Les Sudistes ont une belle marge de progression La vie d'un club est souvent liée à ses résultats. C'est le cas d'El Gawafel qui souffle le chaud et le froid en cette phase aller qui touche à sa fin et sur laquelle les avis continuent à diverger dans les rangs des supporters, même si la dernière victoire aux dépens des Marsois a dissipé, un tant soit peu, le doute et a apaisé sensiblement les tensions. La question qui taraude les esprits est de savoir si le club dans sa version actuelle possède des atouts pour éviter les sueurs froides à la fin d'une saison différente dans sa formule de relégation avec 3 clubs destinés au purgatoire. Alors, y a-t-il une corrélation entre les ambitions affichées et les moyens mis à disposition? Les tifosis ne sauront pardonner au bureau directeur une déception en fin de saison ;eux qui n'ont cessé de reprocher aux décideurs certaines défaillances dans la gestion des affaires du club gafsien. Et de là, une question pertinente mérite d'être posée et a trait aux capacités du groupe à légitimer son droit au maintien à la lumière de ce qu'il a démontré jusque-là. La réponse passe par un décryptage du parcours des Gafsiens au cours des 13 rencontres disputées avec des chiffres peu reluisants, même si le nombre des points capitalisés (17) permet au club de nourrir une certaine dose d'espoir, mais point d'excès. Moitié vide ou moitié plein? La marche des «Auriverde» ressemble à l'histoire de la bouteille à moitié vide ou moitié pleine ; tout dépend de l'angle sous lequel on se place pour interpréter les chiffres. Un arrêt sur image laisse dégager 5 victoires, 6 défaites et 2 nuls, une défense qui ne peut se targuer d'être solide (15 buts encaissés ) et une attaque qui n'a rien d'une grande artillerie avec 11 réalisations dont 3 sur coups de réparation. Et même si les chiffres n'engagent que ceux qui en font une fixation, ceux réalisés par la bande de Ben Yahia ne doivent pas constituer un gage de sécurité à l'aube d'une phase retour au cours de laquelle EGSG ne sera pas sur du velours en se référant à la lutte acharnée pour le maintien et aux dispositions du groupe. Une bonne équipe, c'est avant tout une défense solide, et celle des Gafsiens est pointée du doigt à cause d'une flexibilité qui l'a marquée depuis l'entame de l'exercice avec, comme principale défaillance, les balles arrêtées et sur lesquelles 7 buts ont été encaissés, et cela ne doit guère surprendre au vu des essais renouvelés au niveau de la paire axiale — l'équipe n'a pas enchaîné deux matches avec le même duo— et le calibre des acteurs opérants : fautes de marquage, absence de complémentarité et une lenteur dans la reconversion défensive ; le tout conjugué à une faiblesse affligeante des deux latéraux (Ladab et Ouerguemmi), surtout dans la couverture. C'est trop pour un compartiment qui renseigne sur l'état de santé d'une équipe. Chapitre attaque, il n'y a pas de quoi jubiler avec seulement 11 buts marqués avec une part prépondérante à l'actif des hommes du milieu et, de là, à se pencher sur l'apport et l'efficacité des avants de pointe recrutés pour citer Ltifi, Kridène et Hammouda, absent depuis la 4e journée à cause d'une blessure. Le salut pourrait venir du revenant Ziadi, impressionnant pour sa première titularisation face à l'ASM : en attendant confirmation dans les prochaines journées. Attaque, talon d'Achille Mais au fond, peut-on booster une attaque avec une tactique qui ne sied pas au mieux aux capacités des éléments à disposition. Le 4-4-2 prôné par le coach est un topo qui impose d'être revu. Avec deux latéraux qui peinent à défendre, leur apport en phase offensive devrait inciter le staff technique à revoir sa copie ;faute de ne pas les suppléer eu égard aux limites de la marge de choix. C'est cette précarité de l'effectif qui a contraint Ben Yahia au système D pour reconvertir Nafti, un milieu récupérateur, en aiguilleur de jeu. Une entreprise taxée d'un échec, d'où le manque d'inspiration dans la construction et la relance, ce qui a affecté énormément les Gafsiens, argumentant au passage le jeu long qui a caractérisé leur évolution. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé que Ben Yahia n'a pu conférer à son équipe un style de jeu. Les emplettes de l'intersaison sont mis en cause et les renforts du mercato d'hiver ont laissé pantois(?!) L'autre face de cette marche, sujet à des tergiversations dans le giron du club, il s'agit de cette série noire que le club a vécue avec 4 défaites consécutives dont 3 dans son fief, ce qui a constitué une «première» depuis son accession parmi l'élite et qui a poussé Ben Yahia à brandir sa démission, plongeant ainsi le club dans le désarroi et seule la victoire de la dernière journée a éloigné le spectre d'une volteface. Et c'est dans ces revers subis que l'on doit puiser pour apporter les correctifs adéquats et redresser une image qui s'est trouvée ternie, alors que les victoires enregistrées risquent d'être un trompe-œil. Certes, on a épluché la moitié vide de la bouteille et c'est le plus important. Pour l'autre moitié, il n'y a que ceux qui sombrent dans l'autosuffisance qui aiment la voir. Et même si le proverbe dit : «Si on n'a pas ce qu'on veut, il faut se contenter de ce qu'on a», il est temps pour EGSG pour voir grand après 7 saisons dans la cour des grands. C'est l'âge de la maturité, mais il a besoin d'un «projet», un vrai... et ça c'est une autre histoire.