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Un moment fort mais que de bémols !
La Constitution fêtée avec le monde
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 02 - 2014

Les hôtes étaient unanimes pour saluer l'avancée historique de la Tunisie et la maturité de son peuple pour avoir réussi à dépasser ses conflits
La cérémonie officielle, consacrée à la célébration de la nouvelle Constitution, s'est tenue hier au palais du Bardo, siège de la Constituante. Une session extraordinaire qui a démarré en milieu de matinée en présence des trois présidents tunisiens, de chefs d'Etat étrangers, de présidents de parlements, de princes et d'invités de marque. C'était un moment hautement symbolique, orienté davantage vers l'extérieur, qui aurait pour mérite de maintenir la Tunisie au-devant de la scène internationale. Une Tunisie sous les feux des projecteurs depuis la promulgation de la nouvelle Constitution à la quasi-unanimité, le 26 janvier dernier.
Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante, siégeait au centre de la tribune, avec à sa droite le président de la République, Moncef Marzouki, et à sa gauche Mehdi Jomâa, le chef du gouvernement. La salle était pleine de tous côtés. D'une capacité de 500 personnes, plus de 800 auraient été là, selon une source de la présidence. Comme de tradition, les personnalités nationales, les présidents de partis politiques et d'organisations étaient présents en nombre. Dans un vrai casse-tête organisationnel et, surtout, de risque de bévue protocolaire, la séance démarre par une psalmodie du Coran et l'hymne national.
Mustapha Ben Jaâfar a remercié, dans son discours d'ouverture, les Etats qui ont soutenu la Tunisie dans les moments difficiles de la transition et continuent de le faire. Il a réitéré la volonté du pays de poursuivre son chemin sur la voie des réformes, de rester une terre de dialogue et un trait d'union entre l'Orient et l'Occident. Un modèle tunisien avec ses spécificités, enraciné dans son identité et ouvert sur le monde. Le président de la Constituante a mis en avant les efforts de tous les Tunisiens pour mettre en forme une constitution consensuelle qui pose les fondements d'un Etat démocratique.
Le chef de l'Etat, vêtu d'un costume sombre, sans cravate toujours, s'est limité à donner une brève allocution de bienvenue. Marzouki s'est adressé à ses hôtes dans les trois langues, pour les saluer nominativement et les remercier vivement pour leur soutien indéfectible à la Tunisie.
Dans un discours de facture fonctionnelle, le chef du gouvernement a, pour sa part, mis en avant les défis qui restent à relever pour édifier un Etat démocratique. Mehdi Jomâa a également attiré l'attention sur la situation économique du pays, en invitant tout le monde, notamment les forces productives, à investir massivement et à s'impliquer pour apaiser le climat national et instaurer la paix et la concorde sociales.
Un appui attentif
C'est le président français qui a été invité en premier à prendre la parole. François Hollande a réitéré l'appui continu de la France à la Tunisie. Il a salué les articles de la Constitution qui consacrent l'égalité homme-femme, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice, la liberté de conscience. Il a mis en avant l'importance consacrée à la jeunesse, que la Constitution tunisienne est la seule au monde à y penser. Il a félicité l'effort des Tunisiens pour avoir dépassé leurs contradictions à travers le dialogue et dans le respect mutuel. Hollande a assuré que les investissements de la France sont prêts pour impulser les relations de partenariat durable entre les deux pays. Le président français a érigé l'expérience tunisienne non pas en exception, mais en modèle possible.
Le président libanais a fait part de la crainte de son pays de voir la Tunisie reculer sur certains acquis, où elle était pionnière, comme le droit des femmes. Il a salué cette nouvelle Constitution qui consacre la citoyenneté et les valeurs démocratiques. Michel Sleiman a fait valoir certains droits et libertés constitutionnalisés; comme la neutralité des mosquées, la liberté de culte ou encore la mise en place d'une Cour constitutionnelle, essentielle, a-t-il insisté, pour la mise en place d'un Etat démocratique, dans lequel la législation sera conforme aux principes édictés par la nouvelle Loi fondamentale.
Toutes les interventions qui se sont succédé étaient dans la même veine. Une admiration sans réserve pour l'aboutissement heureux d'une transition difficile et l'assurance d'un appui attentif pour la période à venir. Les hôtes de la Tunisie étaient unanimes pour saluer l'avancée historique du pays vers la démocratie, ainsi que la maturité du peuple tunisien pour avoir finalement réussi à dépasser les conflits qui divisaient les composantes de la société.
Un discours qui tranche avec le reste
Seul le discours du président du Parlement iranien était différent, autant sur le ton que sur le fond. Ali Larijani a rappelé le soutien des pays impérialistes aux dictateurs, sans lequel ils n'auraient pu tenir. Il a donné l'exemple de son pays, où le shah d'Iran avait été soutenu par les Américains et évincé grâce à la révolution islamique, qu'il n'a pas manqué de saluer, d'ailleurs, avec son guide l'imam Khomeini. Il a fustigé les colonisateurs d'hier et d'aujourd'hui, les mêmes qui opèrent déguisés, ceux qui se servent directement des richesses des pays islamiques, riches en matières premières et dotés de technologies avancées. «Les pays islamiques n'ont pas besoin d'aumône», a-t-il lancé à qui de droit. Il a asséné quelques coups au passage aux Américains et aux Israéliens et fait valoir les efforts de son pays pour servir la cause palestinienne. Un discours dénué des moindres règles diplomatiques qui requièrent plutôt le style allusif, d'autant plus que le président du Parlement iranien était présent dans un pays hôte pour le féliciter pour sa nouvelle Constitution. Un discours offensif qui a entraîné illico presto le retrait de la délégation américaine. Mais encore, un coup de froid s'est abattu sur la salle, jusqu'alors euphorique. Ce n'était pas le seul bémol, hélas !
Le diable se cache dans les détails
Une des qualités qui faisaient la force de la Tunisie et son peuple, entamée cruellement après la révolution, c'est sa capacité légendaire à organiser les manifestations à vocation internationale. Or, déjà avant le démarrage de cet événement historique, des bruits couraient quant aux éventuels incidents diplomatiques provoqués avec des pays qui auraient été oubliés dans la liste des invités.
Maintenant, ce qui est fait est fait. Il reste cependant des détails qui frappent et qui gênent et qui ont apporté un bémol à l'organisation en tant que telle : c'est en premier lieu, la saleté dans les rues et les avenues environnantes du palais du Bardo que les invités de marque avaient eu à traverser dans leurs convois.
A l'intérieur, c'est bien une autre histoire. Les journalistes furent délogés de leur espace habituel à l'étage. Compte tenu du taux exceptionnel d'affluence, c'était à la limite admis. Des salles de presse avaient été consacrées aux représentants des médias, avec une séparation frontalière, s'il vous plaît, entre les médias locaux et les médias étrangers.
Au rez-de-chaussée, un tapis rouge usé et sale était déroulé dans le couloir. Les invités de marque avançaient du fond sous les caméras et les objectifs, quelques journalistes étaient alignés également pour prendre des notes.
C'est la ministre du Tourisme, Amel Karboul, qui crée le buzz avec son burnous noir, dans la pure tradition tunisienne, pas trop long au point de traîner ni trop court. Il était élégamment porté. De l'aisance et de l'élégance chez cette dame de l'exécutif qui fait honneur au pays.
Le président du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, avançait lui à petits pas. Il était accompagné de Hamadi Jebali, l'ex-chef du gouvernement, visiblement mal à l'aise, malgré le sourire affiché, sa veste était toute déboutonnée et une main dans la poche de son pantalon à mesure qu'il marchait.
Mehdi Jomâa, le chef du gouvernement, avançait lui d'un pas alerte, mais curieusement en zigzaguant. Les caméramen ont eu du mal à le cadrer. Alors, l'un d'eux l'interpelle par son prénom à tue-tête : «Ya Mehdi, ya Mehdi ». Et ce n'est pas fini ! A mesure que les délégations avançaient, on adaptait la mélodie. On passait du chant africain aux salutations prononcées avec le dialecte des pays du Golfe. Une représentante de l'un de ces pays, une femme vêtue d'une tenue traditionnelle, la djellaba noire, a été carrément tuée en chœur, de la même manière qu'on drague dans la rue, de façon importune et très déplacée. Embarrassée, l'invitée de marque ralentit le pas mais continua d'avancer, malgré tout.
Tous ces agissements, émanant de nos compatriotes venus couvrir cet événement, se faisaient sous l'œil des représentants des médias étrangers qui étaient alignés à leurs côtés et regardaient, déconcertés, la manière dont leurs responsables étaient traités.
Quant à Hanène Sassi, elle a attiré l'attention sur elle, et c'était vraisemblablement le but. L'élue du peuple portait une jebba rouge orange, brodée de dorures, très longue au point qu'il fallait la soulever pour descendre les escaliers. Un pull doré à manches longues, des chaussures dorées à très haut talon, une pochette sertie de strass et dorée également. Le maquillage était dans les mêmes tons, tout aussi cérémonial. Cela se passe de tout commentaire. Mais, il reste beaucoup à faire pour que la Tunisie retrouve l'art et la manière.
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