Le décor dans lequel on vit nous conditionne tous, tous les jours, et apesantit ou embellit la grisaille du train-train quotidien où nous évoluons. C'est le cas de le dire à propos de la rue : c'est-à-dire l'ingouvernable, l'espace anarchique où surgit l'imprévisible, le décor de la rencontre aléatoire. Parlons peu et citons un exemple : celui des rues à Nabeul, une ville qui se targue d'être la capitale du Cap Bon, une région que l'on se complaît à surnommer «Le verger de la Tunisie» ou «La Tunisie en miniature», comme sur certains de nos dépliants touristiques. A cette appellation, ceux qui y vivent et ceux qui y survivent se grattent le nez ! Ce n'est pas la propreté qui étouffe la ville de Nabeul. Mal huilée ou entretenue, la machine de la propreté grince toujours quelque part. Ce qui fait qu'entre la propreté d'en haut...et celle d'en bas, la propreté de la ville reste souvent aérienne! S'entend sans assise palpale. C'est que la propreté d'en haut, celle des affiches, banderoles, pancartes et autres écriteaux...ça se récite comme du Prévert. Mais, celle d'en bas, celle des artères dites principales par endroits ou telles autres dites secondaires ou, pire encore, des cités populaires, ça ressemble plutôt à du Shakespeare et à du Malraux. C'est que la réalité est tout autre. Maintenant, vous avez l'impression que, par endroits, même dans certaines zones qui se veulent résidentielles, la ville n'est même plus capable de se faire une toilette matinale. Elle vous donne plutôt l'impression d'être un grand déversoir public. Avec plein d'odeurs nauséabondes parfois. A qui la faute ? A certains citoyens peu respectueux des horaires de sortie de leur poubelle (et d'autres au comportement peu civique qui mettent la leur carrément devant chez vous !), à certains éboueurs anachroniques ou/et très expéditifs qui en véritable «Larousse» sèment à tout vent et vous laissent chercher votre poubelle ailleurs que devant chez vous, à certains établissements qui font fi des règlements en vigueur...allez comprendre. Il y a de quoi commencer toute une polémique qui pourrait animer bien des débats, houleux, passionnés... Plein de projections comme dirait Freud. Réconfort moral ? Dans la pauvreté : Nabeul n'est pas la seule dans son cas sous nos cieux. Allez voir dans nos autres villes, le mal n'est pas moins prononcé. Ailleurs, c'est même pire. En somme, c'est décrire la propreté à Nabeul avec des mots gentils et qui ne manquent pas de concision !