pour la faire entrer dans notre vie ? C'était une gageure dont, tout de suite, la difficulté nous exalta. Les clés de cet émirat de la péninsule d'Arabie, nous savions qu'il ne fallait pas les chercher seulement dans les palais, les palmiers, les galeries d'art, mais à travers les couleurs, les lumières, les odeurs et la magie des festivités culturelles organisées à l'occasion de la fête nationale du 18 décembre, commémorant l'accession au trône de la famille Al Thani. D'ailleurs, Doha s'est parée de ses plus beaux atours pour fêter cet évènement, à l'occasion duquel on a confectionné le plus grand drapeau au monde (101,00 mètres2, pesant 9,8 tonnes) qui a été enregistré sur Guinness Book. Et une bonne humeur générale s'est emparée de l'univers qatari presque magique. Nul ne pourra résister à l'hospitalité et au charme intemporel de la corniche et de la vieille ville embellies par les drapeaux, les guirlandes, les feux d'artifice, les banderoles, les troupes folkloriques, le vol majestueux des faucons. En fait, avec sa grandeur tempérée de tendresse, cette cité étincelante et sécurisante est une révélation pour tout visiteur. Et puis, la mer était divine. Au loin, d'un bleu foncé, frangé d'argent, près de nous, sur les rivages, d'un vert clair. Le soir, les avenues sont belles avec leurs palmiers illuminés. Dans un restaurant donnant sur la corniche, nous dégustons des spécialités locales dont le «Majbouss» à base de riz et d'épices et le «Hamour» à l'asiatique. En face, les barques des pêcheurs ressemblaient à de petites taches blanches sous un ciel constellé d'étoiles. Une économie florissante A cinq heures d'avion de Tunisie, cette presqu'île située sur la rive sud du Golfe persique se présente aujourd'hui comme un Etat prospère et moderne conciliant traditions et innovations permanentes et qui est passé à la vitesse supérieure avec une croissance économique performante grâce aux renchérissements des cours de pétrole mais aussi à la mise en place de son programme gazier (le Qatar est devenu le premier pays exportateur de gaz naturel liquéfié). Un pays de tolérance Il existe dans ce pays une multitude de nationalités puisque sur les 2 millions environ d'habitants, seuls 20 % sont des autochtones et 80 % sont des expatriés ayant différentes religions et communiquant surtout en anglais. De ce fait, on constate la présence de sapins de Noël dans les différentes boutiques. En outre, dans les gigantesques centres commerciaux dont « Le Villagio « conçu à la manière de l'architecture italienne avec la présence d'un cours d'eau et des gondoles pour les promenades, on rencontre des femmes portant l'Abaya noire, d'autres avec des mini-jupes ou des jeans. En effet, aucune forme d'habits n'est imposée à la junte féminine qui a le droit de conduire la voiture... En outre, les gens sont très tolérants et ne manifestent aucune agressivité vis-à-vis des étrangers. Le sport, une fierté nationale A côté de cela, le Qatar investit également dans le sport. D'ailleurs, il accueille chaque année l'Open international de Doha de tennis, ainsi que l'Open du Qatar de tennis de table. Et en 2006, il a accueilli les Jeux asiatiques. En outre, la Fifa a décidé, le 2 décembre 2010, de lui accorder l'organisation de la Coupe du monde de football de 2022. En outre, le 27 janvier 2011, l'IHF a désigné le Qatar pour organiser le mondial 2015 de handball. Ainsi, plusieurs milliards seront investis, des milliers d'hôtels créés, des centaines de routes construites. Neuf stades de football sont en cours de construction et trois autres vont être agrandis. Katara, le village culturel Parmi les charmes de Doha, on pourrait citer le Souk Waqif dont les allées respectent le style architectural traditionnel qatari et où existe même un hôpital moderne pour les faucons (la fauconnerie est un sport noble au Qatar), le musée d'art islamique dont la forme géométrique est originale et dont les allées sont bordées de palmier, le musée du patrimoine qui est un carrefour de la culture et de la communication dans le Golfe, les galeries d'art et les immenses palais couleur ocre. En outre, le village culturel Katara, au cœur du West Bay, construit en partie sur la mer, séduit tous les visiteurs qui apprécient son amphithéâtre, flanqué de 40 immeubles abritant des galeries d'art, des magasins, des souks, des restaurants bio, 2 halls de concert conçus pour l'opéra et les grandes représentations théâtrales. En somme, un séjour à Doha est un événement précieux et fort, mais léger aussi et agréable, bien à sa place et comme un épanouissement heureux. On dit souvent «Voir Naples et mourir». Pourquoi pas, et à chacun son goût et ses penchants arabes : «Voir Doha et vivre».