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Art sans frontières
Vendanges :
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 10 - 2012


Par Hamma HANACHI
La nouvelle a fait le tour des rédactions, de Paris Match à l'Express, du Point au Parisien. Les «Une» culturelles des quotidiens et newsmagazines français font la part belle au Qatar qui mène une offensive sur le marché de l'art contemporain.
Art Price, société française qui observe le marché de l'art dans le monde, relève, dans une étude à paraître sur l'industrie muséale de 2000 à 2012, qu'il s'est créé sur cette période plus de musées et de centres d'art contemporain dans le monde qu'au cours des 200 dernières années. Un chiffre que devraient lire et ausculter les responsables aux manettes de la culture tunisienne qui semblent remettre aux calendes grecques la conception et la création d'un musée d'art moderne. Sur ce projet, le département est aux abonnés absents. Ni promesse, ni délai, encore moins une déclaration sur le sujet. Le peuple de la culture s'en trouve affligé.
Le Qatar a mis en place une véritable machine de guerre pour devenir le premier pays «faiseur de marché», dit «Market makers » et occuper la première place au monde du point de vue muséal. Selon Thierry Ehrmann, président-fondateur d'Art Price, «depuis 18 mois, les requêtes provenant du Qatar sont impressionnantes». Cet engouement pour le marché de l'art avait déjà été noté par les observateurs, notamment par l'achat de gré à gré du tableau «Les joueurs de carte» de Paul Cézanne pour le prix impressionnant de 250 millions de dollars, soit la plus forte transaction jamais enregistrée sur le marché. Autre constat dans l'étude d'Art Price : «le Qatar surenchérit systématiquement avec une marge de 40 à 45% au-dessus de la cote établie».
Hier, c'était les achats de châteaux et de chevaux en Angleterre, de palaces et de l'équipe de foot phare à Paris, des actions sur le marché pétrolier, le marché de luxe, les participations dans les banques..., aujourd'hui le petit pays gazier voudrait se doter d'œuvres d'art pour son 2e musée, le «Mathaf», ou Arab Museum of Modern Art (ouverture en décembre 2012), après celui des Arts islamiques, construit par l'architecte français Jean Nouvel (2008). Histoire, peut-être, de tenir tête à ses voisins de Dubaï ou d'Abou Dhabi, qui se dotent d'un Louvres, d'une Sorbonne. Les émirs qataris achètent à tour de bras des œuvres à prix astronomiques —au-delà de 100.000 euros, relève-t-on chez Art Price — les Américains Richard Serra, Jeff Koons ou Rothko, le Britannique Damien Hirst ou le Japonais Murakami qui tiennent le haut du pavé. La culture moderne devient une urgence, sinon une priorité. Prestige ou investissement, tant mieux pour les artistes.
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Les Qataris sont également actifs dans notre pays, non pas par des appels à projets artistiques, ou pour aider à construire un Centre d'art contemporain ou, mieux encore, pour investir dans un musée d'art moderne, mais ils sont présents par d'autres formes d'aide. Exemple : rentrée des classes, un enseignant décrit sa première journée. Dans le préau, beaucoup d'élèves portaient des cartables de même format, de couleur verte, en plastique et de qualité médiocre. Il s'approche et lit ce qui est écrit dessus «Association de bienfaisance qatarie », il est offusqué, scandalisé. Comment, remarque-t-il, peut-on tomber si bas pour racoler de pauvres élèves ou leurs parents, par de tels procédés ?
Comme Doha s'attache aux œuvres modernes, l'un de nos jeunes artistes contemporains, coté sur le marché, serait-il tenté de renvoyer l'ascenseur en créant, par exemple, une œuvre à partir d'un grand nombre de ces cartables verts «siglés», une sorte d'accumulation façon Arman, compression façon César, emballage façon Christo... Les idées ne manquent pas. Un collectionneur qatari de passage... Sait-on jamais?
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«L'artiste face aux libertés», thème d'actualité, choisi pour la troisième session de Dream City. Clôture dimanche dernier à Tunis, la manifestation se déplace à Sfax, ville en demande d'art, à partir du 5 octobre. A Tunis, la manifestation de cet art citoyen a fait un tabac, beaucoup d'amateurs, de visiteurs, de curieux, des familles, des questions avec ou sans réponse. Comment ne pas évoquer l'une des meilleures manifestations d'art contemporain ?
Participation importante, valeurs sûres, d'autres montantes, elles sont si nombreuses qu'on a des difficultés à citer les unes et oublier les autres. Artistes férus d'innovations et de nouveaux modes de pensée, créateurs qui mettent au défi la représentation classique par d'autres langages. Citons tout de même les deux organisateurs de Dream City, Soufiane et Selma Ouissi, au cœur de ce séisme artistique. Art urbain, artistes hyperactifs, des œuvres qui interpellent le visiteur, qui s'imposent à lui. A chaque coin de rue de la médina, une surprise attend le promeneur. Plusieurs disciplines, chaque artiste explore son art, urbanisme, graffitis, peinture, théâtre, danse, arts visuels, photos urbaines, collages, ready made, installations, performances, bref toutes les formes d'art actuel. Le curieux chercherait le sens à un titre, la clé des parcours (au nombre de 4, indiqués par des couleurs : rouge, jaune, vert et rose), narration, brouillage de pistes, un rythme, des indices, des partis pris : l'art n'est plus à la marge, il est dans le partage. Commerçants furieux (incident bénin signalé à Souk El Berka), marchands jouant le jeu, artisans abasourdis par l'effet artistique, jeunes habitants de la Médina impliqués dans l'opération, actifs et intéressés par l'initiative, des maisons transformées en galeries, des «Dars» spacieuses ouvertes, un café, une boutique, des patios-cimaises, «Sabbat Edhlam» (approximatif: portail de l'obscurité), illuminé par le chant et la danse, fenêtres entrouvertes, chemins d'abandon, murs crépis, tous les espaces se sont transformés en places d'art. Bouquet final, une démonstration d'une œuvre d'art numérique dans un espace public : la place de la Victoire devant la porte Bab Bhar. L'art déviant par définition s'est transformé en rencontres inédites au cœur de la Médina. Une Médina ré-humanisée.


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