Le président de Nida Tounès a affirmé que son mouvement et notamment ses leaders sont la cible de certaines parties à l'heure où celui-ci est devenu le plus prisé sur la scène politique... Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue hier, le président de Nida Tounès, Béji Caïd Essebsi, a indiqué qu'il a été convoqué tout dernièrement par le juge d'instruction qui lui a fait savoir qu'il est visé par un plan de liquidation physique. «Je suis menacé de mort, certes depuis un certain temps, sauf que cette fois-ci le juge d'instruction m'a informé que tout un plan a été monté. C'est qu'il y a des gens qui sont en train d'étudier mes mouvements et les endroits où je me rends. Il m'a indiqué même le nom d'une personne qui me prenait en filature», a-t-il révélé. C'était là l'essentiel de cette conférence. Autrement, Béji Caïd Essebsi est revenu sur la situation sensible du pays sur les plans politique, sécuritaire et économique. Alors qu'il a salué les progrès réalisés après le consensus relatif autour du chef du nouveau gouvernement et l'adoption de la Constitution, il a mis en garde contre l'évolution du phénomène du terrorisme, tout en déplorant «le laxisme des anciens gouvernements, ceux de la Troïka, face à ce phénomène». Essebsi a insisté sur l'ampleur régionale et internationale du terrorisme. «C'est une menace qui s'est enracinée en Tunisie qui n'est plus capable de l'éradiquer seule. Il faudra coopérer et synchroniser la lutte contre ce phénomène avec nos voisins, dont l'Algérie. Cette dernière a souffert du terrorisme des années durant, mais elle a su le déraciner, et ce qu'on a vu à Jendouba est similaire à ce qu'a connu l'Algérie. Il faudra élargir la coopération contre cette menace à travers, entre autres, des actions communes avec la Libye et le Niger, même si la première connaît des moments difficiles», a-t-il ajouté. Respect de la feuille de route du Quartet Faisant la liaison avec la violence politique, Essebsi a relaté toutes les phases par lesquelles cette tendance est passée depuis l'assassinat de Chokri Belaïd, le leader des Patriotes démocrates, sous le gouvernement Jebali, lançant des critiques à la politique sécuritaire de l'ancien chef du gouvernement Ali Laârayedh. Finalement, il a remarqué que le nouveau gouvernement Mehdi Jomâa devra suivre la feuille de route du Quartet avec, entre autres priorités, la révision des nominations partisanes. «A ce que je sache, il a déjà commencé à le faire et nous avons confiance en lui. Il ne faut pas oublier que c'est grâce au Dialogue national que nous avons abouti à de tels résultats, en majorité positifs. Le dialogue devra continuer à se doter d'un contenu plus étoffé en ce qui concerne le contrôle du gouvernement tout en synchronisant avec l'Assemblée nationale constituante pour qu'il n'y ait pas de confusion ou d'interférence», a-t-il précisé. Pour ce qui est du budget complémentaire de 2014, le leader de Nida Tounès a appelé à ce qu'il soit alloué aux questions sociales pour lutter contre le chômage, la pauvreté et le déséquilibre entre les régions en matière de développement. Nida-Ennahdha, duo-duel habituel «Ennahdha n'est pas notre ennemi bien qu'il soit notre concurrent. Même s'il a essayé auparavant de nous exclure, il est préférable de dialoguer avec lui», a souligné le président de Nida Tounès, en réponse à une question portant sur une éventuelle coalition avec le mouvement Ennahdha. Il a, d'autre part, écarté l'éventualité d'une alliance avec lui, qui selon lui est une composante incontournable du paysage politique, mais dont le référentiel est loin de faire rapprocher les deux partis pour une alliance. «Notre choix stratégique est fait par le lancement de l'Union pour la Tunisie et l'intégration au Front du salut et nous travaillons pour unifier les forces démocratiques. Pour ce qui est d'Al-Joumhouri, nous n'avons aucun différend avec lui ni avec son président, Mohamed Néjib Chebbi. Il a estimé que l'Union pour la Tunisie n'a pas été assez réactive par rapport au travail sur les objectifs électoraux et s'est retiré de l'UPT. Nous avons regretté ce retrait. Après, on a su que certains leaders d'Al Jomhouri n'étaient pas satisfaits de notre présence au sein de l'UPT. Et Néjib Chebbi a déclaré que nous aurions proposé à Ennahdha le partage du pouvoir, une accusation à laquelle je n'ai pas répondu. Sauf que lors d'un entretien télévisé, j'ai déclaré que ce qu'il a dit à propos de cette présumée connivence avec Ennahdha était un mensonge. Nous nous excusons auprès de lui si mes propos l'ont blessé sans intention aucune même si ses propos à lui n'étaient pas à leur place. Si Al Joumhouri voulait réintégrer l'UPT, il serait le bienvenu, et s'il ne veut pas, notre relation restera dans le cadre du respect mutuel», a-t-il enchaîné. Par ailleurs, et tout en louant les mérites de Mohamed Ennaceur, récemment intégré au Nida en tant que vice-président, Béji Caïd Essebsi a affirmé que son parti s'est décidé quant à son candidat à la présidentielle, préférant tout de même ne pas prononcer son nom. «Il va falloir attendre que les choses se précisent pour ce qui est du mode de secrutin et de la simultanéité des élections», a fait remarquer le président de Nida Tounès qui a fait savoir qu'il n'opposera pas son veto si on opte pour l'ancien système électoral. Il a précisé que ce dernier aurait besoin d'une révision.