Le parti Al Joumhouri appelle les Tunisiens à l'unité autour d'une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, dans le cadre d'une instance réunissant en même temps les représentants de l'Etat, de la société civile et de l'opposition Fragilisée par le terrorisme, la Tunisie a besoin aujourd'hui d'actions rigoureuses, concrètes et rapides, impliquant toutes les composantes de la société. D'où l'appel lancé, hier, par Néjib Chebbi, président de la haute instance politique du parti Al Joumhouri, lors d'une conférence de presse tenue par son parti à Tunis. Un appel à tous les Tunisiens à s'unir autour d'une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme. «Une stratégie qui ne serait pas seulement l'apanage du gouvernement. La lutte contre le terrorisme n'est pas uniquement l'apanage, ni encore moins, la seule responsabilité du gouvernement. C'est une menace nationale qui concerne l'ensemble de la société et de ses composantes», a déclaré Néjib Chebbi. Le terrorisme est aujourd'hui une vérité établie dans notre pays. Une menace à la liberté et à la démocratie certes mais aussi un handicap majeur pour l'économie nationale, les investissements directs étrangers (IDE), le tourisme... Sans compter que c'est, également, une grande menace pour la réalisation des objectifs de la révolution du 14-Janvier. Sur cette base, et conscient des dangers imminents, Al Joumhouri a décidé de remettre sur la table du chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, sa proposition et son projet de lutte contre ce fléau. Une proposition qui, sous l'ancien gouvernement, n'a trouvé aucun écho. Composé de quatre grands axes, le projet d'Al Joumhouri propose, d'abord, la création d'un conseil transitoire de sécurité nationale. Au regard de Néjib Chebbi, il est inadmissible, aujourd'hui, et dans le contexte actuel où le terrorisme est une réelle menace, que les Tunisiens soient mal ou pas du tout informés de ce qui se passe. «Il est inconcevable que les composantes de la société civile, et les partis politiques n'aient aucune information concrète sur la vérité de ce fléau dans le pays ni encore moins sur les moyens matériels et humains ainsi que les mécanismes mis en place pour lutter contre cette menace. Sachant pertinemment que les forces de l'ordre et les militaires souffrent d'un manque d'équipements terribles», a souligné Néjib Chebbi. D'où le second axe de la proposition de son parti, la mise en place d'un fonds national de lutte antiterroriste. Un fonds qui serait financé par le volontariat des citoyens, d'une part, et de la création de taxes, sur certaines opérations, à l'instar des opérations bancaires (chèques, traites...) ou des opérations d'assurance, d'autre part. Ce fonds, explique le président de la haute instance politique du parti «Al Joumhouri» serait un soutien au budget de l'Etat qui se focalisera sur les problèmes de développement régional et sociaux. Autre axe dans la proposition d'Al Joumhouri, la création d'une Agence nationale de renseignements et de contre-espionnage, dans le but de renforcer la lutte antiterroriste. Une idée qui a été déjà proposée et qui semble faire l'unanimité, quant à la nécessité de sa concrétisation. Pour Néjib Chebbi, cette agence devrait impérativement réunir aussi bien les forces de l'ordre que les militaires, et que les modalités de sa composition, son mode de fonctionnement et autres, seraient déterminés, par la suite, dans le cadre d'un débat national. Enfin, le dernier axe proposé concerne les forces de l'ordre et les militaires qui paient de leur vie pour défendre la nation, contre ce phénomène devenu, désormais, une grande menace pour la paix et la stabilité du pays. En effet, Al Joumhouri propose la promulgation d'un texte de loi au terme duquel, l'Etat prendra à sa charge les études, la formation des enfants des martyrs de la nation et les aidera à trouver un premier emploi. L'ensemble de ces propositions, souligne Néjib Chebbi, sont destinées, il va sans dire, à la protection du pays. Car, a-t-il précisé, nous avons noté un grand vide politique au niveau de la lutte contre le terrorisme. Un fléau contre lequel nous devons tous être mobilisés : gouvernement, partis politiques, société civile et citoyens. Car, le danger guette tout le monde sans exception aucune. Divorce consommé Al Joumhouri/Nida Au-delà de sa proposition de lutte antiterroriste, Néjib Chebbi a saisi l'occasion de la conférence de presse pour expliquer, une fois pour toutes, les raisons du divorce entre son parti et Nida Tounès. «Nous avons été surpris par la décision du Front du Salut national de nous exclure de son comité politique, faisant suite à une volonté de division et d'exclusion de Nida Tounès», a déclaré le président de la haute instance politique du parti Al Joumhouri. Il a clairement précisé que le divorce Nida/Joumhouri est un divorce à l'amiable. Car, a-t-il indiqué, on n'a pas trouvé d'intérêt pour une alliance électorale, et l'alliance politique n'est pas solide. Cela dit, notre combat n'est contre personne, ni Nida Tounès ni aucun autre parti. Notre véritable combat est contre le chômage, les disparités régionales, l'insécurisé et la crise économique », a-t-il indiqué. Et d'ajouter : «Notre vision pour l'avenir est de proposer un projet pour le citoyen basé sur deux principes fondamentaux. D'abord, un projet basé sur nos valeurs, un projet de société moderniste et progressiste, un projet basé sur les valeurs démocratiques et enfin, un projet réformateur. Car, en tant qu'Al Joumhouri, nous sommes conscients des raisons qui ont mené à la révolution du 14 janvier, à savoir les problèmes économiques, le chômage...». Néjib Chebbi a, d'un autre côté, nié toute alliance avec Ennahdha, en vue d'une alliance électorale, en réponse à une question des journalistes présents, tout comme il a nié l'existence de négociations avec Ettakatol. Par contre, il a précisé que des négociations non officielles sont en cours avec le Mouvement Echaâb et l'Alliance démocratique et qu'Al Joumhouri reste ouvert, et tend la main à tous les partis politiques. A ce titre, Néjib Chebbi a déclaré qu'Al Joumhouri aurait un candidat à l'élections présidentielle et qu'il serait, également, candidat aux prochaines élections législatives, toute la République. «Nous procéderons à des alliances électorales, certes. Mais ces alliances seraient, sans aucun doute, sur la base d'un programme, et annoncées en toute transparence, si jamais, elles auraient lieu. Car, il est encore prématuré de parler d'alliances électorales, aujourd'hui, sachant qu'Al Joumhouri tend la main à tous ceux qui partagent sa vision», a-t-il conclu. Est-ce que le plan d'action de lutte contre le terrorisme, présenté hier, en conférence de presse, par Néjib Chebbi, et qui serait bientôt présenté au chef du gouvernement trouvera un écho favorable ? Attendons voir.